Cours d’agriculture (Rozier)/BARBE DE BOUC

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Hôtel Serpente (Tome secondp. 153-154).


Barbe de Bouc. M. Tournefort la place dans la première section de la troisième classe qui comprend les herbes à fleur composée de demi-fleurons, dont les semences sont aigretées, & il la désigne par cette phrase d’après Bauhin : tragopogon pratense luteum majus. M. von Linné la nomme tragopagon pratense, & la classe dans la syngénésie polygamie égale.

Fleur, composée de demi-fleurons, de couleur jaune, ressemblans pour la forme à ceux du salsifis commun qui est du même genre ; ces demi-fleurons sont de la longueur des folioles du calice, rassemblés dans un calice simple, à huit côtés, divisé en folioles aiguës, égales & réunies à leur base.

Fruit ; semences solitaires, oblongues, anguleuses, rudes, terminées par une aigrette faite en manière de plume, de trente rayons environ, & elle est portée sur un long pédicule en forme d’alène ; les semences sont renfermées dans le calice & placées sur un réceptacle nu, plane & raboteux.

Feuilles, adhérentes à la tige par leur base, longues, un peu ovales, aiguës, très-lisses.

Racine, en manière de fuseau, noirâtre en dehors & blanche en dedans.

Port. Tige d’un pied & demi de hauteur environ, ronde, solide, lisse, garnie de feuilles alternativement placées ; les fleurs naissent au sommet.

Lieu. Les prés, où elle fleurit en Mai & Juin.

Propriétés. La racine est douce au goût, apéritive, pectorale, stomachique ; la plante pilée & appliquée déterge & consolide les ulcères. On mange la racine en salade ; on en boit la décoction pour les chaleurs d’estomac, de poitrine, du foie, des reins… On recommande assez inutilement la racine bouillie dans l’eau contre les piqûres & les morsures mortelles, & contre le poison.