Cours d’agriculture (Rozier)/VÉROLE (petite)

La bibliothèque libre.
Libairie d’éducation et des sciences et des arts (Tome dixièmep. 56-69).


VÉROLE (petite). On nomme ainsi une maladie dans laquelle il s’élève sur la peau de petits boutons, rouges, éminens, ayant tout au plus l’étendue des morsures de puces ; apparens d’abord à la face, ensuite aux mains et aux bras, puis sur la poitrine et le reste du corps, et les extrémités inférieures. Ils s’augmentent à chaque moment et en grandeur et en élévation ; la rougeur s’accroît ; ils s’enflamment et forment autant de petits abcès dans l’espace de quatre, cinq, six et sept jours.

Cette maladie a pour symptômes d’invasion les suivans : une horripilation et un froid auquel succède une chaleur vive avec fièvre continuelle, douleur de tête, du dos, des membres et de l’estomac ; lassitude douloureuse, accablement, disposition au sommeil ; quelquefois des nausées et même des vomissemens ; chez quelques enfans des mouvemens convulsifs ; rarement l’épilepsie : plus ordinairement des douleurs de la région lombaire ; ce qu’on regarde comme, un des accidens les plus caractéristiques de l’invasion de la petite vérole : c’est une opinion généralement reçue.

Les symptômes dont on vient de faire l’énumération sont quelquefois très-véhémens ; quelquefois aussi l’éruption a lieu sans en être précédée : ces cas rares dans les grandes villes, sont fréquens dans les campagnes. À l’invasion, le sang qu’on tire est bon ; les jours suivans il est inflammatoire : dans les sujets qui ont les fluides altérés, le sang a paru dissous.

On appelle l’état qu’on vient de décrire, première période. Sa durée est incertaine, parce que les accidens précurseurs de l’éruption sont plus ou moins prolongés. On dit que la maladie sera plus grave dans le second cas : cette proposition n’est vraie que pour la petite vérole qui a un caractère de malignité, ou qui devient confluente et de mauvaise espèce : et dans ces circonstances elle est très-dangereuse. Mais il y a des éruptions précoces quoique bénignes. Ce n’est donc qu’avec les signes qui manifestent l’abattement des forces vitales ou quel qu’autre symptôme grave, que la célérité de l’éruption est redoutable. La véhémence de l’inflammation retarde aussi l’apparition des boutons dans les sujets sanguins.

La petite vérole considérée indépendamment des complications dont elle est susceptible, est une maladie inflammatoire, c’est pourquoi les symptômes précurseurs de l’éruption n’annoncent pas distinctement sa différence d’avec les autres affections inflammatoires. C’est donc sans raison qu’on assure que par leur considération on pronostique l’existence future des boutons. Les bornes d’un extrait ne permettent pas de rapporter les preuves de cette proposition. Il n’y a donc que l’existence d’une épidémie régnante ou des circonstances présumables de contagion qui servent de base au pronostic.

Le caractère de la maladie étant inflammatoire, le traitement antiphlogistique devient indispensable. La saignée est donc indiquée toutes les fois que la fièvre est véhémente, que le cerveau ou tout autre viscère est affecté. On préfère les saignées du pied à celles du bras, quand la tête est attaquée : on saigne du bras quand la poitrine ou le ventre souffrent. Il faut verser du sang jusqu’à procurer une détente marquée. Les hémorragies spontanées suppléent les saignées quand elles sont considérables. Si l’on retarde la saignée, le virus variolique acquiert de l’intensité et de l’acrimonie : d’où les ravages qu’il occasionne dans les viscères, et la confluence qui est l’effet d’une fermentation plus considérable, aidée de la fièvre, etc. ; d’où encore la putridité que contractera maladie par l’engorgement excessif des vaisseaux du dernier ordre, qui s’oppose à l’éruption. Le contraire arrive si l’on saigne à tems et suffisamment : on diminue la véhémence des accidens et le nombre des boutons.

L’observation prouve que les sujets qui ont eu des évacuations, indépendantes de la petite vérole, ont une maladie bénigne : les boutons croissent en grand nombre chez quelques individus, des évacuations sanguines ou même alvines ont considérablement diminué la quantité de boutons. Il est même arrivé de réduire la maladie à la fièvre varioleuse sans boutons, par cette méthode.

Les boissons tempérantes et rafraîchissantes sont indispensables. Les bains de pieds, les fomentations émollientes sur les extrémités, déterminent l’éruption sur ces parties. Les bains entiers conviennent aux individus qui ont la peau dure ou sèche ; ils facilitent l’éruption. Le malade doit respirer un air frais, être modérément couvert, sans avoir froid, car il est dangereux de porter l’action d’un froid réel sur la surface du corps. Cette coutume introduite par des ignorans, a fait périr des varioleux et des inoculés.

