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Correspondance de Voltaire/1774/Lettre 9023

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9023. — À M. LE MARQUIS DE VILLEVIEILLE.
6 janvier.

Le vieux malade de Ferney, monsieur, oublie tous ses maux en recevant une lettre de vous. Je vous suis très-obligé des deux Catons dragons[1]. S’ils m’avaient consulté, je leur aurais conseillé d’attendre du moins jusqu’au lendemain. On n’a pas toujours, en se réveillant le matin, les mêmes idées qu’on avait en buvant bouteille ; mais enfin l’affaire est faite, et il n’y a plus de conseil à leur donner. Je serais plus en droit que ces messieurs de faire une pareille escapade ; mais j’aime mieux faire la Tactique (que vous me demandez), quand j’ai un moment de santé. Voici donc cette Tactique[2] ; voici encore ce petit extrait que vous voulez d’un ouvrage intitulé Fragments.

Il faut que cet abbé Sabatier, dont il est question dans l’article xvi[3], soit un des plus grands fous du Languedoc, et un des plus grands fripons de l’Église de Dieu.

J’ai espéré longtemps de ne point mourir sans avoir l’honneur de vous revoir encore. Je me console, si vous êtes heureux à Versailles. Je fais mille vœux pour la continuation de votre prospérité, et je vous serai attaché jusqu’au dernier moment de ma vie.

  1. Les deux soldats de Saint-Denis.
  2. Voyez tome X.
  3. Voyez tome XXIX, page 279.