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De la Présence et de l’Action du Saint-Esprit dans l’Église/Chapitre 3

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CHAPITRE III.

DU TROISIÈME CHAPITRE DE M. WOLFF SUR LES NOMS D’ÉVÊQUE, D’ANCIEN ET DE PASTEUR.

M. Wolff suppose premièrement qu’il y a un ministère d’évêque proprement dit ; mais il ne dit pas si c’est une administration générale ou un ministère de la Parole. Cependant, comme l’auteur emploie ici ce terme d’une manière absolue, et comme dans ce cas le mot « Ministère désigne toujours, selon lui (p. 13), le ministère de la Parole, » il me semble que c’est dans ce dernier sens qu’on doit prendre ce qu’il appelle le ministère de l’évêque [1]. Mais il pose tout ceci sans aucune preuve à la base de son système. M. Wolff termine son chapitre II, en disant : « Nous traiterons d’abord de l’évêque, » sans même dire où il trouve que, selon la Parole, ce soit un ministère. Dans ce cas, cette base fausse étant admise, il ne s’agit plus que de démontrer l’identité du mot évêque avec d’autres termes ; ceci paraît simple, et l’on aurait de la peine à savoir pourquoi on met si vite ce point en avant. Mais, effectivement, tout dans le système Wolff dépend de cette base.

L’Apôtre avait dit : « Christ a donné les uns pour être apôtres, les autres pour être prophètes, les autres pour être évangélistes, les autres pour être pasteurs et docteurs. » Selon M. Wolff lui-même (p. 50), c’est une classification du Ministère, et il la donne avec d’autres à l’endroit cité. Mais l’évêque ne se trouve ni dans l’une ni dans l’autre de ces classifications, et, pour le système, la classification de Dieu ne suffit pas, il faut faire une classification exprès, omettre le pasteur de la liste de la Parole et y intercaler l’évêque, et puis, ce qui en est la conséquence, démontrer que pasteur et évêque est une même chose. Et pourquoi tout cela ? parce que en Éphés. IV, les Ministères sont des dons donnés d’en haut, et qu’il faut se débarrasser du pasteur en tant que don donné d’en haut [2]. Le pasteur est donc mis de côté et caché derrière l’évêque dont il n’est, dit M. Wolff, qu’un autre nom, une attribution, et l’évêque qui n’est pas dans la liste, l’évêque qui selon la Parole m’est pas un don, mais une charge, est soigneusement mis devant les yeux avec grand effort, pour démontrer que le pasteur n’est pas autre chose que l’évêque.

Pourquoi tant d’efforts pour changer ce qui est simple ? Christ est monté en haut et a donné des dons aux hommes : apôtres, prophètes, évangélistes, pasteurs et docteurs. Pourquoi éviter si soigneusement le témoignage simple de la Parole ? C’est un mauvais signe, c’est plus qu’un mauvais signe. La Révélation de Dieu est d’autorité ; elle est par faite, et l’on ne peut la changer sans introduire de l’erreur. Le pasteur est donné par le Saint-Esprit dans la liste des dons [3]. On ne peut pas faire d’Éphés. IV, 11, une classification de ministères, à l’exclusion des dons, en rayer le pasteur et y substituer l’évêque, sans trahir que l’on soutient une cause mauvaise basée sur autre chose que sur la Parole, une cause que ne peut pas supporter le témoignage de la Parole telle qu’elle nous est donnée de Dieu. On me dira : mais il n’est pas fait allusion à Éph. IV, 11 ; on a fait une liste pour soi-même. D’abord, cela n’est pas vrai, c’est la liste d’Éphés. IV, 11, en y substituant l’évêque au pasteur. Et, lors même que ce serait une liste faite pour l’occasion, comment arrive-t-il que les listes et classifications que Dieu a données ne conviennent pas à nos adversaires, et qu’il leur en faille de nouvelles ? La raison en est simple, c’est que leur système n’est pas tiré de la Parole de Dieu [4]. Ils voulaient en finir avec les dons, et le pasteur est un don donné d’en haut. Et pourquoi en finir avec les dons ? parce que, « prétendre à l’existence actuelle de ces dons, c’est établir à côté du ministère un pouvoir rival qui l’entrave. » (Wolff, p. 69).

Voilà, selon ce système, un triste rôle que jouent les dons du Saint-Esprit.