On prétend posséder des médicament qui énervent et anéantissent le virus variolique : c’est une prétention folle. On nomme le mercure, le kermès et leurs préparations. Si on les donne comme évacuans, ils opèrent comme il a été dit ci-dessus, en excitant la crise par les selles ; ce qui est tout différent que de neutraliser le virus.

La seconde période de la maladie commence à l’apparition des boutons. En partant de leur nombre, on a distingué la petite vérole en bénigne et confluente, ou discrète et maligne. Un auteur plus judicieux rejette toutes ces expressions confluences, cohérentes, discrètes, etc. ; il n’en reconnoît avec raison que deux espèces : la bénigne et la maligne. On dira quelque chose, en particulier, de cette dernière espèce. Quoiqu’il en soit, les symptômes de la première période perdent leur intensité à l’apparition des boutons. Le contraire arrive si l’éruption est retardée, interrompue, suspendue ou arrêtée. De quelque cause que naisse cet événement, la matière varioleuse repasse souvent à l’intérieur, occasionne des inflammations locales, engorge les viscères, les détruit et fait mourir les malades.

Les boutons croissent, chaque jour en volume, pendant que d’autres s’élèvent dans leurs intervalles. Cette succession ne se prolonge pas ordinairement au delà de deux à trois jours, dans la petite vérole bénigne. Les premiers boutons parviennent le plus promptement au volume qu’ils doivent acquérir. Dans ce tems, l’inflammation qui s’est emparée des boutons s’étend à leurs environs : en sorte que, si leur nombre est considérable, la peau est tendue, rouge, brûlante et douloureuse. La fièvre correspond par son intensité à la gravité de l’inflammation ; car la chaleur fébrile a été renouvelée en proportion de la quantité des petites tumeurs inflammatoires. Si les boutons sont très-peu nombreux, les accidens phlogistiques n’ont pas lieu.

Le siège des boutons, indépendamment de leur nombre absolu, contribue aussi à aggraver les symptômes : en sorte que, si la face en est recouverte, la maladie est plus fâcheuse que s’ils étoient uniformément répandus à toute la surface du corps, en supposant que leur proportion soit moindre dans le reste du tronc et les extrémités. La raison de cette différence vient de ce que l’inflammation des tégumens de la tête est plus dangereuse que celle de la peau des autres parties ; ce qui s’explique par le nombre des nerfs agacés, la circulation ralentie, embarrassée ou gênée dans le cerveau, etc. Ceci explique encore pourquoi les inflammations varioleuses internes, sont en général si redoutables. Le danger s’accroît, si le délire est la suite de cette inflammation : en général il est mortel dans cette période, par la raison qu’il est le signe de l’inflammation des méninges ou du cerveau.

De ce qui précède, il résulte qu’on doit encore ici continuer le traitement antiphlogistique. On y joint les révulsifs qui fassent dériver la matière morbifique vers la surface et particulièrement aux extrémités. On les rend d’autant plus irritans que la tête est plus gravement attaquée. Ainsi, les sinapismes, les vésicatoires, les bains attractifs sont unis aux fomentations, aux saignées, aux boissons très-rafraîchissantes, aux émulsions, aux bains, etc.

Il survient quelquefois une salivation abondante chez les malades qui ont la tête surchargée de petite vérole. Elle irrite quelquefois la bouche au point d’enflammer et de corroder les organes qu’elle renferme. On prévient ces inconvéniens en gargarisant souvent avec l’oxicrat ou l’eau de miel. Il seroit dangereux d’employer des remèdes qui arrêtassent cette excrétion, car elle débarrasse une partie du virus. Sa suppression naturelle est fâcheuse, si elle n’est pas remplacée par une diarrhée, ou le gonflement des extrémités, ou des urines très-abondantes : ces mutations arrivent particulièrement au tems de la dessiccation des boutons. Pour ne pas revenir sur cet objet, nous ajouterons ici qu’il est indispensable de remplacer la salivation par des purgatifs, des vésicatoires et des boissons un peu diurétiques.

La diarrhée, au second degré de la petite vérole, n’est fâcheuse que quand elle devient excessive. Dans ce cas, elle irrite les viscères du bas ventre, attire le virus sur eux. Il faut prévenir cette métastase par des lavemens émolliens, des fomentations et de légers parégoriques.

Les hémorragies de la seconde période sont salutaires toutes les fois qu’elles ne se déclarent point avec les signes de malignité : elles empêchent la formation des engorgemens inflammatoires. Celles des intestins est plus à craindre, parce qu’il paroît qu’elle est ordinairement accompagnée de dissolution. Ce n’est pas ici le lieu d’en parler. Le plus grand nombre des auteurs regardent l’écoulement des règles, comme un symptôme dangereux : c’est un préjugé erroné. Elles sont aussi favorables que les hémorragies du nez.

