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De la métamorphose des fontaines (recueil)/Ode à Maurice du Plessys

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De la métamorphose des fontainesBibliothèque artistique et littéraire (p. 31-34).

ODE
À MAURICE DU PLESSYS

Frère d’armes, lauré des palmes olympiques,
Ta valeur t’a mené, trois fois victorieux,
Lançant les javelots soudains et, par les dieux !
Les redoutables piques.



Du Plessys, près de toi pour diriger ton bras
Veillent les graves Protectrices,
Et Diane dont l’arc ouvre des cicatrices
Que tes ennemis ne voient pas.


Leur fureur s’est accrue à combattre dans l’ombre,
Nos glaives éclatants les ont couverts de nuit ;
Rien n’a pu les garder où le soleil reluit,
Leur effroi, ni leur nombre.


Aussi réjouissant nos cœurs et plus encor
Celui qui nous permit ces luttes,
Nous ferons retentir de lyres et de flûtes
Les rives où jadis passa le bélier d’or.



Tyndarides !
Lumière continuelle sur la mer, guides
D’Argo, nef héroïque entre les flots arides,
Votre double puissance aujourd’hui va lier
À nos fronts le laurier.


Que fleurisse à présent le thyrse et que la rose
Se mêle dans la coupe au vin des Immortels !
Il nous est réservé d’avoir des honneurs tels,
Plessys, sur toute chose.


Car n’avons-nous pas vu le sépulcre s’ouvrir
De Ronsard, du pieux Virgile,
Tandis que le Centaure et sa race inutile
Dans l’âpre Scythie allait fuir ?



Et nous rétablirons, abrités de l’outrage,
Athènes éternelle et l’antique renom
Latin des Gaules au pays de notre nom
Et de notre courage.

Pour toi, le favori des Muses, et qui sais
Conquérir la noble couronne,
J’ai réglé dans mes vers l’ode afin que résonne
Des amicales sœurs le nouveau luth français.