Depuis l’Exil Tome VI Le cercle des Écoles

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J Hetzel (p. 153-154).
NOTES
DU TOME TROISIÈME

NOTE I.
LE CERCLE DES ÉCOLES.

Un cercle des écoles est en voie de formation. Le comité d’organisation adresse à Victor Hugo la lettre suivante :

Illustre Maître,

« Un grand nombre d’étudiants républicains et anticléricaux ont résolu de fonder un cercle des écoles, dans le but de s’entr’aider fraternellement pendant le cours de leurs études.

« Ils croient faire en cela une œuvre utile et généreuse.

« Dans l’application de cette idée si éminemment républicaine, et surtout toute de fraternité, ils ont voulu s’assurer un concours : celui du poëte qui, dans les pages palpitantes des Misérables, a si magnifiquement personnifié la jeunesse des écoles.

« Ils sont donc venus à lui.

« En se plaçant sous le haut patronage de son nom, ils veulent bien préciser les sentiments qui les animent et faire en quelque sorte, une déclaration de principes. Qui dit Victor Hugo, dit Justice, république, libre pensée.

« Maître, vous entendrez notre appel !

« Notre œuvre est en bonne voie ; un mot de vous et le succès nous est assuré.

« Nous vous prions d’agréer, cher et illustré Maître, l’hommage respectueux de notre profonde admiration.

Ont signé : L. Demay, A. Dut, H. Galichel, P. Hellet, Toutés.

Victor Hugo a répondu :

Paris, 26 février 1877.
Mes jeunes et chers concitoyens,

Je vous approuve.

Votre fondation est excellente. La fraternité dans la jeunesse, c’est une force à la fois grande et douce. Cette force, vous l’aurez.

Toute la clarté de la conscience est dans votre généreux âge.

Vous serez la coalition des cœurs droits et des esprits vaillants, contre le despotisme et le mensonge, pour la liberté et la lumière.

Vous continuerez et vous achèverez la grande œuvre de nos pères : la délivrance humaine.

Courage !

Soyez les serviteurs du droit et les esclaves du devoir.

Votre ami,
Victor Hugo.