Cours d’agriculture (Rozier)/CHARDON BÉNIT

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Hôtel Serpente (Tome troisièmep. 42-43).


CHARDON BÉNIT. (Voyez Planche XXIII du second Volume, page 630.) M. Tournefort le place dans la seconde section de la douzième classe, qui comprend les herbes à fleurs à fleurons dont les semences sont aigrettées, & il l’appelle cnicus silvestris, hirsutior, sivè carduus benedictus. M. von Linné le nomme cnicus benedictus, & le classe dans la singénésie polygamie frustranée.

Fleur. Amas de fleurons hermaphrodites jaunes, rassemblés dans un calice B, en forme de poire, composé d’écailles ovales, terminées vers le sommet du calice par des épines rameuses. Le fleuron C est un tube presque égal dans sa longueur, & son extrémité est divisée en cinq segmens, & elle n’est pas évasée.

Fruit. Le pistil D produit la graine E, couronnée par une aigrette soyeuse : les graines sont cannelées, jaunâtres, placées sur un réceptacle plane & velu.

Feuilles, sinuées, dentées, velues, terminées par des épines courtes & molles.

Racine A, en forme de fuseau, rameuse, avec des fibres blanches.

Port. Tige d’un pied & demi environ de hauteur, velue, cannelée, branchue ; les fleurs naissent au sommet, & les feuilles sont alternativement placées sur des tiges.

Lieu. Les champs des provinces méridionales de France ; il y fleurit en Mai & en Juin : la plante est annuelle.

Propriétés. Toute la plante est amère, les racines le sont moins. Les fleurs, les semences sont toniques, sudorifiques, fébrifuges, apéritives. Elles augmentent sensiblement la sécrétion & l’excrétion des urines. Cette plante cueillie en été est vulnéraire & antiulcéreuse.

Usages. Le suc exprimé des feuilles, se donne depuis une once jusqu’à cinq onces, les feuilles sèches depuis une drachme jusqu’à une once en infusion dans six onces d’eau. Pour les animaux, on donne la plante en décoction à la dose de deux poignées sur deux livres d’eau. L’eau distillée de cette plante, & qu’on conserve dans les boutiques, est inutile.