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Correspondance de Voltaire/1770/Lettre 7802

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Correspondance de Voltaire/1770
Correspondance : année 1770GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 46 (p. 575).
7802. — DE M. HENNIN[1].
26 février 1770.

Le pltt proverbe : les beaux esprits se rencontrent, n’est pas toujours vrai, monsieur, car j’ai fait depuis avant-hier usage des particularités dont vous m’instruisez, et dans le sens qui vous a paru convenable. Qu’on se décide seulement chez nous, et soyez bien certain que les manœuvres qu’on se permet ici pour retenir les natifs cesseront. On ne me parle plus de tout ce qui s’est passé depuis que j’ai dit mon dernier mot. Le voici pour votre édification : « Messieurs, chacun est le maître de se faire saigner et purger par précaution ; mais il y a des exemples qu’on en meurt. » Et je ne sortirai pas de ce propos que je n’aie reçu des ordres.

J’ai vu hier les principaux proscrits. M. de Caire[2] fait et fera pour eux tout ce qui sera nécessaire. Huit jours nous mettront bien a l’aise ; mais si on ne nous mandait rien de bon, il faudrait nous cacher. J’applaudis, comme je le dois, monsieur, à votre zèle.

  1. Correspondance inédite de Voltaire avec P.-M. Hennin. 1825.
  2. Il était chargé du commandement de la direction des établissements que le gouvernement y faisait.