Cours d’agriculture (Rozier)/HERBE AUX PUCES

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Hôtel Serpente (Tome cinquièmep. 455).


Herbe aux Puces, vivace, (voy. Planche XVIII.). Tournefort la place dans la seconde section de la seconde classe, qui renferme les fleurs d’une seule pièce en rosette, & dont le pistil devient le fruit, & il l’appelle psyllìum majus supinum. Von-Linné la nomme plantago psyllium, & la classe dans la tétrandrie-monogynie.

Fleur B. Tube évasé à son extrémité, divisée en quatre segmens ovales & aigus ; le calice est composé de quatre petites feuilles. Le tube est représenté ouvert en C, avec les quatre étamines. D représente le pistil.

Fruit E, capsule à deux loges, s’ouvrant horizontalement & renfermant les semences F. De ces semences est dérivée la dénomination de la plante. On a cru leur trouver quelque ressemblance avec la couleur & la figure des puces.

Feuilles, longues, entières, unies, terminées en pointe, & partagées dans leur longueur par un sillon droit.

Racine A, pivotante, fibreuse.

Port. Les tiges rameuses ; les rameaux naissent des aisselles des feuilles ; les fleurs naissent au sommet disposées en épi court ; les feuilles opposées deux à deux au bas des tiges.

Lieu, les terrains incultes ; la plante est vivace, & fleurit en juillet.

Propriétés. Semences inodores, d’une saveur visqueuse, ensuite légèrement acre & nauséabonde. C’est la seule partie de la plante employée en médecine. Boerhaave soupçonne cette plante un poison, donnée à forte dose. Le mucilage des semences est rarement purgatif, & est indiqué dans la diarrhée bilieuse, le pissement de sang par pléthore, l’ardeur d’urine. Il ne convient nullement dans la dyssenterie & dans les maladies inflammatoires de l’abdomen. Cette plante est nuisible aux chèvres.

Usage. On fait macérer au bain marie, pendant 24 heures, demi-livre de semences dans deux livres d’eau pure. On passe par un linge, & on laisse refroidir le tout ; ce qui forme un mucilage dont la dose est depuis une drachme jusqu’à deux onces, seul, on en solution dans cinq onces d’eau ; pour les animaux, on double la dose.

Il y a une autre herbe aux puces, qui est annuelle, & c’est le plantago cynops. Lin. Elle diffère de la précédente par ses feuilles dentelées & recourbées ; par ses semences aplaties, & par ses épis long & étroits ; ses propriétés sont les mêmes.