Cours d’agriculture (Rozier)/SOUCHET

La bibliothèque libre.
Hôtel Serpente (Tome neuvièmep. 263-264).


SOUCHET. Pl. IX. pag. 250. Tournefort le place dans la quatrième section de la quinzième classe, destinée aux fleurs apétales, à étamines rassemblées dans des têtes écailleuses. Il l’appelle cyperus odoratus, sive ciperus officinarum. Von-Linné le nomme cyperus longus, et le classe dans la triandrie monogynie.

Fleurs D. Elles sont en épi, placées alternativement sur les deux côtés de l’axe. Chaque fleur est renfermée dans un calice, lequel est une écaille G ovale, en carène, plane & courbée. Les parties sexuelles E, consistent en trois étamines & un pistil. Les étamines, dont une est représentée en F, sont attachées sous l’ovaire. Le pistil, les étamines et le calice reposent tous sur un réceptacle commun qui est l’axe de l’épi.

Fruit H. Il succède à l’ovaire ; c’est une seule graine triangulaire ; aiguë & sans poil.

Feuilles, rondes, roides, terminées en pointe.

Racine A, longue, fibreuse.

Port. Le chaume est couvert de feuilles, & il est triangulaire. Les fleurs naissent au sommet, en épis alternes, sans pédicule, formant une espèce d’ombelle feuillée, décomposée par le haut.

Lieu, les terrains humides, les marais. La plante est vivace & fleurit en juin & juillet.

Propriétés. Sa racine a une odeur agréable & aromatique ; sa saveur est âcre, & un peu austère ; elle réchauffe, restaure les forces vitales & musculaires, constipe, fortifie l’estomac. Elle est indiquée dans le dégoût causé par des matières pituiteuses ; dans les maladies de foiblesse par les humeurs séreuses, & dans l’asthme humide. Comme masticatoire, elle est utile dans le relâchement du voile du palais, dans la difficulté de mouvoir la langue par des humeurs séreuses, & dans le relâchement des gencives. En gargarisme dans les ulcères de la bouche. En lotion dans les ulcères peu dangereux du vagin.

Usages. Racine pulvérisée & tamisée, depuis quinze grains jusqu’à demi-drachme, délayée dans quatre onces d’eau, ou incorporée avec un sirop. La racine réduite en petits morceaux depuis une jusqu’à trois drachmes, en macération au bain-marie avec six onces d’eau.