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Correspondance de Voltaire/1770/Lettre 7855

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Correspondance : année 1770GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 47 (p. 48-49).
7855. — À M. TABAREAU[1].
14 avril 1770.

Si vous êtes à Paris encore, monsieur, votre bibliothécaire vous présente une requête au nom du pays de Gex[2] : c’est qu’aucune des lettres qu’on nous écrit ne passe par Genève, et que tout soit adressé à Versoy, où nous les envoyons chercher.

Les lettres simples de Paris à Gex et à Versoy ne doivent coûter que neuf sous, et elles en coûtent quinze en passant par Genève. Cela fait au bout de l’année un objet très-considérable pour les particuliers, surtout dans un temps où M. l’abbé Terray nous invite à l’économie.

Oserais-je encore vous supplier de vouloir bien faire insérer dans les Petites Affiches cet avertissement :

Tous ceux qui écrivent au pays de Gex sont avertis d’adresser leurs lettres à Versoy, et non pas à Genève, sans quoi elles courent risque d’être perdues.

Je me charge de faire passer le même avertissement au Mercure et à la Gazette.

On me dira peut-être qu’il faut que les citoyens se retranchent, et que la ferme des postes gagne. Mais si les citoyens n’ont plus d’argent pour payer les pensées de leurs amis, que deviendrons-nous ? Un peu de commisération, messieurs, je vous en supplie.

  1. Éditeurs, Bavoux et François.
  2. Voyez les Écrits pour les Serfs du mont Jura.