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Correspondance de Voltaire/1774/Lettre 9026

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9026. — À M. LE MARQUIS DE MONTEYNARD[1].
À Ferney, 10 janvier.

Monseigneur, il n’appartient point du tout à un viellard inutile de vous fatiguer de ses compliments, encore plus inutiles que lui. Mais s’il est vrai que le roi ait dit que vous deviez compter parmi vos amis votre probité et lui, permettez-moi de vous dire qu’outre ces deux amis-là vous avez de très-respectueux serviteurs qui font des vœux pour votre prospérité, et je suis confondu dans cette foule.

Je me flatte que vous avez été content du travail que vous daignâtes confier l’année passée à M. Dupuits, ainsi que de celui qu’il fit sous vos ordres, il y a deux ans. Vous le trouverez toujours prêt à vous servir avec la plus grande exactitude et la plus grande diligence. Je sais qu’il a couru cinq cents lieues en peu de temps, sans que cette rapidité nuisit à l’intelligence avec laquelle il a tout remarqué.

Je suis en droit, monseigneur, de vous représenter son empressement à vous obéir, d’autant plus qu’il ne s’est point fait valoir, et qu’il ne vous a parlé ni de ses peines, ni de l’argent qu’il a été obligé d’emprunter pour faire ses voyages, ni d’aucune récompense. Je me borne à vous assurer de son zèle, et à souhaiter qu’il reçoive longtemps des ordres d’un ministre aussi équitable et aussi éclairé que vous.

J’ai l’honneur d’être, avec un profond respect, monseigneur, etc.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.