De la Génération et de la Corruption/Livre I/Chapitre I

La bibliothèque libre.

LIVRE I

CHAPITRE PREMIER.[1]

Objet général de ce traité. Examen des systèmes antérieurs ; opinions diverses ; examen des théories d’Anaxagore, de Leucippe et de Démocrite ; réfutation particulière d’Empédocle ; citation de quelques-uns de ses vers. Idées différentes qu’on se fait de la production des choses, selon qu’on admet un seul ou plusieurs principes élémentaires.


§ 1.[2] Pour nous rendre compte de la production et de la destruction des choses qui naissent et qui meurent naturellement, il nous faut, comme pour tout le reste, considérer à part leurs causes et leurs rapports. Nous aurons aussi, en traitant de l’accroissement et de l’altération, à voir ce qu’est chacun de ces phénomènes, et à examiner si la nature de la production et celle de l’altération sont les mêmes, ou si elles sont distinctes en réalité, comme elles le sont par les noms qui les désignent.

§ 2.[3] Parmi les anciens, les uns ont pensé que ce qu’on appelle production absolue n’est qu’une altération ; les autres ont pensé que la production des choses et l’altération sont des phénomènes différents. Ceux qui prétendent que l’univers est un tout uniforme, et qui font sortir toutes les choses d’un seul et même principe, ceux-là doivent nécessairement regarder la production comme une simple altération, et supposer que ce qui naît, à proprement parler, ne fait qu’être altéré. Au contraire, ceux qui admettent que la matière se compose de plus d’un principe, tels qu’Empédocle, Anaxagore et Leucippe, ceux-là doivent avoir une opinion tout opposée.

§ 3.[4] Anaxagore cependant a méconnu en ceci l’expression propre ; et souvent, dans son langage, il confond naître et mourir avec changer. Du reste, il reconnaît la pluralité des éléments, comme le font d’autres philosophes. Ainsi, Empédocle a dit que les éléments des corps étaient au nombre de quatre, et qu’avec les principes moteurs tous les éléments étaient au nombre de six. Quant à Anaxagore, il les a crus en nombre infini, ainsi que le croyaient Leucippe et Démocrite. En effet, Anaxagore reconnaît pour éléments les corps composés de parties similaires, les Homoeoméries, tels que l’os, la chair et la moelle, et toutes les autres substances, dont chaque partie est synonyme du tout.

§ 4.[5] Démocrite et Leucippe prétendent que tous les corps sont composés primitivement d’indivisibles ou d’atomes, lesquels sont infinis, et par le nombre et par leurs formes, et que les corps ne diffèrent essentiellement entre eux que par les éléments dont ils sont formés, et par la position et par l’ordre de ces éléments.

§ 5.[6] Anaxagore semble ici d’une opinion opposée à celle d’Empédocle ; car ce dernier dit que le feu, l’eau, l’air et la terre, sont les quatre éléments, et qu’ils sont plus simples que la chair ou l’os, ou telles autres des Homoeoméries, ou corps à parties similaires. Anaxagore, au contraire, prétend que les corps similaires sont simples, et qu’ils sont les vrais éléments, tandis que la terre, le feu et l’air, sont des composés, et que les germes des éléments sont répandus partout.

§ 6.[7] Ainsi donc, quand on prétend faire sortir toutes les choses d’un élément unique, il faut nécessairement considérer la production et la destruction des choses comme une simple altération. Alors, le sujet des phénomènes demeure toujours un, et toujours le même ; et c’est précisément d’un sujet de ce genre qu’on peut dire qu’il subit une altération. Mais quand on reconnaît plusieurs espèces de substances, on doit trouver aussi que l’altération diffère de la production ; car alors la production et la destruction des choses ont lieu par suite de la combinaison et de la séparation des éléments. C’est en ce sens qu’Empédocle a pu dire :

«…. II n’est pour rien de nature constante,
« Et tout n’est que mélange et séparation. »

