Aller au contenu

Correspondance de Voltaire/1771/Lettre 8369

La bibliothèque libre.
Correspondance de Voltaire/1771
Correspondance : année 1771GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 47 (p. 511).
8369. À M. FABRY.
16 septembre.

Je vous supplie de vouloir bien lire cette pancarte, d’avoir la bonté de me dire ce que vous en pensez, et ce que je dois faire. Il est très-certain que le nommé François Collet, charpentier, et domicilié à Ferney, et possesseur de quelques champs, a acheté deux coupes de blé au marché de Gex pour ensemencer son petit domaine. Les employés lui volent son cheval et son blé, sous prétexte qu’il n’avait pas d’acquit-à-caution ; mais il me semble qu’ils devaient lui apprendre ce que c’est qu’un acquit-à-caution, et lui dire d’en aller chercher un.

Ils prétendent, dans leur grimoire, que cet homme est très-coupable pour n’avoir pas lu les lettres de M. de Trudaine ; mais ce pauvre homme n’a jamais entendu parler de M. de Trudaine, et, de plus, il ne sait pas lire.

Je vous demande pardon, monsieur, de vous importuner d’une telle misère ; mais cette minutie est très-essentielle pour ce pauvre homme, et ces vexations sont bien cruelles.

J’ai l’honneur d’être, etc.