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Correspondance de Voltaire/1773/Lettre 8896

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Correspondance : année 1773GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 48 (p. 427).
8896. — À M. PARFAICT[1].
À Ferney, 31 juillet.

On ne peut être, monsieur, plus sensible que je le suis au mérite de votre ouvrage, à celui d’un travail si long et si pénible, et à la bonté que vous avez eue de m’en faire part. Je vois que vous avez déterré trente mille pièces de théâtre, sans compter celles qui paraîtront et disparaîtront avant que votre ouvrage soit achevé d’imprimer. Votre livre sera également utile aux amateurs des anciens et des modernes. On dira peut-être que parmi environ quarante mille ouvrages dramatiques, il n’y en a pas cent de véritablement bons ; mais il faut que le bon soit rare. Peut-être dans quarante mille tableaux n’y a-t-il pas plus de cent chefs-d’œuvre.

Quoi qu’il en soit, vous rendez service aux lettres, et je vous en remercie de tout mon cœur, en mon particulier.

J’ai l’honneur d’être avec tous les sentiments que je vous dois, monsieur, votre très-humble et très-obéissant serviteur.

Voltaire.

  1. Claude Parfaict, né vers 1701, mort le 25 juin 1777, avait, le 16 juillet 1773, écrit à Voltaire une très-longue lettre accompagnée de quelques articles d’un ouvrage intitulé Dramaturgie générale, qui n’a pas vu le jour. Claude Parfaict était frère de François ; voyez tome XXV, page 261.