Cours d’agriculture (Rozier)/GELINOTTE

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GELINOTTE, (Tetrao bonasia Lin.) oiseau du genre des tétras. (Voyez le commencement de l’article du Coq de bruyère.)

Cet oiseau n’est guères plus gros que la perdrix rouge, et son plumage tient de celui du faisan et des perdrix rouges et grises. Une peau nue et rouge forme au dessus de l’œil une espèce de sourcil, dont la couleur est plus vive dans le mâle que dans la femelle ; le premier se distingue encore par sa gorge noire : la femelle a cette partie grisâtre.

Dans cette espèce, la pariade a lieu aux mois d’octobre et de novembre ; la ponte se compose de douze à dix-huit œufs blancs, et le nid est placé sur la terre même, à l’abri d’un buisson ou d’une bruyère.

La gelinotte se trouve dans les contrées boisées et montueuses de la France. Quoique d’un naturel doux et timide, elle préfère ces sites sauvages à tous autres, parce qu’elle y trouve plus de moyens d’y sauver, des poursuites des hommes, sa liberté et son indépendance. Elle est si attachée à ces biens, que l’on n’a pu encore réussir à la plier même à la demi-domesticité du faisan, et elle a toujours péri dans ces essais, malgré les soins les plus intelligens, excités encore par le désir d’augmenter la consommation d’un gibier aussi recherché. On a donc été réduit à continuer de faire la guerre aux gelinottes.

Chasse de la gelinotte. Cette chasse se fait en automne et au printemps. Pour tuer les gelinottes, il faut chercher les arbres où elles se cachent, et où elles se laissent approcher, quand elles sont une fois blotties dans leurs plumes. On leur tend aussi des collets et des lacets, et on les attire dans des filets, en se servant d’un appeau qui imite leur sifflement ; on le fait avec l’os de l’aile du hibou ou de l’autour ; de la justesse de ce petit instrument dépend le succès de la chasse. (S.)