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Correspondance de Voltaire/1770/Lettre 7929

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Correspondance : année 1770GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 47 (p. 114-115).
7929. — À M. L’ABBÉ AUDRA.
Le 19 juin.

Mon très-cher philosophe, vous m’avez raccommodé avec Sirven. Je vois avec plaisir qu’il poursuit son affaire ; je ne doute pas qu’un homme aussi sage et aussi éloquent que M. de La Croix ne lui fasse remporter une victoire entière. Tous les honnêtes gens lui applaudiront. Dites-lui, je vous prie, qu’il ait la bonté d’adresser son mémoire à M. Vasselier, premier commis de la poste de Lyon. Il ne serait pas mal qu’il y en eût deux exemplaires dans le paquet, l’un pour M. Vasselier, l’autre pour moi. Vive désormais le parlement de Toulouse !

Je dois vous dire que j’ai prié M. de La Croix[1] de gronder Sirven d’avoir été six mois entiers sans écrire à ses filles.

À l’égard de votre sage hardiesse, vous n’avez rien à craindre. Il n’y a pas un mot dans votre Abrégé[2] sur lequel on puisse vous inquiéter. On sera fâché, mais comme les plaideurs qui ont perdu leur procès. Vous avez d’ailleurs un archevêque[3] qui pense comme vous, qui est prudent comme vous, et qui sera bientôt de l’Académie ; il ne ressemble point du tout à Martin Lefranc de Pompignan.

Je vous demande votre bénédiction, mon cher docteur de Sorbonne et je vous donne la mienne, en qualité de capucin.

  1. La lettre à de La Croix manque.
  2. Voyez tome XI, page 497.
  3. M. de Brienne. (K.) — Voyez tome XLIII, page 558.