Quoiqu’il en soit, le sommet des boutons se remplit de matière purulente, pendant que leurs bases sont dans un véritable état d’inflammation. Leur volume s’augmente considérablement par la suppuration. La peau est d’autant plus enflammée que les abcès sont plus nombreux : cette inflammation diminue, quand la suppuration des boutons est complette. Quand à cette époque, il y a des boutons intérieurs : le danger est plus grand par rapport à l’inflammation de la bouche, de l’arrière bouche, de l’œsophage, de la trachée artère, etc. ; d’où la déglutition difficile ou impossible, la gêne de la respiration, celle du cerveau, les affections comateuses, etc. : dans ces cas, on emploie les ventouses scarifiées aux épaules, ou un large vésicatoire à la nuque.

La suppuration des pustules varioleuses forme la troisième période de la petite vérole. Ces pustules blanchissent en mûrissant, prennent ensuite une teinte jaune, et se sèchent en formant une croûte. Quelques-unes se crèvent : ce sont sur-tout celles qui sont exposées aux frottemens. Si les boutons sont nombreux, la fièvre, qu’on nomme de suppuration, est véhémente : elle dépend d’une portion du pus résorbé et prend assez souvent, à cette époque, un caractère putride, quand on ne se hâte pas de procurer un écoulement artificiel à la matière purulente. Les vésicatoires remplissent cette indication, ainsi que les purgatifs : mais ces derniers doivent être pris dans la classe des simples minoratifs ; les drastiques occasionnent des dyssenteries funestes. Le retard à employer ces moyens, est cause de la formation d’abcès internes, de dépôts purulens, d’abcès fistuleux, de caries, etc. Quelquefois aussi, cette fièvre dégénère en hectique ; ce qui arrive sur-tout au moment de la dessiccation dont Morton fait un quatrième temps de la petite vérole. Sa division est d’autant mieux fondée que c’est plus ordinairement à cette époque qu’il survient des accidens ou graves ou mortels chez des sujets même qui ne paroissoient pas devoir y être exposés par le caractère antérieur de la maladie. On est souvent trompé dans le pronostic, à ce sujet, puisque des individus qui n’ont eu qu’une petite vérole bénigne, ne sont pas exempts de dépôts mortels, après la dessiccation, quoiqu’ils aient eu très-peu de boutons. On évitera de pareils malheurs en prévenant, par les moyens indiqués plus haut, les métastases purulentes.

Beaucoup de gens s’opposent à l’ouverture des boutons, au temps de leur maturité. C’est une erreur grossière : par cette méthode, on diminue sensiblement la masse du pus ; donc il s’en résorbe une moins grande quantité ; donc il y a moins de disposition aux métastases. On ouvre les boutons avec une lancette, ou l’on coupe avec des ciseaux très-fins leur sommet : on comprime mollement, avec un linge doux, pour faire sortir le pus qu’on entraîne par cette manœuvre. On ajoute que l’ouverture artificielle des boutons suppurés, occasionne des cicatrices plus profondes : on ne se souvient pas que le pus en séjournant plus long-temps dans le foyer d’un abcès (et un pus acrimonieux comme l’est ordinairement celui de la petite vérole), ronge plus profondément les solides. Mais les gens à préjugés ne raisonnent jamais : ils ne voient pas même ce qui se passe sous leurs yeux. On facilite la chute précoce des boutons, par des fomentations émollientes appliquées sur la face.

Il est bon de les employer de bonne heure, parce qu’on évite l’enfoncement des pustules dans le tissu de la peau, en attirant la matière varioleuse au dehors.

On termine la curation par des purgatifs répétés, pendant l’intervalle desquels on a fait prendre aux malades des boissons abondantes qui facilitent la transpiration. On ne sèche les plaies des vésicatoires que quelques semaines après la chûte complète des croutes. On doit s’abstenir de les fermer tant que la suppuration paroît s’en faire spontanément. C’est une preuve du besoin encore existant de la dépuration.

Remarques générales. Il n’y a point d’époque dans la vie où l’on soit exempt de la petite vérole : mais elle est plus dangereuse chez les sujets desséchés que chez ceux qui abondent en humeurs séreuses, ce qui explique pourquoi elle est moins grave chez les enfans que chez les adultes et à plus forte raison les vieillards. La densité de la peau contribue à la rendre plus dangereuse chez les derniers. Il est avéré que cette maladie nous vient du dehors, qu’elle est plus fâcheuse dans les saisons chaudes que dans les autres ; que l’atmosphère transporte les émanations qui la communiquent à un grand nombre ou à quelques individus. Des fœtus sont nés avec des marques assurées d’une petite vérole existante ou guérie ; ce qui est rare. Quelques auteurs ont cru que nous portions en nous les germes de la petite vérole ; ce qu’ils ont dit à ce sujet ne mérite pas plus d’être réfuté que ce qu’ils ont fait pour l’éviter. Une petite vérole bénigne en occasionne quelquefois de funestes ; ce qui démontre la vérité suivante : savoir que la malignité de la maladie dépend davantage de la disposition du sujet qui la reçoit, que du caractère du virus qui la donne. L’inoculation le prouve encore, puisqu’une même matière purulente affecte diversement. Enfin, un pus de l’espèce qu’on nomme de mauvaise qualité donne une maladie bénigne à un sujet sain : le pus d’une bénigne en donne une meurtrière à un sujet dont les fluides sont altérés.

