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Correspondance de Voltaire/1773/Lettre 8957

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Correspondance : année 1773GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 48 (p. 482-483).
8957. — À M. CHRISTIN.
À Ferney, 22 octobre.

Avez-vous vu, mon cher ami, une pauvre femme franc-comtoise, à qui un conseiller de votre ancien parlement a voulu persuader qu’elle était son esclave, et à qui on a enlevé tout, jusqu’à sa chemise ?

J’ai recours à vous, mon cher philosophe, en plus d’un genre. Je voudrais trouver, dans les Institutes de Justinien, l’endroit où il est parlé de l’ancienne loi des Douze Tables, qui permet aux pères de vendre leurs enfants deux fois, loi abolie par l’humanité de Dioclétien, qu’on fait passer parmi nous pour un monstre, et rétablie par Constantin, qu’on nous donne pour un saint. Si vous pouvez trouver ces deux lois du méchant Dioclétien et du bon Constantin, vous me rendrez un grand service, car il n’y a point, dans mon Justinien, de grande table de matières. Mon édition est de 1756, chez les Cramer.

Mandez-moi un peu de vos nouvelles. Je vous embrasse bien tendrement.

Le vieux Malade.