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Correspondance de Voltaire/1773/Lettre 8937

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Correspondance : année 1773GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 48 (p. 464).
8937. — À M. MARIN[1].
22 septembre.

Il n’y a point de nouvelle édition des Fragments sur l’Inde. Celles de Genève et de Lausanne ne sont pas encore écoulées. Si on en faisait jamais une édition nouvelle, il faudrait que ce fût à Paris, et, en ce cas, le vieux malade y retravaillerait avec grand plaisir. Quoiqu’il soit dans un état bien triste et absolument hors de combat, il ne doute pas que M. Marin n’ait eu la bonté d’envoyer des exemplaires de la quatrième lettre à M. le comte de Morangiés et à M. Linguet. Il pense que cette lettre doit suffire, et que ce n’est pas à celui qui s’est épuisé en louanges à prévenir par une lettre celui qu’il a tant loué ; ce serait plutôt au louangé à remercier le louangeur. Il se flatte d’ailleurs que M. Marin a eu la bonté de faire parvenir à M. de Morangiés un petit billet que le vieux malade mit dans un de ses derniers paquets, vers le 9 ou le 10 de ce mois. C’était une réponse à la lettre de remerciements que M. de Morangiés m’avait écrite. M. Linguet n’a pas eu pour moi la même attention. Je suppose toujours que M. Marin a bien voulu faire parvenir à M. de Morangiés cette quatrième Lettre à Messieurs de la noblesse du Gévaudan.

Plus n’en sait le pauvre malade. Il jette au cou de M. Marin ses deux bras languissants et décharnés.

  1. Éditeurs, Bavoux et François.