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Correspondance de Voltaire/1769/Lettre 7730

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7730. — À M. LE COMTE D’ARGENTAL.
11 décembre.

Mon cher ange, vous m’inquiétez et vous me désespérez. Vous n’avez point répondu à trois lettres. On dit que la santé de Mme d’Argental est dérangée. Que vous coûterait-il de nous informer par un mot, et de nous rassurer ? Si heureusement ce qu’on nous a mandé se trouvait faux, je vous parlerais de l’envie qu’on a toujours de jouer les Guèbres à Lyon, du dessein qu’on a de se faire autoriser par M. Bertin ; je vous demanderais des conseils ; je vous dirais que nous espérons obtenir du parlement de Toulouse une espèce de dédommagement pour la famille Sirven ; je vous prierais de dire un mot à M. le duc de Praslin d’une affaire de corsaires que j’ai pris la liberté de lui recommander, et qui m’intéresse[1] ; je vous parlerais même d’un discours fort désagréable qu’on prétend avoir été tenu au sujet de nos pauvres spectacles, de votre goût pour eux, et de mon tendre et éternel attachement pour vous ; mais je ne puis sérieusement vous demander autre chose que de n’avoir pas la cruauté de nous laisser ignorer l’état de Mme d’Argental.

Nous vous renouvelons, Mme Denis et moi, les assurances de tout ce que nos cœurs nous disent pour vous deux.

  1. Voyez la lettre 7725.