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Correspondance de Voltaire/1773/Lettre 8933

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8933. — À M. LE COMTE D’ARGENTAL[1].
18 septembre.

J’envoie à mon cher ange le recueil des Lois de Minos. Je ne lui envoie point la Sophonisbe de Mairet pour être fidèle à mon serment[2], attendu que les parjures sont punis de Dieu.

Le jeune M. Bontems, fils d’un riche banquier de Genève, a bien voulu se charger de remettre ce paquet à mon cher ange. Quand M. de Garville voudra[3], il lui remettra un autre paquet.

Il n’y a rien de nouveau entre le mont Jura et les Alpes. Ce qui serait nouveau, ce serait de jouer à Fontainebleau les Lois de Minos. M. de Richelieu me l’avait promis.

Je me flatte que Mme de Saint-Julien voudra bien le faire ressouvenir de sa promesse. Je laisse cette grande affaire à la prudence de mon cher ange. Je le supplie de vouloir bien m’excuser auprès de M. de Thibouville. Je suis si malade et si occupé de mille riens que je n’ai pas même le temps de dicter une plus longue lettre.

Mille tendres respects à mes anges et à M. de Thibouville.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.
  2. Le duc de Richelieu lui avait fait promettre de n’envoyer cette tragédie qu’à lui seul, sous peine de ne pas la laisser jouer. (A. F.)
  3. Ami du duc d’Aiguillon.