Mais on pourrait se dire : au temps des apôtres, il y avait, selon votre système (p. 77), des dons, et à côté de ces dons, un ministère entièrement distinct, il est vrai, mais qui subsistait en même temps (p. 69), qui n’était ni tué par leur moyen, ni « forcé à se jeter dans le despotisme clérical pour maintenir son rang et sa dignité. »

C’est une difficulté évidente. Voici comment on cherche à la lever ; il y avait parmi ces dons (p. 77) « le don du discernement des esprits qui jugeait de ces dons et qui leur assignait leur importance et leur place. » Où tout cela se trouve-t-il dans la Parole ? « Le prophète devait y être soumis ; » et l’on ajoute (p. 74) : « à combien plus forte raison les autres dons ! » Tout cela est une invention de l’imagination de l’auteur.

L’Apôtre réglant l’ordre du service, dit : « que deux ou trois parlent, » savoir, des prophètes, et que les autres jugent. » Pas un mot de celui qui discernait les esprits. L’Apôtre en donnait la règle comme pour tout l’arrangement de l’Église, et ceux qui parlaient agissaient selon ces directions.

L’idée de l’auteur est subversive de l’autorité apostolique. Celui qui discernait les esprits faisait ce qu’expriment ces mots mêmes, il jugeait si c’était par un démon ou par l’Esprit de vérité que quelqu’un parlait.

Ayant assis son système sur un principe faux, les conséquences et les erreurs qui en découlent sont sans fin.

L’auteur nous dit encore que la seule fois que ce mot de pasteur se trouve dans le Nouveau Testament, il se présente comme l’expression idéale de ce que doit être un bon évêque. Mais elle est bien embarrassante, cette « seule fois, » c’est le passage que nous avons cité. Christ monté en haut a donné des apôtres, des prophètes, des évangélistes, des pasteurs et des docteurs. Voilà ce que Christ a donné. Dire comment ce mot de pasteur est l’expression idéale de ce que doit être un bon évêque, on ne le saurait ; mais l’auteur ne peut pas nier que le pastorat allié au doctorat ne soit un Ministère, à moins qu’un passage de la parole de Dieu ne doive pas faire foi. Comme « dans cette énumération des charges du Ministère, il n’est question ni de l’ancien ni de l’évêque, rien n’empêcherait d’attribuer cette dénomination à l’évêque. » ( p. 15.) Qu’elle manière de raisonner ! Parce que Dieu n’a pas nommé une charge dans une liste de dons, un de ces dons doit être cette charge-là !

Le grand argument par lequel M. Wolff veut assimiler et confondre le pasteur donné d’en haut, Éph. IV, 11, avec la charge d’évêque, charge à laquelle l’apôtre ou son délégué peut nommer, c’est qu’il est dit aux évêques d’Éphèse. (Act. XX, 17) : prenez garde à vous-même et à tout ce troupeau sur lequel l’Esprit Saint vous a établis évêques, en paissant l’église de Dieu. »

Que l’évêque soit engagé à paître, je ne le nie pas ; mais de ce que un tel don est utile dans la charge d’évêque, il ne s’ensuit pas que tous ceux qui le possédaient fussent dans cette charge, et encore moins que la charge fût la même chose que le don. Je puis engager mon commis à bien écrire et à bien compter et il faut qu’il sache faire ces choses pour être commis ; mais il ne s’ensuit pas que tout écrivain et teneur de livre soit commis. Cette charge suppose une confiance qui s’étend à bien d’autres choses ; au maniement de l’argent et des marchandises, aux relations avec des acheteurs, etc. Ainsi un homme peut-être pasteur et manquer de bien des choses nécessaires à un évêque et ne jamais avoir été revêtu de cette charge. Un homme peut manquer d’autorité pour gouverner, de discernement pour surveiller, de gravité pour imposer aux esprits légers dans les détails de la vie ; de la connaissance personnelle des âmes, et en même temps être en état de paître avec un grand succès sans être revêtu de la charge d’évêque. Ce don là, celui de paître, peut, entre autres qualités, le rendre propre à la charge d’évêque ; mais une charge dont on est revêtu n’est das un don donné par Christ monté en haut.

La fausseté et la futilité de ce raisonnement qui tend à justifier le changement que l’on a introduit dans la liste que Dieu nous a donnée sont démontrés par un passage semblable. C’est en Jean XXI, 15, 17, où il est dit à Pierre : « pais mes brebis, pais mes agneaux. » Veut-on dire qu’à cause de cette exhortation du Seigneur à saint Pierre, apôtre et évêque étaient la même chose. On a beau dire qu’il s’appela ancien. Il le fait bien comme touchant témoignage d’affection et d’humilité ; mais veut-on dire qu’apôtre et évêque sont la même chose ? Eh bien ! si la conséquence est évidemment fausse dans ce cas, elle l’est aussi dans l’autre qui est parfaitement semblable. Voy. aussi I Cor. IX, 7, où saint Paul s’applique le mot paître. Il n’est jamais appelé ancien.

