Cours d’agriculture (Rozier)/ANASARQUE

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ANASARQUE, Anasarca, mot à mot, (maladie sur la chair) des mots grecs ἄνα et σάρξ. M. Chabert a parlé de l’anasarque dans les bêtes, et cette maladie, considérée dans l’homme, ne doit pas trouver place dans cet Ouvrage. Je me bornerai donc à la considérer dans les végétaux, qui font, dans ce Dictionnaire, l’objet particulier de mes occupations, et qui appartiennent d’ailleurs essentiellement à l’économie rurale.

L’anasarque n’existoit pas en pathologie végétale écrite, avant Plenk. Cet auteur place cette affection pathologique des plantes, dans sa quatrième classe des maladies cachectiques de son ouvrage intitulé : Physiologia et Pathologia plantarum. Cette maladie a pour caractère une surabondance de fluide aqueux sous l’écorce, sans que cela produise la couleur blanche des plantes étiolées. Les végétaux qui en sont atteints sont fades, inodores, et ne fournissent pas de semences, de résines, ni aucuns sucs odorans ou sapides : elle se manifeste, pendant les pluies abondantes, et continues, dans les feuilles des choux, des salades, etc. : on la trouve souvent dans les fruits de la vigne, et alors le raisin est moins vineux, et donne du vin plus abondant en phlegme, et nécessairement moins généreux.

L’anasarque est produite quelquefois dans les jardins par les arrosemens trop multipliés : elle se guérit là, comme dans les végétaux de grande culture, lorsque les causes qui la produisent cessent. Dans certaines années, l’anasarque est si manifeste, et exerce de tels ravages sur le blé, qu’il donne très-peu de grains, et qu’ils germent sur l’épi. (Tollard aîné.)