Petite vérole maligne. On a dit plus haut que la distinction de la petite vérole en bénigne et maligne, étoit la plus exacte ; mais on ne comprendra pas la confluente dans la classe des malignes, comme le font beaucoup d’auteurs, parce qu’elle n’est ordinairement grave que par les accidens inflammatoires dans les premières périodes : état qui exclut la malignité. On a déjà dit qu’on pouvoit prévenir les symptômes de la confluence, ou au moins en modérer l’action, tandis qu’on ne change point à son gré le caractère malin de certaines épidémies varioleuses : en voici les signes :

Un sujet est attaqué d’une fièvre qui n’est pas véhémente ; cependant il est abattu, son courage s’anéantit, ses goûts, ses habitudes et sa conversation ne sont plus les mêmes : il n’éprouve point de douleurs vives : l’accablement dans lequel il est plongé ne correspond point à l’apparence des accidens, puisque ceux-ci ne présentent pas une marche véhémente. La fièvre qui s’est manifestée se distingue mieux à la chaleur intérieure, à celle de la poitrine, qu’à la force du pouls : la soif n’est pas en proportion de cette chaleur interne. La conversation n’est plus la même que celle que suivoit le malade ; ses idées ne sont pas liées : quelquefois elles sont disparates dès l’invasion de la maladie : il y a donc déjà délire manifeste pour l’observateur attentif ; car un changement dans les inclinations suffit pour annoncer l’existence d’une aliénation d’esprit commençante. Le sommeil est mauvais, malgré une disposition continuelle à dormir chez quelques sujets. C’est un commencement d’affection comateuse. Des rêves inquiétans ou terribles, une agitation universelle, un pouls serré, petit, irrégulier, convulsif, des mouvemens mal réglés ou involontaires désignent déjà le plus grand trouble dans le système nerveux.

Pendant que les choses se passent ainsi, et peu de jours à dater de l’invasion de cet état, il s’élève sur la face des petits boutons qui se multiplient lentement, qui tardent à paraître sur la poitrine et le reste du corps ; leur apparition apporte peu ou point de changement dans le caractère des premiers symptômes. Vingt-quatre et quarante-huit heures se passent sans que ces boutons croissent convenablement de volume ; leur couleur est d’un rouge plus foncé que les inflammatoires ; quelquefois ils sont violets au moment de l’éruption : on en a vu de noirâtres à leur apparition. Il faut convenir, toutefois, que ces couleurs et leurs nuances se remarquent plus ordinairement après quelques jours, à dater de leur sortie. L’éruption se continue encore pendant que les premiers boutons s’affaissent par la pointe, et s’aplatissent. C’est à cette époque qu’ils perdent plus communément la couleur qui désigne l’inflammation. On en voit qui sont entourés d’un cercle pâle, ou livide, ou violet : la teinte de la peau prend cette nuance désastreuse. Le malade a une transpiration infecte ; son haleine est de mauvaise odeur ; ses yeux s’obscurcissent ou deviennent plus animés, hagards, quelquefois menaçans ; dans ce dernier cas, il aura bientôt un violent délire : son cerveau sera gravement attaqué ; il mourra dans une affection comateuse.

Si cette marche désastreuse est moins rapide, il n’y aura point de suppuration dans les boutons : on n’y trouvera qu’une sérosité ochreuse qui gangrènera les tégumens : une partie de cette sérosité passera à l’intérieur, et portera la gangrène dans les viscères : d’où la mort. Mais, supposons encore qu’on a prévenu de bonne heure les progrès ou l’invasion de la mortification ; les boutons, par les moyens qu’on indiquera, ont acquis un peu plus de volume ; on est parvenu à exciter une suppuration moins ochreuse que celle qui auroit eu lieu. Cependant cette suppuration marche lentement, une partie de ce pus dérobé attaque les viscères de tous côtés, fait des métastases, des dépôts sur les articulations, des délabremens dans les chairs ; voilà donc encore des accidens d’autant plus graves qu’en supposant qu’on parvienne à modérer les désordres locaux le malade périra d’épuisement ou obtiendra très-difficilement sa guérison.

