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Décrets des sens sanctionnés par la volupté/11

La bibliothèque libre.
A Rome, De l’Imprimerie du Saint Pere, M. DCC. LXXXXIII (p. Grav.-80).

Décrets des Sens
pag. 79
AMOR EST FRUCTUS NATURÆ.


Eh, qu’importe le lieu, le temps ou la maniere,
Pour foutre avec plaiſir, il ſuffit de bander ;
Qu’on foute par devant, qu’on foute derriére,
Qui trouve un joli Con ne doit pas marchander.
Seul, tapis à l’écart, ſongeant à Claudinette,
Notre bon Claudinet ſe grattoit la Roupette.
Se croyant ſans témoin,
Il allongeoit un Vit qui n’etoit court ni mince ;
Très ſouvent un Butor est plus heureux qu’un Prince
Claudine, pour piſſer, vient, ſe trouſſe avec ſoin :
Mais, ſans être apperçu, zest, Claudinet ſ’avance ;
Il va porter cinq doigts ſous un ventre vélu,
Et promptement y joint une pine d’élu :
Elle veut ſe tourner, Morguenne, en diligence !
 Attends donc. A l’instant.
Tas Lucifer au cul ! oui le Diable m’emporte !
 Fais le donc joliment....
Eh, vite.... jarnigoi !... je décharge à la Porte !

AMOR EST FRUCTUS NATURAE.

CANTATILLE PASTORALE,

Air : Ecoutez l’aventure.


Chacun sait qu’au village
Plus d’un galant courtois,
Pour foutre, à l’avantage
Sur de riches bourgeois,
Je veux de Claudinet
Raconter l’aventure
Qui unit à souhait
L’amour et la nature.

Qu’importe la manière
Quand on sait bien bander,
Par devant, par derriére,
Eh ! doît-on marchander ?
Hélas ! ainsi disoit
Claudinette la Belle,
A qui fort déplaisait,
D’être encore pucelle.

Pensant à Claudinette,
Se croyant sans témoin,
De gratter sa roupette,
Claudinet prenait soin.

Il allongeait un vit,
Ni trop court ni trop mince,
Claudinette en sourit,
Voyant ce vit de prince.

En cette circonstance,
Feignant quelque besoin,
Claudinette s’avance,
Et se trousser en un coin.
Claudinet sur le champ
S’approche par derrière,
Et d’un air touchant
Empaumer la bergère.

Posant sa main blanchette,
Sur son ventre reclus
Lui dit ma Claudinette,
Cette pine d’élu,
Se redresse en ce jour
Pour être ton partage,
Reçois-là mon amour,
Dans ta bien jolie cage.

Eh ! vîte en diligence,
Mets-le moi mon amant,
Je me pâme d’avance,
Dieux quel heureux instant,
Ah ! que tu t’y prends mal,
Que fais-tu de la sorte,
Oh ! le sot animal,
Il décharge à la porte