Correspondance de Voltaire/1770/Lettre 7785
Ceci devient sérieux, monsieur ; je regarde Auzière et tous ceux qui ont signé comme des sujets du roi. Ils se sont soumis à venir à Versoy au premier ordre de M. le duc de Choiseul. Ce n’est pas leur faute si, au lieu de bâtir des maisons nécessaires, on a fait une galère dont on pouvait se passer.
J’imagine que vous pourriez écrire sur-le-champ a M. le duc de Choiseul, et lui demander ses ordres. Il y a parmi les prisonniers un parent de mon ami Wagnière que vous protégez : je n’ai pas besoin de vous le recommander. Pour moi, je donne hardiment asile à tous ceux qui viennent m’en demander ; et fussent-ils Turcs échappés des mains des Russes, je leur donnerai le couvert.
Je n’écris point à M. le duc de Choiseul. Je n’entre point dans les querelles de Genève ; je ne ferai rien que par votre avis. Je vois avec horreur tout ce qui se passe.
Ne viendrez-vous pas voir Mme Denis, qui ne se porte pas trop bien ? Recevez les assurances de ma tendre amitié.