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Correspondance de Voltaire/1769/Lettre 7717

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7717. — À M. LE COMTE DE FÉKÉTÉ[1].
À Ferney, le 27 novembre.

Monsieur, il n’y a qu’une seule chose qui ait pu m’empêcher de répondre sur-le-champ à votre très-aimable lettre et à vos très-jolis vers, c’est que j’ai été sur le point de mourir. Peut-être dois-je au plaisir que vous m’avez fait d’être encore en vie ; mais vous n’avez pas pu faire le miracle tout entier. Je suis si faible que je ne peux même entrer dans aucun détail sur les beautés de votre ouvrage. Je n’ai précisément que la force de vous remercier. Si je vis, je vous supplie de me conserver vos bontés ; et si je meurs, je vous demande votre souvenir.

Pardon d’une lettre si courte. Il faut tout pardonner à un vieillard qui n’en peut plus, et qui vous est très-tendrement attaché.

  1. Voyez tome XLV, page 299.