Cours d’agriculture (Rozier)/GLU

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GLU. La glu est une substance visqueuse, très-adhérente aux corps qu’elle touche. On la tire par la fermentation des sucs contenus dans l’écorce du houx et dans celle du gui ; l’écorce du houx fournit un gluten d’une meilleure qualité. La glu la plus estimée dans le commerce est celle qu’on fabrique dans la Bourgogne. Cette substance est essentiellement l’arme de l’oiseleur ; elle est le grand ressort des pipées et d’une foule d’autres tendues ; (Voy. entr’autres articles, le mot Abreuvoir) elle livre d’ailleurs aux amateurs les oiseaux vivans et non blessés : il est si facile de se procurer de la glu, qu’il ne vaut pas la peine de songer à la tirer de sa propre manipulation. Les procédés de sa fabrication, sans être très-pénibles, sont d’ailleurs incommodes et ne conviennent qu’à ceux qui en font une spéculation ; je me contenterai de quelques indications générales sur cet objet. On lève l’écorce des jeunes branches de houx, arbrisseau que tout le monde connoît ; cette écorce est celle qui se trouve sous une première pellicule qu’on détache facilement après avoir trempé quelques minutes le houx dans de l’eau bouillante ; la bonne écorce enlevée est triturée dans des mortiers de pierre ; l’humeur visqueuse qui en sort, rassemblée dans des pots de terre, est déposée, pendant une quinzaine, dans un lieu chaud où elle prend un mouvement de fermentation. C’est le degré de cette fermentation qui détermine la bonté de la glu ; lorsqu’elle a acquis ce degré, on la lave pour la nettoyer de ses scories.

Souvent la glu qu’on achète est sale. On doit se donner la peine de la nettoyer ; ce qu’on fait en la battant, pétrissant, ployant et déployant dans une eau fraîche et courante ; elle en enlève les parties hétérogènes qui nuisent à ses effets.

Pour entretenir la glu souple et extensible, on met de l’huile d’olive dans le vase qui la contient. Il faut en éviter l’excès ; le moins, en ce cas, vaut mieux que le trop. Une glu trop chargée d’huile peut s’en débarrasser, en l’exposant avec soin et précaution au courant d’un ruisseau. L’huile d’olive qui a de l’odeur doit être exclue de ce procédé ; ses émanations suffiroient pour écarter les oiseaux ; l’huile la plus inodore est la meilleure : celle de faîne doit être fort bonne pour cet usage ; on peut aussi y faire servir celles de navette, de noix ou de lin.(S.)