Quand on cherche un’femme à Paris,
Maint’nant, même en y mettant l’prix,
On n’rencontre plus qu’des débris
Ou d’la charogne :
Mais pour trouver c’qu’on a d’besoin,
Il existe encore un bon coin,
C’est au bout d’Paris… pas ben loin :
Au bois d’Boulogne.
C’est un bois qu’est vraiment rupin
Quand on veut faire un bon chopin,
On s’y fait traîner en sapin
Et, sans vergogne,
On choisit tout le long du bois,
Car ya que d’la grenouill’ de choix !
Et ya mêm’ des gonzess’s de rois !!
Au bois d’Boulogne.
Yen a des tas, yen a d’partout
De la Bourgogne et du Poitou,
De Nanterre et de Montretout,
Et d’la Gascogne ;
De Pantin, de Montmorencyl
De làl d’où, d’ailleurs et d’ici,
Et tout ça vient fair’ son persil
Au bois d’Boulogne.
Ça poudroi’, ça brille et ça r’luit,
Ça fait du train, ça fait du bruit,
Ça roul’, ça passe et ça s’enfuit !
Ça cri’, ça grogne !
Et tout ça va se r’miser, l’soir,
À l’écurie ou dans l’boudoir…
Puis la nuit tapiss’ tout en noir
Au bois d’Boulogne.
Alors c’est l’heur’ du rendez-vous
Des purotins et des filous,
Et des escarp’ et des marlous
Qu’ont pas d’besogne,
Et qui s’en vont, toujours par trois,
Derrièr’ les vieux salauds d’bourgeois,
Leur fair’ le coup du pèr’ François
Au bois d’Boulogne.
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