Cours d’agriculture (Rozier)/CONSOUDE

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Hôtel Serpente (Tome troisièmep. 464-465).


CONSOUDE. (grande) Planche 12, page 463. M. Tournefort la place dans la quatrième section de la seconde classe, qui comprend les herbes à fleur d’une pièce, en forme d’entonnoir, dont le fruit est composé de semences renfermées dans le calice, & il l’appelle symphitum consolida major, flore purpureo : M. von Linné la nomme symphitum officinale, & la classe dans la pentandrie monogynie.

Fleur B, formée d’un seul pétale en tube, renflée vers son extrémité, divisée en cinq segmens. C représente le pétale ouvert, sur lequel sont attachées cinq étamines : le pistil fort du fond du calice D, également découpé en cinq.

Fruit. Au fond du calice, on trouve quatre semences E, renflées vers le milieu, aiguës à la pointe, & rejointes, en cette partie, avant leur maturité.

Feuilles ovales, alongées en forme de lance, rudes au toucher, & dont la base court sur la tige.

Racine A, épaisse, fibreuse, charnue, noire en dehors, blanche en dedans, visqueuse, gluante.

Port. La tige s’élève à peu près à la hauteur d’un pied & demi ; elle est creuse en dedans, velue, rude au toucher : les fleurs sont purpurines, quelquefois d’un blanc jaune ; elles naissent au sommet, disposées en épi ; les feuilles sont placées alternativement sur les tiges.

Lieu. Les prés, les bois, la plante est vivace, & fleurit en mai & juin.

Propriétés. Le suc des feuilles & de la racine est mucilagineux ; cette plante est spécialement vulnéraire, astringente & antidyssentérique. La racine calme la soif causée par l’âcreté de la salive, quelquefois tempère la chaleur des poumons, modère la toux causée par des humeurs âcres, diminue l’expectoration ; elle est indiquée dans le pissement de sang essentiel, dans l’hémorragie par le nez, le flux hémorroïdal trop abondant, les pertes immodérées, les fleurs blanches avec excès ; souvent calme la diarrhée oçcasionnée par de violens purgatifs. Il est douteux qu’elle soit d’un grand secours dans l’ulcère essentiel du poumon, dans ceux des reins & de la vessie. Extérieurement on applique le suc de la racine, ou sa décoction, sur les plaies qu’on veut cicatriser. La charpie, & une compresse imbibée d’eau simple, produiroient le même effet.

Usage. On donne la racine mondée & séchée, depuis une drachme, jusqu’à une demi-once, en décoction dans huit onces d’eau ; les fleurs desséchées, depuis demi-drachme, jusqu’à une drachme, en infusion dans cinq onces d’eau.

La dose, pour l’animal, est de demi-once de la racine en poudre, & en décoction, de deux onces sur deux livres d’eau,


CONSOUDE. (petite) Voyez Bugle.