7.[8] C’est là, comme on le voit, un langage qui convient parfaitement à l’hypothèse de ces philosophes ; et c’est bien aussi la manière dont ils s’expriment. Ainsi, ces philosophes eux-mêmes sont forcés de reconnaître que l’altération est quelque chose de différent de la production ; et cependant il est impossible qu’il y ait altération réelle, d’après les principes qu’ils énoncent. Du reste, il est assez facile de se convaincre de l’exactitude de l’opinion que nous émettons ici. En effet, de même que la substance restant en repos, nous voyons qu’elle éprouve en elle-même un changement de grandeur que l’on appelle accroissement et diminution, de même aussi nous pouvons y observer l’altération.

§ 8.[9] Mais d’autre part, il n’est pas moins impossible d’expliquer l’altération d’après ce que disent ceux qui admettent plus d’un principe ; car les affections qui nous font dire qu’il y a altération sont des différences des éléments, je veux dire, le chaud et le froid, le blanc et le noir, le sec et l’humide, le mou et le dur, et toutes les autres propriétés analogues, ainsi que le dit encore Empédocle :

« Le soleil est partout blanc et plein de chaleur ;
« Partout la pluie étend son voile et sa froideur. »

Il fait les mêmes distinctions pour tout le reste des choses ; et par conséquent, si l’eau ne peut venir du feu, ni la terre venir de l’eau, il s’ensuit que le noir ne peut pas davantage venir du blanc, ni le dur venir du mou : et le même raisonnement s’appliquerait à tous les autres changements. Or, c’était là précisément ce qu’on entendait par altération.

§ 9.[10] Mais n’est-il pas évident qu’il faut toujours supposer l’existence d’une seule et unique matière pour les contraires, soit qu’elle change en se déplaçant dans l’espace, soit qu’elle change par accroissement ou diminution, soit qu’elle change par altération ? Il faut qu’il n’y ait qu’un seul élément, et une seule et même matière, pour toutes les qualités qui changent les unes dans les autres ; et si l’élément est unique, il y a aussi altération.

§ 10.[11] Ainsi, Empédocle nous paraît contredire les faits les plus réels, et tout ensemble se contredire lui-même ; car il prétend à la fois que les éléments ne peuvent venir les uns des autres, mais qu’au contraire tout le reste vient d’eux ; et en même temps, après avoir ramené à l’unité la nature toute entière, la Discorde exceptée, il tire ensuite chaque chose de l’unité qu’il a imaginée. A l’entendre, les choses se séparant de cette unité élémentaire par certaines différences et par certaines modifications, telle chose est devenue de l’eau, et telle autre, du feu. C’est ainsi qu’il appelle le soleil blanc et chaud, et la terre lourde et dure. Mais ces différences étant supprimées, et elles peuvent l’être, puisqu’elles sont nées à un certain moment, il est évident que la terre alors peut venir de l’eau, tout aussi bien que l’eau venait de la terre. De même encore pour toutes les autres choses qui ont dû se modifier et changer, non pas seulement à l’époque dont il parle, mais qui changent également aujourd’hui.

§ 11.[12] Ajoutez que, dans le système d’Empédocle, il y a des principes d’où les choses peuvent naître et se séparer de nouveau, d’autant plus aisément que, à l’en croire, il y a un combat perpétuel et réciproque entre la Discorde et l’Amour. Voilà comment tous les choses semblent naître alors d’un seul principe ; car le feu, l’eau et la terre, étant encore unis, ne formaient pas tout l’univers. Mais avec cette théorie, on ne sait pas s’il faut leur reconnaître un seul principe ou plusieurs, je veux dire à la terre, au feu, et aux éléments de cet ordre. C’est qu’en effet, en tant qu’on suppose, comme matière, un principe d’où sortent la terre et le feu changeant par le mouvement qui se produit, il n’y a bien alors qu’un seul et unique élément. Mais en tant que cet élément lui-même est produit par la réunion de ces substances, qui se combinent, il s’ensuit que ces substances, avant leur réunion, sont elles-mêmes plus élémentaires, et antérieures par leur nature. § 12.[13] Mais il nous faut, à notre tour, parler d’une manière générale de la production et de la destruction des choses, entendues au sens absolu. Nous rechercherons si elle est ou n’est pas, et nous dirons comment elle est. On parlera aussi des autres mouvements simples, tels que l’accroissement et l’altération.

