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Correspondance de Voltaire/1769/Lettre 7591

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Correspondance : année 1769GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 46 (p. 376-377).
7591. — À M. DERREY DE ROQUEVILLE.
Ferney, 12 juillet 1769.

Je vous dois, monsieur, autant de remerciements que d’éloges. Vous êtes une preuve de ce que j’ai dit publiquement, que l’éloquence qui régnait à Paris, sous le grand siècle de Louis XIV, se réfugie aujourd’hui en province. Je serais bien étonné si Louis Dussol[1] ne vous doit pas sa fortune : il est pauvre, il doit donc partager avec les pauvres ; il est de la famille, il doit donc avoir la meilleure part. Voilà comment la nature jugerait ce procès, si on lui faisait l’honneur de la consulter. Toute loi qui contredit la nature est bien injuste !

Pardonnez à un vieillard malade, qui répond tard, et quand il peut.

  1. Louis Dussol réclamait devant le parlement de Toulouse l’héritage d’un frère qui, revenant d’Amérique, où il s’était enrichi, et se croyant sans famille, avait légué sa fortune aux hospices.