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Correspondance de Voltaire/1770/Lettre 7972

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Correspondance : année 1770GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 47 (p. 151).
7972. — À M. COLINI.
Ferney, 25 juillet.

Mon cher ami, j’ai tort ; je tombai malade il y a trois mois, quand j’allais vous écrire. Ma maladie fut un peu longue. Je fis comme le cardinal Dubois, qui, ayant beaucoup de lettres à répondre, les brûla, et dit : « Me voilà au courant. »

Il y a des débiteurs qui n’osent pas paraître devant leurs créanciers ; mais moi, je vous avoue ma dette, et je vous la paye de tout mon cœur, en disant que je vous aimerai jusqu’au dernier moment de ma vie. Ma santé n’est guère meilleure à présent. Je suis né faible, et je suis bien vieux.

Adieu, mon cher ami ; je vous souhaite tout le bonheur que vous méritez. V.