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Correspondance de Voltaire/1773/Lettre 8828

La bibliothèque libre.
Correspondance : année 1773GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 48 (p. 363-364).
8828. — À M. MARMONTEL.
À Ferney, 28 avril.

Mon cher ami, vous venez bien à propos au secours des libraires de Paris, qui, sans vous, n’auraient fait qu’une collection insipide[1] ; et, grâce aux soins dont vous voulez bien les honorer, je crois que l’ouvrage sera très-intéressant et très-instructif.

La tragédie de Sophonisbe n’est pas si bien réformée que celle de Venceslas. La raison en est qu’on n’a pas laissé subsister un seul vers de Mairet.

Il y a longtemps que je cherche une occasion de vous envoyer un petit recueil[2] pour mettre dans un coin de votre bibliothèque ; mais la contrebande est devenue si difficile que je ne sais comment m’y prendre.

Je vous remercie de demeurer dans une impasse, mais je ne vous pardonne pas d’écrire français par un o.

Je vous embrasse bien tendrement.

  1. Chefs-d’œuvre dramatiques, ou Recueil des meilleures pièces du théâtre français, tragique, comique et lyrique, avec des discours préliminaires sur les trois genres et des remarques sur la langue et le goût, tome Ier (et unique), 1773, in-4o ; ce volume contient la Sophonisbe de Mairet, le Scévole de Du Ryer, et le Venceslas de Rotrou, retouchés par Marmontel. Le Venceslas avait déjà été imprimé en 1759 ; voyez tome XLV, page 491.
  2. Celui dont il est parlé dans la lettre 8792.