Cours d’agriculture (Rozier)/MORTALITÉ
MORTALITÉ. Il ne s’agit pas ici de ces grandes mortalités qui surviennent dans les épidémies. Personne ne sauroit calculer leurs effets. Il suffit d’observer qu’à Paris & à Londres, il meurt par an une personne sur trente ; dans les petites villes & dans les bourgs, une sur trente-sept, & dans les campagnes une sur quarante. La différence est donc au préjudice des grandes villes. Si les habitans des campagnes y étoient plus heureux ; si le luxe, le goût de la frivolité, & peut-être de l’oisiveté étoient moins répandus, ils ne se jetteroient pas en foule dans les villes, & on les verroit moins se dépeupler. Que de réflexions présente ce tableau de mortalité à l’esprit de celui qui réfléchit de sang froid ! Je laisse à mes lecteurs la facilité de les multiplier ; elles seroient ici déplacées. Ce tableau est trop général ; il auroit convenu de calculer ces mortalités dans les villages situés près des étangs, des marais, des relaissés des fleuves, de la mer, &c. Je mets en fait, que dans la plaine du Forez, dans la Bresse-Bressande, dans certains voisinages de la mer, la mortalité est d’une personne sur vingt ! (Voyez le mot Étang.)