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Correspondance de Voltaire/1770/Lettre 7970

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Correspondance : année 1770GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 47 (p. 149-150).
7970. — À M. DE FONTANELLE[1],
à deux-ponts.
23 juillet.

Votre lettre, monsieur, réjouit un vieux malade. Je vois que vous aimez la vérité et la liberté, deux choses excellentes, qui ont trouvé jusqu’ici peu d’asile chez les hommes. Vous en jouissez sous la protection d’un prince, ce qui est encore plus rare.

Je crois que votre journal se distinguera de la foule de tous ceux dont l’Europe est remplie. Tous vos extraits m’ont paru très-bien faits. On vous aura déjà dit probablement qu’en changeant une lettre à votre nom, on pourra vous prendre pour celui qui faisait si bien les extraits de l’Académie des sciences.

On ne peut être plus sensible que je le suis aux faveurs que vous me faites.

J’ai l’honneur d’être avec toute l’estime que vous méritez, monsieur, votre très-humble et très-obéissant serviteur.

Voltaire.

  1. Jean-Gaspard Dubois, connu sous le nom de Fontanelle, né à Grenoble le 29 octobre 1737, mort le 15 février 1812, auteur d’Éricie ou la Vestale (voyez tome XLVI, page 147), d’un Cours de belles-lettres, 1813, quatre volumes in-8°. Il venait d’établir à Deux-Ponts une Gazette universelle de politique et de littérature.