M. Wolff est d’ailleurs à cet égard en contradiction avec lui-même. Il dit (p. 14), « que les noms d’évêque, d’ancien et de pasteur se rapportent à une seule et même charge, » et il dit au contraire (p. 15, 4°), que « la fonction de pasteur se rattache surtout à l’épiscopat, » et il en donne pour preuve qu’un apôtre qui n’était pas évêque s’appelle co-ancien. C’est une très-petite base pour nier qu’une chose appelée don par le Saint-Esprit ne soit autre chose qu’une charge, dont il n’est pas question dans le passage. La dernière preuve que donne l’auteur, pour établir l’identité de pasteur et d’évêque, consiste à nier qu’il y ait un ministère particulier « de pasteur » (p. 16), mais seulement un ministère de quelqu’un qui était à la fois, pasteur et docteur ; et il en conclut que « le nom de pasteur n’est ici qu’une fonction entre plusieurs, attribuée à un seul et même ministère. »

Il faut toujours se souvenir qu’il n’est pas dit un mot de tout cela dans le passage qui nous présente une liste de dons et non pas de charges, de l’aveu même de M. Wolff, quoiqu’il se contredise. Je dis : de l’aveu de M. Wolff, parce qu’il admet que la vocation extérieure manquait au prophète qui par conséquent n’avait ni n’était une charge. Voici ce que j’admets : c’est que le grec suppose ici Éph. IV, 11, le doctorat et le pastorat réunis ; mais voilà absolument tout ; et sans qu’il soit dit un seul mot d’attribution d’une charge. Je dis que doctorat et pastorat sont ici réunis, parce que une telle phraséologie ne suppose nullement la réunion de ces choses dans tous les cas ; elle montre seulement qu’elles sont réunies ensemble dans ce cas-ci. On en a une preuve des plus fortes dans l’expression, « Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ. » La forme grecque est exactement la même ; mais si ces choses ne peuvent jamais être attachées qu’à la même personne, le Fils alors n’est plus Dieu. Cette remarque renverse tout le raisonnement que M. Wolff fait ici de même que celui de la p. 47 de sa brochure. En voici encore un autre exemple qui s’applique directement au point en question. La même forme grecque se trouve : Éph. II, 20, où il est dit : « édifiés ensemble sur le fondement des apôtres et prophètes. » La forme est absolument la même et je peux lui appliquer la phrase de l’auteur (p. 47). « Ce n’est que par erreur ou par ignorance de la langue qu’on a pu voir dans apôtre et prophète deux ministres différents. » Mais chacun sait très-bien qu’ils étaient différents, quoique réunis dans certains cas. De sorte que le raisonnement de l’auteur quant aux pasteurs et docteurs est faux, et selon son expression (p. 47.) « Ce n’est que par erreur ou par ignorance de la langue qu’il a pu dire tout ce qu’il a dit. » Il a trouvé établie par les grammairiens grecs une règle que j’admets comme principe général, règle appliquée d’une manière très-étendue par Middleton et un autre auteur anglais Veysey, mais particulièrement dans le fameux ouvrage de Middleton ; mais un peu de science dit on est une chose dangereuse. M. Wolff n’a pas eu la patience de sonder pour lui-même l’application de la règle, et il l’a appliquée tout à fait à faux.

Le fait est que le système Wolff ne peut pas tenir devant le IVe des Éph. Ce chapitre, pour son système, est une classification des ministères ; mais pour cela il faut introduire l’évêque. De l’autre côté pour ne pas parler des apôtres, les prophètes qui s’y trouvent mentionnés sont pour lui un don, et un don extraordinaire ; de sorte qu’il faut élaguer les prophètes et puis rayer les pasteurs de cette classification des ministères pour les remplacer par des évêques ; après avoir fait cela, il reste des docteurs encore qui ne sont pas un ministère ; de sorte que ce titre aussi doit être éliminé et considéré comme une qualification des pasteurs et des évangélistes. Voici le procédé : il dispose facilement des apôtres et des prophètes ; ce sont des ministères établis de Dieu seul. C’est vite dit : mais des dons, ils ne peuvent pas l’être ; ce sont des ministères ; mais enfin il ne veut pas les considérer ; en effet ce serait un peu incommode puisqu’il est forcé d’en faire des dons ailleurs ; pour les pasteurs cela est facile ; les évêques sont employés à paître, donc pasteur et évêque sont la même chose, on mettra évêque au lieu de pasteur ; et nous avons maintenant deux parties du système de nos jours : des évangélistes et des évêques ou pasteurs ; mais il reste encore des docteurs sur la liste ; et ce n’est pas là un titre ministériel aujourd’hui. Eh bien ! il faut couper le nœud gordien ; ce ne sera ni don, ni ministère, mais une qualification de l’évangéliste et du pasteur. Et voilà la révélation de Dieu réduite à la mesure de la volonté et du péché de l’homme, et l’homme en sera content.

