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Correspondance de Voltaire/1773/Lettre 8954

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8934. — À M. LE MARQUIS D’ARGENCE DE DIRAC[1].
À Ferney, 15 octobre.

Quelquefois l’octogénaire malade est bien excusable dans sa négligence à répondre ; quelquefois aussi il y a un moment de relâche, et alors il saisit cet instant pour remercier M. le marquis d’Argence, et pour le bien assurer qu’il mourra plein de tendresse pour lui.

Si M. de Sauvigny, premier président du parlement de Paris, n’avait pas interrogé lui-même deux coquins de la bande Jonquay, jamais M. le comte de Morangiés n’aurait gagné son procès, tant la faction de ces fripons était devenue puissante, tant ils avaient fasciné les yeux des juges. M. le marquis d’Argence, qui est aussi sage que rempli de bonté pour moi, fait une très-belle action en publiant sa lettre[2], et en fait une très-prudente en la répandant sobrement. Le vieux malade le supplie d’agréer ses tendres respects.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.
  2. Lettre au comte de Périgord, où d’Argence détruit diverses calomnies répandues sur Voltaire. (A. F.)