Cours d’agriculture (Rozier)/SÉNÉ BÂTARD

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Hôtel Serpente (Tome neuvièmep. 179-180).


SÉNÉ BÂTARD, ou Emerus, os Baguenaudier des jardiniers[1], ou Securidaca.

Tournefort le classe dans la troisième section de la vingt-deuxième classe, qui renferme les arbres à fleur en papillon, dont les feuilles sont la plupart aîlées, & il l’appelle Emerus cœsalpini major & mimor. Von-Linné le classe dans la diadelphie décandrie, & le nomme Coronilla-Emirus.

Fleur ; en papillon dont les onglets sont plus longs que le calice ; l’étendait en forme de cœur, réfléchi de tous les côtés, à peine plus long que les aîles ; les aîles ovales, obtuses, réunies par le haut ; la carène aplatie, aiguë, relevée, souvent plus courtes que les aîles, ; le calice petit, découpé en quatre parties inégales ; dix étamines, dont neuf sont réunies par leurs filets.

Fruit ; légume très-long, étroit, en forme d’alène, contenant des semences cylindriques.

Feuilles, aîlées avec une impaire ; les folioles portées sur des pétioles très-entiers, en forme de cœur ou d’ovale renversé ; opposées les unes aux autres ; d’un très-beau verd.

Racine, ligneuse, rameuse.

Port ; arbrisseau de quatre ou cinq pieds de hauteur ; les tiges anguleuses, foibles ; l’écorce ridée ; la racine garnie de drageons enracinés ; les fleurs jaunes, marquées de taches rouges, rassemblées aux extrémités des jeunes tiges, quelquefois solitaires ; les feuilles alternativement placées. On trouve quelques stipules côté des feuilles, ou en opposition avec elles. Le grand & le petit Emerus sont des variétés de cette espèce.

Lieux ; les climats tempérés de l’Europe, dans les haies, dans les bois, à l’ombre.

Propriétés, purgatives, plus échauffantes que le séné.

Culture. Comme cet arbuste fleurit en mai & en automne, il mérite d’être placé dans les bosquets de ces deux saisons. On le multiplie très facilement par ses semences, & sa culture n’exige aucun soin particulier.


  1. C’est à tort que les Jardiniers rappellent ainsi, (Consultez le mot Baguenaudier.)