Cours d’agriculture (Rozier)/PARIÉTAIRE

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Hôtel Serpente (Tome septièmep. 443).


PARIÉTAIRE. Tournefort la place dans la seconde section des fleurs apétales, dont le pistil devient une semence enveloppée par le calice, & il la nomme paruturia officinalis. Von-Linné lui conserve la même dénomination, & la classe dans la polygamie monoécie.

Fleurs ; apétales, hermaphrodites ou femelles sur le même pied ; une femelle contenue dans une même enveloppe avec deux hermaphrodites, composées de quatre étamines qui sont placées dans un calice d’une seule pièce, découpé en quatre parties.

Fruit ; toutes les semences sont solitaires, ovoïdes, renfermées dans un calice particulier qui est alongé & renfermé par ses bords.

Feuilles ; portées par des pétioles, simples, très-entières, en forme de lance, ovales.

Racine ; fibreuse, rougeâtre.

Port ; tiges d’un ou deux pieds, rougeâtres, rondes, cassantes, rameuses ; les fleurs naissent aux aisselles des feuilles adhérentes & rassemblées ; les feuilles sont alternativement placées sur les tiges.

Lieu ; contre les murs un peu humides ; la plante est vivace & fleurit en mai, juin & juillet, suivant les cantons.

Propriétés. Plante inodore, saveur presqu’insipide : elle est aqueuse, nitreuse, émolliente & diurétique. L’herbe est placée au rang des cinq émollientes ; elle est fréquemment employée & recommandée dans la colique néphrétique occasionnée par des graviers, même avec disposition inflammatoire ; dans l’ardeur d’urine causée par leur âcreté ; dans la soif par une humeur bilieuse ou par la chaleur excessive de la poitrine. On l’emploie en décoction pour lavemens, bains & fumigation : le suc exprimé des feuilles & épuré par le repos, se donne depuis deux jusqu’à cinq onces pour l’homme, & aux animaux, depuis six jusqu’à huit onces.