Supposons maintenant un virus de cette malignité introduit dans les liquides d’un sujet dont le sang est vicié, il n’y a point d’espoir de salut : il mourra gangrené. Observons aussi que cette espèce de petite vérole est aisément répercutée par une passion de l’ame, par un froid qui exerce son action sur une certaine étendue de la surface du corps, sa rétropulsion gangrènera les parties internes. Si indépendamment des boutons extérieurs il en naît un certain nombre dans les parties internes, les derniers opéreront les mêmes désastres en-dedans, que ceux dont nous venons de tracer le tableau par rapport à l’extérieur.

D’où vient ce caractère malin ? De l’espèce d’épidémie régnante ; l’observation le démontre, car il en est certaines qui, d’après le témoignage des observateurs, tuent plus des trois quarts de ceux qui en sont attaqués. Il n’est pas permis dans un extrait de s’étendre sur les causes infectrices de l’atmosphère. Plaçons un varioleux qui a une confluente inflammatoire, dans un hôpital infect, les accidens cesseront d’être inflammatoires pour prendre une nature maligne : sortons-le de ce séjour de mort avant que les fluides soient viciés au point de conserver l’impression de la malignité opérée par des causes locales, la marche inflammatoire reparoîtra ; donc l’air dans lequel on vit a une influence très-marquée sur la marche de la petite vérole. Ce sont des faits incontestables. Tout ce qui occasionne du trouble dans les sens internes, le chagrin, les sollicitudes, la crainte rendent la maladie plus dangereuse et lui font contracter un caractère de malignité ; elles sont donc (ces causes) en nous et hors de nous : leur réunion est absolument funeste.

La malignité en asservissant, pour parler ainsi, les fonctions vitales sous sa puissance, empêche donc premièrement l’apparition des boutons au-dehors : dans ce cas une partie quelconque du virus reste donc mêlé au sang : d’où sa plus grande dégénérescence, s’il a déjà éprouvé quelqu’altération, ou sa dégénérescence commençante. Secondement, met obstacle à l’accroissement des boutons ; donc ils ne reçoivent pas toute l’humeur morbifique ; d’où les causes des désordres qu’on vient d’indiquer : troisièmement, elle (la malignité) est cause de l’affaissement des boutons : donc le virus rentre à l’intérieur ; les effets le prouvent. Quatrièmement, elle ne laisse former qu’un pus ichoreux (quand il s’en forme) : donc une portion de ce pus résorbé menace les viscères de gangrène dans la fièvre secondaire ; les effets le prouvent encore. Cinquièmement, la petite vérole maligne se répercute aisement : donc elle attaque plus fortement et plus victorieusement les organes intérieurs ; d’où les délires mortels, les érosions funestes des viscères, etc. Sixièmement, un pus malin excite des gangrènes locales et une dissolution générale ; on en a la conviction dans les hémorragies d’un sang dissous ; hémorragies qu’on ne peut arrêter parce que les vaisseaux sont hors d’état de se resserrer, ayant perdu leur ton et leur irritabilité.

La malignité a ses degrés comme l’inflammation ; elle a aussi ses causes plus ou moins actives ; donc il est des cas dans lesquels on arrête sa marche. J’ai dit que les confluentes étoient plus disposées à la malignité que les discrètes : ces dernières n’en sont pas exemptes, ce qui arrive surtout quand la malignité agit par des causes externes ; je les ai indiquées. On regarde aussi comme maligne la petite vérole qui ne donne qu’une sérosité un peu purulente au lieu de véritable pus : cela est vrai en général ; car cette espèce est presque toujours accompagnée de la lésion des forces vitales. Cependant si on est parvenu à augmenter le volume des boutons, on peut obtenir la guérison : on verra que le même pronostic est applicable aux autres genres de malignité.

La complication des exanthèmes rouges, blancs, violets et noirâtres est un signe funeste. Le danger croit comme l’intensité de la couleur des taches exanthématiques. Les taches étendues à un grand espace, soit qu’elles naissent de l’approximation immédiate des exanthèmes, soit qu’elles se manifestent ainsi à leur apparition, annoncent une dissolution extrême. On en a la preuve dans le sang des hémorragies qui arrivent dans ces circonstances : ce fluide est sans consistance ; il se coagule peu ; sa couleur est pâle et noirâtre et quelquefois verdâtre. Il s’en exhale une vapeur de mauvaise odeur : il coule avec abondance ; on a donné plus haut les causes de cette abondance.

Une petite vérole peut devenir maligne par l’effet immédiat d’une forte passion de l’ame et plus particulièrement à la suite du chagrin, que par toute autre affection morale. On apperçoit dans ce cas les boutons s’affaisser, prendre une couleur mauvaise ; tandis que les forces vitales s’anéantissent.

$i la confluente acquiert dans quelques cas un caractère de malignité sans causes apparentes, c’est quand l’excès des boutons intérieurs dans toutes les membranes de la base du crâne répandent leurs émanations virulentes de manière à affecter assez sensiblement les nerfs de ces parties pour léser les fonctions du cerveau : mais on surmonte l’effet de cette virulence par le traitement antiseptique.