  1. Livre 1, Ch. 1. Philopon cherche à établir que ce traité se rattache étroitement à celui du Ciel ; et sa preuve principale, c’est que ce dernier traité se termine par une phrase où se trouve une particule adversative, qui n’a sa correspondante que dans le présent traité. Cette preuve n’est pas très décisive. Mais ce qui est certain, c’est que les matières de ces deux traités se tiennent assez bien, et qu’après avoir étudié le ciel et les propriétés générales des corps immuables qui le composent, Aristote a pu penser à compléter cette étude par l’étude des corps qui, dans la nature, sont soumis, d’après des lois régulières, à naître et à périr. Le lien grammatical des deux traités existe bien, comme le remarque Philopon ; mais le lien logique est encore plus réel.
  2. § 1. Naturellement, en ne s’occupant que des corps formés ou détruits par la nature. Aristote exclut tous ceux que peut former ou détruire l’industrie humaine ; ces derniers corps peuvent d’ailleurs être l’objet d’une étude spéciale. — Leurs causes et leurs rapports, le mot grec que je rends par celui de Rapports, est très vague aussi ; et Philopon, en essayant de l’expliquer, n’est pas parvenu à l’éclaircir. Le mot de Modification pourrait convenir peut-être aussi. — De l’accroissement et de l’altération, il faut voir la définition de ces mots dans la Physique, livre IV, ch. 3, § 7, et livre V, ch. 3, § 11 et passim. L’accroissement est un mouvement dans la quantité ; l’altération est un mouvement dans la qualité. — La production et l’altération, la production proprement dite est le passage du non-être à l’être ; l’altération n’est qu’un simple changement dans l’être qui existe déjà. — En réalité, j’ai ajouté ces mots pour compléter le pensée. Pour mieux faire comprendre la différence de la production et de l’altération, Philopon cite un vers d’Homère ; mais l’autorité d’Homère n’a guère de poids dans ces distinctions verbales et métaphysiques.
  3. § 2. Parmi les anciens, on va voir qu’Aristote entend désigner, en disant les anciens : Empédocle, Anaxagore, Leucippe, Démocrite, etc. — Production absolue, c’est-à-dire, le passage du néant à l’existence. — N’est qu’une altération, confondant ainsi les deux phénomènes de la production et de l’altération. — Sont des phénomènes différents, cette opinion est la seule vraie ; la production et l’altération ne peuvent se confondre. — Que l’univers est un tout uniforme, ou bien qu’il n’y a qu’un seul et unique élément, qui compose tout indistinctement. Ces philosophes tout en général, outre les Ioniens, ceux de l’École d’Elée, qui soutenait l’unité de substance et l’unité de l’être. — Car simple altération, j’ai ajouté le mot de Simple. — Ce qui naît à proprement parler, c’est ce qu’il tient d’appeler « la génération absolue, » ainsi que le remarque Philopon. — La matière se compose de plus d’un principe, ou bien : « Qu’il y a plus d’une manière. » Les partisans de la pluralité des éléments sont nommés ici ; ceux de l’unité ne le sont pas. Philopon supplée au silence d’Aristote, et il rappelle que Thalès n’admettait que l’eau pour unique élément ; Anaximène et Diogène d’Apollonie, l’air ; Anaximandre, un élément intermédiaire entre l’eau et l’air ; Héraclite enfin, le feu. Quant aux philosophes de la pluralité, Empédocle admettait les quatre éléments, comme l’a fait aussi Aristote, le feu, l’air, l’eau et la terre. Anaxagore supposait ces corps similaires, les Homoeoméries, infinis ; Démocrite et Leucippe faisaient la même supposition pour leurs atomes, infinis en nombre et par la diversité de leurs formes. Voir les paragraphes suivants.
