Cours d’agriculture (Rozier)/EXTENSION

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Hôtel Serpente (Tome quatrièmep. 422-423).


EXTENSION, médecine vétérinaire. C’est l’action par laquelle on étend, en tirant à soi, une partie luxée ou fracturée, pour remettre les os dans leur situation naturelle.

Quant à la maxime de faire l’extension & la contre-extension, voy. Fracture, Luxation. M. T.


Extension du tendon fléchisseur du pied. Médecine Vétérinaire. L’extension du tendon fléchisseur du pied & des ligamens, est assez fréquente dans le cheval. Elle vient de la même cause que la compression de la sole charnue, c’est-à-dire, de l’effort de l’os de la couronne sur le tendon ou sur les ligamens.

Cet accident arrive, 1°. lorsque le maréchal pare trop la fourchette, & que les éponges se trouvent trop fortes & armées des crampons ; alors le point d’appui étant éloigné de terre, l’os de la couronne pèse sur le tendon, & de-là son alongement jusqu’à ce que la fourchette ait atteint le sol.

2°. Lorsque le pied du cheval porte sur un corps élevé ; le pied étant obligé de renverser, & l’os de la couronne pesant alors sur le tendon, celui-ci est obligé de servir de point d’appui au corps du cheval, & de-là sa distension.

En un mot, il est prouvé que l’extension des ligamens vient des grands efforts & des mouvemens forcés de l’os de la couronne.

Des signes de l’extension. L’extension du tendon se manifeste par un gonflement qui règne depuis le genou jusque dans le paturon, par la douleur que le cheval ressent lorsqu’on lui touche la partie, & sur-tout par la claudication qui est des plus grandes. On s’apperçoit encore mieux de cette maladie au bout de douze ou quinze jours, par une grosseur arrondie que nous appelions ganglion, (Voyez Ganglion) qui se trouve sur le tendon, & qui forme par la suite une tumeur squirreuse. Il ne faut pas confondre cette maladie avec la nerferure. (Voyez Nerferure)

Curation. On doit commencer par dessoler le cheval ; (voyez Dessolure) après quoi, il faut appliquer le long du tendon, des cataplasmes émolliens, observant de les renouveler trois fois le jour, & de les humecter de temps en temps, avec de la décoction émolliente. Si au bout de quinze ou vingt jours de ce traitement, on s’apperçoit d’un ganglion limité au tendon, il faut y appliquer le feu en pointe, & faire suppurer la partie. Certains auteurs concilient de faire promener le cheval quatre jours après l’application du feu, & de le faire travailler une quinzaine de jours de suite : cette méthode est trop peu physiologique pour devoir la prescrire à nos lecteurs. M. T.