Une diarrhée modérée est salutaire dans la petite vérole bénigne, mais elle est très-redoutable dans la maligne ; car, dans cette dernière, elle ne se maintient jamais, ou presque jamais, dans de justes bornes ; la raison en est, que la matière qui la forme irrite trop violemment les intestins : elle excite donc des selles plus fréquentes ; première cause d’épuisement. Ensuite, elle enflamme les entrailles, et occasionne une dyssenterie gangreneuse, ou qui tend de sa nature à la gangrène, qu’il est très-difficile d’éviter.

Il est démontré que la malignité, quelle qu’en soit l’origine, est toujours accompagnée d’éréthisme. La circulation devient donc inégale ; d’où résultent les engorgemens partiels des viscères ; mais ce n’est pas une inflammation sincère. Quoiqu’il en soit, on ne peut se dispenser de tirer du sang à l’invasion de la maladie, quand le sujet est pléthorique ; quand il se fait un engorgement, quoique faussement inflammatoire, dans un sujet qui n’a point été épuisé ; et enfin, quand le caractère inflammatoire n’est pas manifestement dominé par celui de la malignité. On convient que la pratique qu’on enseigne demande beaucoup de discernement et d’habileté de la part du médecin, aussi cette doctrine ne sera pas celle des hommes ordinaires : ils ne l’entendront pas. On dissipe aussi l’éréthisme par les fomentations, les pédiluves, les bains, les applications émollientes, constamment entretenues à la surface du tronc, et sur-tout à celle des extrémités inférieures ; les lavemens adoucissans, les boissons rafraîchissantes, acidulées, antiseptiques, les révulsifs, et même les irritans appliqués aux extrémités inférieures, afin de changer le mode d’irritation, et appeler vers ces parties la plus grande quantité possible de la matière varioleuse ; car, en lui faisant faire cette métastase avantageuse, on dégagera les viscères ; d’où la réintégration partielle ou même complette des forces vitales.

Il y a des cas où l’anéantissement est si précipité, où les cardialgies, les foiblesses et la disparition des pulsations du poids se montrent si promptement, qu’on n’a pas un moment à perdre pour recourir aux antiseptiques et aux cordiaux. On a vu des malades qui, le premier jour même de l’affection, avoient du délire, des foiblesses, des nausées, des intermittences, etc. Dans ces circonstances, on donne le quinquina et la serpentaire de Virginie en décoction acidulée, l’acide vitriolique, (sulfurique) ou un acide végétal, celui du vinaigre distillé, du citron, etc. On donne pour potion cordiale un vin généreux et vieux, auquel on mêle un sirop qui diminue l’impression vive qu’il fait sur les organes qu’il touche ; quelquefois un peu d’eau pour diminuer, quand on le juge convenable, la force de son action. On emploie aussi les confections hyacinthe, alkermès, la thériaque d’Andromaque, etc. dans une petite quantité de vin, afin de ranimer la chaleur éteinte ; parce qu’il est des malades dont la surface du corps se refroidit sensiblement, et dont les extrémités ont perdu presque toute leur chaleur naturelle. On fait des frictions pour aider la circulation languissante. Enfin, on évite les désordres des affections comateuses, par les vésicatoires qu’on appose sur le col, après avoir fait usage des ventouses scarifiées sur la même partie.

Pendant que les choses se passent ainsi, on voit quelques boutons s’élever sur la peau, avec une odeur nauséabonde ; alors, le caractère de la petite vérole maligne est indubitablement reconnu. Dans ce second tems de la maladie, qu’on nomme communément inflammatoire, le traitement antiphlogistique est sans doute indiqué, mais avec les restrictions dont on a déjà fait mention plus haut. Il est indispensable de faire un choix raisonné des substances qui sont en même-tems rafraîchissantes et antiseptiques ; telles sont les boissons acidulées. En acidulant les décoctions antiseptiques, on leur enlève la qualité incendiaire qui leur est propre, et leur usage est, avec cette précaution, d’un effet assuré. On observe, d’ailleurs, que, dans le cas supposé, les acides ont une action tonique. On observera que les cordiaux ne sont point exclus du mode curatif de ce second tems. On en subordonne seulement l’emploi aux indications manifestes qui les font admettre. Les attractifs et les révulsifs sont d’une nécessité absolue pour charger la peau de toute la matière varioleuse, ou pour attirer sur elle tout ce qui peut encore être mû par l’action vasculaire.