En définitive, évêque selon M. Wolff, était une charge et non pas un don, et ce sont selon lui deux choses essentiellement différentes : un don ne peut pas même être une charge et la charge peut exister sans don (p. 67.) ; mais il est très-certain que pasteur est un don ; dans le passage, Éph. IV, 11, l’apôtre nous parle de dons (δοματα) que Christ a donnés quand il est monté en haut. C’est évidemment une manière de placer les dons sous le point de vue le plus important. Christ, pour le bien de son Église et pour le perfectionnement de ses saints, a donné ces dons quand il est monté dans la gloire auprès de son Père. Il n’est question ici d’aucune intervention d’homme pour conférer une charge, ce sont des choses d’en haut qui doivent être exercées pour le bien de l’Église. Il s’agit du corps de Christ et des jointures dans ce corps ; jointures dont l’une peut être plus importante que l’autre, mais qui toutes sont envisagées sous un même point de vue. « À chacun est donné grâce. » Il s’agit ici non d’une charge conférée par les hommes, mais d’une grâce donnée selon la mesure du don gratuit de Christ.

Est-il possible d’être plus simple ou plus clair sur la nature de ce que c’est ?

Maintenant M. Wolff admet que pour les uns il n’y a en effet aucune vocation extérieure ; il ne peut le nier ; mais n’aperçoit-il pas que tous sont absolument ici dans la même catégorie et compris dans la même définition ? Et c’est pour ce seul cas qu’il veut substituer une charge ; mais le passage les donne tous comme étant de la même nature et dans le même cas et le même ordre moral. C’est tordre la Parole pour soustraire un de ces « dons » pour lui attacher un autre caractère et en changer la nature. La réponse est : αντος εδιωϰε, il donna : c’est un don. Pourquoi faire violence pour en faire une charge sous un autre nom ? De plus, ces dons, pasteurs et autres, sont placés dans le corps comme jointures selon le don de Christ à chacun. Cela n’est jamais dit de l’évêque, qui effectivement était une charge et non pas un don comme M. Wolff les distingue.

Les évêques et non pas un évêque, car il y en avait toujours plusieurs, étaient des charges locales qui n’agissaient que dans l’enceinte de l’Église particulière où elles se trouvaient. L’évêque n’était pas un don ni une jointure dans le corps selon la mesure du don de Christ, mais une charge locale pour la quelle la capacité de paître était convenable entre plusieurs autres.

Le pasteur était un don (δομα), une grâce (χαρις) ; il était donné d’en haut comme jointure dans ce corps, il devait agir selon la mesure du don gratuit de Christ, qui lui avait été départi.

Le pasteur n’est jamais présenté comme une charge établie par les hommes, quoique les évêques qui étaient selon Dieu établis par les hommes, dans un but spécial de surveillance locale, aient pu jouir de ce don et en user dans leur localité. Ces choses se lient par un bout, comme l’autorité conférée aux apôtres par Christ se liait à ce qui leur avait été donné ; et le don les rendait capables d’exercer cette autorité. Car l’apôtre, quoique directement de Dieu, était aussi une charge, et cela, on peut le dire, de la part de Christ homme, agissant avec autorité dans le gouvernement de l’Église ; et les charges d’autorité découlaient de cela.

Le pasteur est un don dans le corps, l’évêque une charge dans une Église particulière. Si l’on demande pourquoi je crois cela, je le répète, parce que Dieu le dit en tout autant de termes dans la Parole, et cela de la manière la plus simple et la plus claire. De sorte qu’il faut changer les listes que Dieu nous donne, supprimer le fait que le passage Éph. IV, 11 est une liste de dons, et tomber dans les contradictions[5] les plus grossières entre ministères, charges et dons pour pouvoir en sortir.