  4. § 3. Anaxagore a méconnu l’expression propre, au temps d’Anaxagore, la langue philosophique n’était pas encore formée, comme elle le fut plus tard. — Comme d’autres philosophes, qui sont énumérés un peu plus bas. — Avec les principes moteurs, les deux principes moteurs d’Empédocle sont la Discorde et l’Amour, l’une qui divise les choses, et autre qui les rapproche. — Au nombre de six, avec les quatre éléments ordinaires de la terre, de l’eau, de l’air et du feu. Selon Empédocle, les quatre derniers étaient purement passifs ; les deux autres sont actifs et moteurs. — De parties similaires, les Homoeoméries, l’une de ces expressions n’est que la traduction de l’autre. — Dont chaque partie en synonyme du tout, ainsi une partie de l’os est encore de l’os, une partie de chair est encore de la chair, tandis que la partie de la main n’est pas une main, etc. Ainsi il y a autant d’homoeoméries que de substances différentes ; et c’est en ce sens que les éléments d’Anaxagore sont infinis en nombre.
  5. § 4. D’indivisibles ou d’atomes, l’un des mots traduit l’autre simplement ; celui d’atomes est plus habituel. Philopon essaie de démontrer ici en quoi le système d’Épicure, sur les atomes, diffère de celui de Démocrite. Épicure admet que les atomes sont infinis en nombre ; mais il n’admet pas qu’ils le soient en figures. — Que par les éléments dont ils sont formés, ou bien : « d’où ils viennent. » Voilà pour la diversité infinie de la nature des atomes. — Par la position et par l’ordre, voilà pour l’infinité des formes.
  6. § 5. Semble ici d’une opinion opposée, Philopon ne trouve pas qu’entre l’opinion d’Anaxagore et celle d’Empédocle, il y ait autant de distance qu’Aristote l’indique. — Le feu, l’eau, l’air et la terre, j’ai conservé l’ordre même dans lequel Aristote énumère ces quatre éléments. — Qu’ils sont plus simples que la chair, il semblerait résulter de la tournure de cette phrase qu’Émpédocle aurait pu connaître et critiquer le système d’Anaxagore ; mais la chronologie ne le permet pas. Il s’agit des disciples d’Empédocle, comme l’annonce l’expression grecque, plus encore que d’Empédocle lui-même. — Les germes des éléments, ces germes se rapprochent alors beaucoup des atomes, qui sont aussi répandus partout, d’après le système de Démocrite.
  7. § 6. On prétend faire sortir toutes la choses d’un élément unique, système qu’Aristote n’a jamais accepté. — Comme une simple altération, voir plus haut, § 1. — Le sujet des phénomènes, j’ai ajouté en derniers mots. — Qu’il subit une altération, il faut, en effet, un sujet permanent, pour qu’il puisse être successivement le lieu des altérations qui se produisent tour à tour, parlant du froid au chaud, du blanc au noir, etc. ; ou réciproquement. — Plusieurs espèces de substances, le texte dit précisément : « plusieurs genres. » - De la combinaison et de la séparation, sous l’influence de l’Amour et de la Discorde, comme le veut Empédocle.
  8. § 7. A l’hypothèse de ces philosophes, qui admettent la pluralité des éléments. — C’est bien aussi la manière dont ils s’expriment ou bien encore : « l’hypothèse que nous leur prêtent est bien celle qu’ils admettent. » - Sont forcés de reconnaître, il ne semble pas qu’Empédocle l’ait précisément nié ; et ceci s’adresserait plutôt à Démocrite et aux partisans de l’unité. — Qu’il y ait altération réelle, le texte est un peu moins précis. — Nous voyons qu’elle éprouve, c’est à l’observation des faits, qu’en appelle Aristote ; et pour lui, l’altération n’est pas un phénomène moins évident que l’accroissement ou la diminution, que nos sens perçoivent si aisément. La pensée de tout ce § reste embarrassée et obscure ; je n’ai pu l’éclaircir comme je l’aurais voulu, malgré les explications de Philopon, et celles d’Alexandre d’Aphrodisée, qu’il rapporte à côté des siennes. — Observer l’altération, ou un changement de qualité.