On ne s’attend point à une suppuration louable dans la petite vérole maligne ; cette suppuration séreuse ou ochreuse marche si lentement chez quelques malades, qu’on l’a vu durer plus d’un et deux mois, toujours accompagnée d’un danger évident. Quelle qu’elle se montre, tous les efforts du médecin doivent tendre à la rendre meilleure ; et c’est par les antiseptiques acidulés qu’il y parviendra ; puis en débarrassant, autant qu’il le pourra, les viscères des portions d’humeurs varioleuses qui tendroient à corroder leur tissu. Cette seconde indication est encore aidée par les laxatifs, par l’usage du camphre, qu’on assure s’opposer plus puissamment que dans toute autre affection, à la suppuration gangreneuse de la petite vérole. S’il est vrai, comme on n’en peut pas douter, qu’en relâchant beaucoup la peau, on procure issue, au moins en partie, au virus délétère de la petite vérole, les fomentations ne doivent pas être négligées. L’humidité ouvre les pores, dissout et enlève une portion du virus, favorise la transpiration qui l’emporte avec elle, prévient les gangrènes locales, les érosions profondes des tégumens, en ouvrant de bonne heure les abcès varioleux : met obstacle à la fièvre, qui prend le caractère hectique ; on aide leur action par l’abondance des boissons un peu diaphorétiques, par le mélange de l’eau au vin, qui est antiseptique et cordial, et par des alimens tirés du règne végétal, sous forme liquide, tels que les décoctions d’orge, de froment, de riz, et les crèmes légères qu’on en compose.

Par la lenteur de la suppuration, et son inégalité de tems, le troisième tems se confond avec la seconde période dans la petite vérole maligne. Cette irrégularité dans la marche de la maladie, réunit, en quelque manière, sur les sujets qui en sont attaqués, les périls de plusieurs époques. Cette complication de symptômes, qui devroient être distincts les uns des autres, est le motif qui détermine un bon médecin à continuer le plan de curation mixte de plusieurs périodes : et d’ailleurs, les symptômes lui commandent cette conduite. Si l’on avoit retardé, jusqu’à la période dont il est ici question, l’usage des exutoires, il seroit peut-être inutile de les faire ; car, quelle révulsion attendre dans une machine dont les fonctions languissantes dès l’invasion de la maladie, a encore été accablée de la lenteur meurtrière de tant d’accidents redoutables ? Comment arrêter les progrès des anthrax, des tumeurs critiques, des gonflemens aux articulations, des dépôts profonds, formés par une matière déléterre, dont l’âcreté a été augmentée par la fermentation, la chaleur, la fièvre et la durée de la maladie ? Comment éviter les symptômes consécutifs de cette petite vérole ? Je le répète, si l’on n’a pas vaincu la nature du virus dans les deux premières époques de l’affection, il est impossible que les malades résistent aux délabremens que susciteront les derniers.

Je suppose maintenant que la curation a été faite savamment, que la dessiccation est commencée et paroît se préparer sans orages ; qu’on ne s’y trompe pas, rien n’est encore assuré : il reste beaucoup d’humeur variolique mêlée au sang ; donc, il est de nécessité indispensable de l’en purger par tous les moyens déjà indiqués ci-dessus. Ce quatrième état est long dans la petite vérole maligne, et la durée de son traitement doit surpasser celle des tems pendant lesquels il forme des maladies consécutives.

Quelques réflexions sur l’inoculation de la petite vérole.

Est-ce faire un double emploi que de rectifier les erreurs insérées dans ce dictionnaire, au mot inoculation ? Si le rédacteur de cet article a eu pour but la vérité, il faut la lui montrer : il a voulu la propager, et moi aussi. Il préfère la méthode des piquûres, d’après le témoignage de Gandoger. Il dit avoir inoculé 300 enfans, « il n’y en a pas un seul qui n’ait eu des convulsions ». On regarderoit comme une faute typographique, le mot n’ait, si l’on ne lisoit pas dans la colonne qui précède « les convulsions surviennent : elles sont toujours d’un bon augure ». (Voyez tome V, page 684, colonne deuxième et suivante). « La méthode, par incision, ne peut pas supporter le parallèle (avec celle des piquûres) Il est à craindre qu’on ne la communique (la petite vérole) au sang… Elle entraîne toujours après elle une plaie, quelquefois même, un ulcère… Elle sert (dit-on) de cautère aux humeurs viciées : mais à examiner la chose de bien près, ce prétendu avantage est purement imaginaire ». Page 686, colonne première. Cette décision est positive. Si l’on a lu ce qui précède, on s’est convaincu que le virus varioleux exerce quelquefois des ravages mortels, dans les sujets mêmes qui ont la petite vérole la plus bénigne : c’est probablement ce qui a engagé l’auteur, dont nous rapportons l’opinion, à faire une énumération des désastres que cette maladie laisse à sa suite. « Quand la petite vérole ne seroit pas le tombeau de l’amour », dit-il éloquemment, il faudroit encore inoculer, pour conserver la beauté des habitans de la terre. Ce sont ses expressions : quel galimatias que tout cet article ! En admettant les ravages de la petite vérole, il faut aussi admettre les moyens de les prévenir ou d’en arrêter le cours. Il paroît que ce praticien n’en connoit pas l’existence, en prenant la précaution d’empêcher le virus de se communiquer au sang. Eh ! d’où naissent donc la fièvre et les autres symptômes, si le virus n’a pas altéré le sang ? Mais en vérité cet homme ne mérite pas une réfutation sérieuse.

