Aller au contenu

Correspondance de Voltaire/1773/Lettre 8803

La bibliothèque libre.
Correspondance : année 1773GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 48 (p. 339-340).
8803. — À M. LAUS DE BOISSY[1].
À Ferney, 6 avril.

Une très-longue maladie, monsieur, m’a mis jusqu’à présent hors d’état de vous remercier et de vous témoigner toute mon estime, ainsi que ma reconnaissance. Je ne saurais me plaindre d’un ennemi tel que l’abbé Sabatier, puisqu’il m’a valu un défenseur tel que vous[2].

Je sais qu’on a payé cet abbé pour me nuire ; mais vous, monsieur, vous n’avez écouté que la noblesse de votre âme, et vous faites autant d’honneur aux belles-lettres que tous ces écrivains mercenaires et calomniateurs y jettent de honte et d’opprobre.

Je cherche à vous faire parvenir mon petit hommage[3] par M. Bacon, substitut de monsieur le procureur général. J’espère qu’il vous sera rendu, malgré la difficulté de la correspondance du pays où j’achève mes jours, avec votre belle et dangereuse ville de Paris.

J’ai l’honneur d’être, avec les sentiments sincères que je vous dois, et j’ose dire même avec amitié, etc.

Voltaire.

  1. À qui est adressée la lettre 7726 ; voyez tome XLVI, page 507.
  2. Boissy venait de publier : Addition à l’ouvrage intitulé les Trois Siècles de notre littérature, ou Lettre critique adressée à M. l’abbé Sabatier de Castres, soi-disant auteur de ce dictionnaire, 1773, in-8o. Il y prend le parti de Voltaire ; mais il demande à Sabatier pourquoi il a épargné Marin ; ce qui explique un passage de la lettre 8793.
  3. Probablement un exemplaire de l’édition des Lois de Minos, etc., dont il est parlé dans la lettre 8792.