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Correspondance de Voltaire/1770/Lettre 8157

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Correspondance : année 1770GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 47 (p. 310).
8157. — À MADAME LA DUCHESSE DE CHOISEUL[1]1.
31 décembre 1770.

Madame, je parie que vous avez l’âme plus forte que moi. Mais vous êtes malade, vous devez être accablée d’affaires. On dit que vous avez une santé faible, et que la nature ne vous a donné de force que celle de l’esprit. Je voudrais être sous-secrétaire des suisses[2] pour être auprès de vous, pour vous faire voir à tout moment que mon cœur est pénétré de la reconnaissance qu’il vous doit. Je n’ai que peu de jours à vivre, mais ces jours vous seraient consacrés. Je suis à vos ordres au milieu des neiges. Je vous enverrai tout ce qu’il y aura de nouveau et qui pourra vous amuser quelques moments ; mais surtout, madame, ayez grand soin d’une santé si précieuse à tous ceux qui ont des yeux et des sentiments.

Agréez ma reconnaissance, qui certainement n’est point en paroles, mon inviolable attachement et mon très-sincère respect.

L’ermite du mont Jura. V.

  1. Correspondance complète de la marquise du Deffant avec la duchesse de Choiseul, etc., publiée par le marquis de Sainte-Aulaire, tome Ier, page 300.
  2. L’abbé Barthélemy était secrétaire des suisses, dont le duc de Choiseul était colonel général.