Quand à nous, nous inoculons par incisions, pour prévenir les dépôts, les métastases critiques et une infection trop considérable des fluides. Car nous observons que l’ulcère qui naît de chaque incision, débarasse les humeurs d’une partie du levain varioleux, même avant l’invasion de la fièvre, puisque le pus qui en coule, communique la contagion. Nous avons vu avec tout homme en état d’observer, que les enfans, inoculés par incisions, avoient des accidens moins graves que ceux qui reçoivent la petite vérole par piquûres. Quand aux suppurations que produisent les incisions, on ne conçoit pas qu’elles aient pu faire, de la part de gens qui se disent médecins, le sujet d’une objection. Le sentiment de Gandoger repose, de son aveu même, sur les bases suivantes : les inflammations érysipélateuses qui naissent de l’application des onguents et des emplâtres : or ceux qui pratiquent les incisions, n’emploient pas depuis long-tems ces médicamens externes, et peut-être n’en a-t-on presque jamais fait usage dans ce cas, puisque la suppuration n’a pas besoin d’être excitée, et qu’abandonnée à la nature, elle se termine d’elle-même après la dépuration du sang. Enfin, il est prouvé que ceux qui portent des exutoires ne sont jamais aussi gravement attaqués par les maladies contagieuses, et notamment par la petite vérole, que les autres sujets chez lesquels il n’existe point de suppuration artificielle. Il est encore prouvé que pour arrêter le cours des désordres qu’occasionne la petite vérole inoculée, on est forcé à susciter des suppurations externes. Mais il est démontré aussi qu’elles ne sont pas toujours suivies du succès qu’on en attendoit, parce que la causticité du virus varioleux est, en certains cas, si active qu’elle détruit l’organisation des viscères ou des organes, dans l’espace de quelques heures. Or quel secours attendre d’un vésicatoire qu’on n’appose qu’au moment où un pareil malheur est déjà arrivé ? car si l’on attend un symptôme dominant pour y avoir recours, et que les effets funestes dont ce symptôme est accompagné, soient le produit d’une action si accélérée, on avouera au moins que dans ce cas tout secours devient superflu, parce qu’il est trop tardif. Car qu’on ne dise pas que l’irritation excitée à l’extérieur opérera une métastase de l’humeur morbifique, puisque l’irritation causée à l’intérieur par cette même humeur, est parvenue à son comble, au moment où l’on s’en apperçoit, et qu’elle efface, par son énergie, le sentiment de celle qu’on excite pour mettre obstacle à ses progrès. Je suppose encore un autre cas fréquent dans la même maladie : les dépôts purulens qui s’amassent lentement dans les cavités et qui ne manifestent leur présence que par des signes qui pronostiquent une mort infaillible. Or viendra-t-on proposer, après coup, des exutoires ? car on ne peut pas supposer que les incubateurs, suivant la méthode des piquûres, ne donnent aucune aide aux inoculés qui, de leur aveu, périssent de l’inoculation. Or, de leur aveu encore, il faut appeller la matière au-dehors ; et dans les deux cas qu’on vient de rappeller, toutes leurs tentatives sont inutiles. Mais puisqu’une suppuration locale est nécessaire pour prévenir les accidens qui donnent la mort ou ceux qui privent un inoculé d’organes essentiels, tels que les yeux, ou la chûte, ou la difformation d’une extrémité, pourra-t-on leur pardonner ou leur ignorance ou leur entêtement encore plus condamnable, en n’admettant pas un mode inoculatoire qui fasse éviter ces suites désastreuses ? Par la méthode des piquûres, on n’inocule point les sujets valétudinaires, ceux dont le sang ne paroît pas pur, etc. C’est qu’on a vu arriver trop souvent et presque infailliblement chez eux, les ravages dont nous venons de donner un détail abregé. Or comme il s’en faut beaucoup que la pureté ou l’impureté du sang se reconnoisse à des signes sensibles, on inocule donc au hazard, en choisissant les sujets : d’où il arrive que quelques-uns sont les victimes de l’obstination à pratiquer les piquûres.

Il existe beaucoup d’autres raisons puissantes pour préférer les incisions aux piquûres ; mais ce n’est pas ici le lieu d’en faire l’énumération. Celles qu’on a rapportées suffisent pour porter une décision sur ce point de doctrine, qui, après tant d’inoculations pratiquées en Europe, ne devroit plus être la matière d’une discussion. Extrait de l’ouvrage intitulé : Maladies des enfans, et d’un nouveau travail sur l’inoculation que l’Auteur nous a communiqué.

Par Chambon.