L’apôtre applique par comparaison le mot paître à son propre ministère, aussi I Cor. IX, 7. Selon Dieu, donc, l’évêque est une charge locale établie par les hommes (selon la direction de Dieu par le Saint-Esprit sans doute) Actes XIII, 23. Tite 1, 5., et l’évêque doit posséder diverses qualités énumérées dans la Parole ; il y en avait plusieurs en chaque Église.

Le pasteur au contraire est un don (δομα, χαρις) donné par Christ quand il est monté en haut. Le pasteur est placé comme jointure dans le corps de Christ, il est par conséquent responsable de l’exercice de cette fonction comme d’un talent qui lui a été confié, Éph. IV, 11 : malheur au pasteur qui ne paît pas.

L’évêque peut-être appelé à paître et à enseigner aussi comme qualité de sa charge. Je ne doute pas historiquement que comme l’homme a toujours plus éclipsé l’action de l’Esprit de Dieu dans l’Église, le don se soit peu à peu perdu dans la charge, mais cela ne change rien à la Parole ; et nous vivons dans des temps où il faut en venir à la Parole ou au papisme.

Si l’on veut savoir l’histoire des pasteurs locaux, la voici : au commencement (et cela même jusqu’à des temps assez modernes dans certaines contrées) les prêtres ou anciens, car c’est le même mot, de la ville centrale où ils se trouvaient, allaient visiter les villages d’alentour, y faire le service et édifier les fidèles. Peu à peu les villageois désiraient que l’un d’entre ces prêtres s’établît auprès d’eux, cela avait lieu et c’était une paroisse. De la même source est sortie l’origine du patronage, ou droit de nomination au moyen-âge. Le seigneur de l’endroit s’engageait à doter le prêtre s’il s’établissait auprès de lui dans son village. Le droit de choisir le prêtre était alors accordé au seigneur, et, à l’imitation des juifs, des dîmes étaient accordées. Ceux qui ont suivi la marche d’un troupeau séparé dans une grande ville, comprendront sans difficulté comment les villages étaient desservis et le progrès naturel de l’établissement des paroisses, le troupeau de village désirant avoir dans son sein un ministre établi. Les lois ecclésiastiques, les lois féodales et d’autres circonstances modifiaient sans doute beaucoup tout cela ; mais historiquement la marche en est très-évidente. Cela ne change en rien pour nous la vérité qui se trouve dans la Parole, ni ne modifie nullement le devoir de reconnaître ce qui s’y trouve, les voies de Dieu qui y sont déclarées, et d’abandonner, si Dieu nous donne la lumière, la tradition des hommes. La corruption croissante de ce qui s’attache à ces traditions demande impérieusement que les fidèles soient décidés sous ce rapport, s’ils veulent être sauvés ou au moins ne pas être sauvés comme à travers le feu. C’est une triste préoccupation que de s’attacher au foin et au chaume que l’on a bâti sur le fondement qui est Christ.

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  1. Je ne crois pas en effet que le ministère de l’évêque se borne au ministère de la Parole.
  2. La liste d’Éph. IV, est traitée comme une pure classification du Ministère. Page 50.
  3. Je sais très-bien que le mot traduit par « dons » en Éph. IV, diffère de celui traduit par « dons » I Cor. XII. Dans le traité sur le Ministère, j’en ai montré la vraie différence. J’en parlerai plus tard dans celui-ci ; mais cela ne fait rien quant au changement introduit ici par M. Wolff.
  4. Il y a encore une autre confusion au sujet de cette liste : M. Wolff dit, page 47, n" 5 et 6, que le nom de docteur ne désigne pas une charge particulière, mais une attribution des évangélistes et des évêques, et que (n°5) le terme de docteur comprend les deux charges d’évangéliste et d’évêque.Ainsi, selon le système Wolff, la liste que Dieu nous a donnée, Éph. IV, est toute erronée ; évêque remplace pasteur, ce mot n’étant, selon M. Wolff, p. 15, que l’expression idéale de ce que doit être un bon évêque, et le mot docteur embrassant tous les deux, évangéliste et évêque, p. 47, n°6. — Il est honteux de traiter ainsi la Parole de Dieu !
  5. M.Wolff appelle les fonctions qui se trouvent dans Éph. IV, 11, « des ministères, » entre autres la prophétie ; et il dit que le Ministère s’exerce sans dons. Il affirme, p. 70, que la prophétie est un don et qu’elle n’existe plus parce que c’est un don. Nous avons vu que cette contradiction est cachée très-adroitement par l’avertissement que les apôtres et les prophètes, étant reconnus pour être de Dieu seul, il n’en dira rien.