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Correspondance de Voltaire/1772/Lettre 8565

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Correspondance : année 1772GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 48 (p. 116-117).
8365. — À M. THIERIOT.
Ferney, 22 juin.

Mon cher et ancien ami, j’apprends que vous avez été malade d’un asthme assez violent ; mais en même temps je suis consolé en apprenant que vous vous portez mieux. Je vous regarde comme un jeune homme, en comparaison de moi, et je sais que la jeunesse a bien des ressources.

J’apprends aussi que vous voulez faire imprimer le Dépositaire[1] ; mais vous n’en avez qu’une détestable copie, et vous ne savez pas qu’il a déjà été imprimé deux fois dans le pays étranger. Je vous en envoie une édition dont vous ferez tout ce qu’il vous plaira, ou plutôt tout ce que vous pourrez : cela pourra vous amuser. Nous devons nous borner, vous et moi, aux seuls amusements ; c’est notre principale et unique affaire dans cette courte vie. Je crois que vous êtes toujours le nouvelliste de la Prusse. On me mande d’étranges choses de ce pays-là.

Vous demandez les Cabales[2], on dit qu’on en a fait une détestable édition, et que cette badinerie est entièrement défigurée. Je vous en enverrai une copie correcte.

Je vous embrasse de tout mon cœur. Ayez soin de votre santé.

  1. Tome VI, page 391.
  2. Voyez cette satire, tome X.