  9. § 8. Ceux qui admettent plus d’un principe, il semblerait d’après ceci que, dans le § précédent, il s’agit des philosophes qui admettent l’unité de substance ; mais le texte se se prête pas bien à cette interprétation. — Les affections, ou « modifications. » - Des différences des éléments, ou d’une manière un peu moins concise ; « des différences que présentent les éléments. » - Le chaud et le froid, d’une manière générale, toutes les oppositions par contraires, qui se succèdent et se remplacent dans un même sujet. — Il s’ensuit, ce n’est pas une conséquence qui ressorte nécessairement du système d’Empédocle. — Or, c’était là précisément ce qu’on entendait par l’altération, il ne semble pu qu’Empédocle le nie.
  10. § 9. Mais n’est-il pas évident, pour cette théorie, voir la Physique, livre 1, ch. 7, § 9 ; et les Catégories, ch. 11. — En se déplaçant dans l’espace… par accroissement… par altération, ce sont la trois espèces de mouvement admises par Aristote et étudiées dans la Physique. — Seule et même matière, le texte n’est pas tout à fait aussi explicite. — Qui changent les unes dans les autres, et qui par conséquent sont contraires. C’est le même corps, qui est tour à tour chaud ou froid, blanc ou noir, etc.
  11. § 10. Contredire les faits les plus réels, en niant l’existence de l’altération, phénomène qu’il est si facile d’observer. — Ramené à l’unité, c’est le Sphérus dans lequel l’univers est enveloppe, selon Empédocle, par l’effet de l’Amour, jusqu’à ce que la Discorde vienne le développer de nouveau par la séparation des éléments. — La Discorde exceptée, puisque c’est elle qui doit de nouveau rompre l’unité établie par l’Amour. — A l’étendre, il semblerait que ce qui soit est une citation textuelle d’Empédocle ; mais cette exposition n’est pas très nette, et elle a l’obscurité habituelle des réfutations d’Aristote. — Telle chose est devenue de l’eau, il ne semble pas que ce soit là le système exact d’Empédocle. Selon lui, les éléments sont tout formés, et ils ne changent pas. Seulement, ils se réunissent, ou ils se séparent, sous l’influence toute puissante de l’Amour et de la Discorde. — Et elles peuvent l’être, ce n’est peut-être pas là la pensée vraie d’Empédocle. — Elles sont nées à un certain moment, Empédocle, au contraire semble croire que ces différences sont éternelles. — Mais qui changent également aujourd’hui, dans le système d’Aristote, mais non dans celui d’Empédocle.
  12. § 11. Ajoutez que, dans le système d’Empédocle, le texte n’est pas tout à fait aussi précis. La nouvelle objection consiste en ceci, que, dans le système d’Empédocle, il y a des principes antérieure aux éléments, et que par conséquent, ces éléments ne sont pas de vrais éléments. — La Discorde et l’Amour, principes antérieurs aux éléments qu’ils réunissent ou qu’ils séparent. — D’un seul principe, quand le Sphérus se développe de nouveau par l’effet de la Discorde. — Un seul principe ou plusieurs, il y en aurait au moins deux : la Discorde et l’Amour. — Comme matière, peut-être encore n’est-ce pas bien là la pensée d’Empédocle. La Discorde et l’Amour ne forment pas précisément les éléments ; ils agissent seulement sur eux. — Plus élémentaires, c’est le mot même du texte.
  13. § 12. A notre tour, j’ai ajouté ces mots, pour tenir lieu d’une transition qui manque ici. Après avoir exposé succinctement les opinions des autres, Aristote va expliquer la sienne ; et il traitera d’abord de la production, se réservant de parler plus tard de l’accroissement et de l’altération des choses.