Aller au contenu

Correspondance de Voltaire/1769/Lettre 7588

La bibliothèque libre.
Correspondance : année 1769GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 46 (p. 374).
7588. — À M. D’ALEMBERT.
9 juillet.

Mon cher philosophe, je vous envoie la copie d’une lettre que je suis obligé d’écrire à l’auteur du Mercure. Je vois que cette Histoire du Parlement, qu’on m’impute, est la suite de ce petit écrit qui parut, il y a dix-huit mois, sous le nom du marquis de Belestat, et qui fit tant de peine au président Hénault. C’est le même style ; mais je ne dois accuser personne, je dois me borner à me justifier. Il me paraît absurde de m’attribuer un ouvrage dans lequel il y a deux ou trois morceaux qui ne peuvent être tirés que d’un greffe poudreux, où je n’ai assurément pas mis le pied ; mais la calomnie n’y regarde pas de si près.

Je vous demande en grâce d’employer toute votre éloquence et tous vos amis pour détruire un bruit encore plus dangereux que ridicule. Ma pauvre santé n’avait pas besoin de cette secousse. Je me recommande à votre amitié.

J’attends M. de Schomberg. Il voyage comme Ulysse, qui va voir des ombres. Mon ombre vous embrasse de tout son cœur.