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Décrets des sens sanctionnés par la volupté/5

La bibliothèque libre.
A Rome, De l’Imprimerie du Saint Pere, M. DCC. LXXXXIII (p. 39-40).

ANHELAT ET SILET VOLUPTAS.

CHANSON PRIAPIQUE.


Air : O ma tendre musette.



Filles, foutez sans cesse,
En dépit des mamans,
Mon exemple intéresse ;
Et le vit des amans
Bravant l’ordre sévère
Fait pâmer de plaisir ;
A tout bien je préfère,
Le fruit du chaud desir.

Profitant de son âge,
Un jeune et frais gaillard,
Volait un pucelage ;
En fameux égrillard,
Près de lui la bouteille
Animait ses efforts,
Le doux jus de la treille
Redoublait ses transports.

Par plus d’une secousse,
D’un con prenant l’assaut,
Plein de vigueur il pousse
Et remue comme il faut.

De même la donzelle
S’agitant de son mieux,
Cesse d’être pucelle
Et rendit grace aux Dieux.

Ah ! dit-elle, ravie,
Ami, que tu fout bien,
Le charme de la vie
Consiste dans ce bien,
Sur ma gorge d’albâtre,
Ah ! dépose un baiser,
Toi, si tendre et folâtre,
Peux-tu me refuser ?

Je n’ai point de richesse ;
Mais mon con, n’est-ce rien,
Mes tettons et mes fesses,
M’en procurerons bien.
Une pine nerveuse,
Cuisses et reins charnus,
Sont pour une fouteuse,
Les trésors de Crésus.

Allons nous mettre à table,
Tout en sortant du lit,
Ce plaisir délectable
Va te rendre ton vit ;
Si-tôt après la danse
Vient un autre plaisir,
C’est-là la récompense,
De ton ardent desir.