Description de la Chine (La Haye)/Vie de Cong fou tsee, ou Confucius

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Scheuerleer (2p. 383-389).


Vie de Cong fou tseë ou Confucius.


Confucius naquit dans une bourgade du royaume de Lou, qui est maintenant la province de Chan tong, l’année 21e de l’empire de Ling vang, 23e empereur de la race des Tcheou, 551 ans avant l’ère chrétienne, deux ans avant la mort de Thales, l’un des sept sages de la Grèce. Il était contemporain du fameux Pythagore, et Socrate parut peu de temps après la perte que la Chine fit de son philosophe. Mais Confucius eut cet avantage sur ces trois sages, que sa gloire s’est accrue de plus en plus avec la suite des années, et qu’elle est parvenue au plus haut point, où la sagesse humaine puisse prétendre. Elle se maintient encore dans ce haut degré d’élévation, au milieu du plus vaste empire du monde, qui se croit redevable aux lumières de ce philosophe, de sa durée et de sa splendeur.

Si Thales et Pythagore s’étaient contentés, comme fit Confucius, de donner des leçons de morale ; si le premier n’eût point voulu approfondir des questions de pure physique, sur l’origine du monde et si le second n’eût point dogmatisé sur la nature des récompenses attachées à la vertu, et des châtiments destinés au vice après cette vie ; ces deux sages de l’antiquité auraient eu une réputation de doctrine moins exposée à la censure.

Confucius, sans se mettre en peine de sonder les secrets impénétrables de la nature, et sans trop subtiliser sur les points de la créance commune, écueil dangereux à la curiosité, se borna à parler du principe de tous les êtres ; d’inspirer pour lui du respect, de la crainte et de la reconnaissance ; de publier que rien ne lui est caché, pas même les pensées les plus secrètes ; qu’il ne laisse jamais la vertu sans récompense, ni le vice sans châtiment, dans quelque condition que se trouve l’un ou l’autre. Ce sont là les maximes répandues dans ses ouvrages et c’est sur ces principes qu’il se réglait, et qu’il tâchait de réformer les mœurs.

Confucius n’avait que trois ans, lorsqu’il perdit son père nommé Cho leang he, qui mourut à l’âge d’environ 73 ans. Ce vieillard remplissait les premiers emplois du royaume de Song et ne laissa guère d’autre bien à son fils, que la gloire de descendre de Ti yé, 27e empereur de la seconde race des Chang. Sa mère qui s’appelait Ching, et qui tirait son origine de l’illustre famille des Yen, vécut 21 ans après la mort de son mari.

Dans l’âge le plus tendre, on remarqua en lui toute la sagesse d’un homme mûr. Le jeu et les amusements enfantins propres de cet âge, ne furent point de son goût. Un air grave, modeste, et sérieux lui conciliait déjà le respect de tous ceux qui le connaissaient, et donna dès lors l’idée de ce qu’il devait être un jour.

A peine avait-il atteint sa quinzième année, qu’il fit une étude sérieuse des anciens livres : il s’en remplit l’esprit en faisant le choix des maximes les plus propres à former son cœur, et à inspirer aux peuples l’amour de la vertu. On le maria à 19 ans : il n’eut qu’une seule femme, qui lui donna un fils nommé Pe yu, qui mourut âgé de 50 ans. Celui-ci ne laissa qu’un seul héritier, qu’on appela Tjou sseë, qui marchant sur les traces de Confucius son grand père, s’adonna tout entier à l’étude de la sagesse, et parvint par son mérite aux premières charges de l’empire.

Quand Confucius fut plus avancé en âge, et qu’il crut avoir fait des progrès considérables dans la connaissance de l’antiquité, il se proposa de rétablir la forme d’un sage gouvernement dans tous ces petits royaumes qui composaient l’empire, et de procurer par ce moyen la réformation des mœurs : car alors chaque province de l’empire était un royaume distingué, qui avait ses lois particulières, et qui était gouverné par un prince.

A la vérité tous ces petits rois dépendaient de l’empereur : mais souvent l’autorité impériale n’était pas assez forte pour les contenir dans le devoir. Chacun de ces rois était maître dans ses États : il levait les tailles, imposait des tributs, disposait des dignités et des emplois, déclarait la guerre à ses voisins, quand il le jugeait à propos, et se rendait quelquefois redoutable à l’empereur même.

L’intérêt, l’avarice, l’ambition, le déguisement, la fausse politique, l’amour du plaisir et de la bonne chère dominaient dans toutes ces petites cours. Confucius entreprit d’en bannir tous ces vices, et d’y faire régner les vertus opposées. Il prêcha partout, autant par ses exemples que par ses instructions, la modestie, le désintéressement, la sincérité, l’équité, la tempérance, le mépris des richesses et des plaisirs.

Sa probité, l’étendue de ses connaissances, et l’éclat de ses vertus, le firent bientôt connaître. On lui offrit plusieurs magistratures, qu’il n’accepta que pour avoir lieu de répandre sa doctrine, et de réformer les mœurs. Pour peu que le succès ne répondît point à ses travaux, moins touché des honneurs dont il se trouvait revêtu, que de l’amour du bien public, il renonçait aussitôt à ses charges, quelque considérables qu’elles fussent, pour chercher ailleurs un peuple docile, et plus capable de profiter de ses leçons.

C’est de quoi il a donné plusieurs preuves en diverses occasions mais surtout lorsqu’à la 55e année de son âge, il fut élevé à une des premières charges du royaume de Lou sa patrie. En moins de trois mois le royaume changea de face. Le prince, qui avait mis en lui toute sa confiance, les Grands du royaume, et le peuple ne se reconnaissaient plus. Ce changement fut si prompt et si heureux, qu’il causa de la jalousie aux princes voisins. Ils jugèrent que rien n’étant plus capable de faire fleurir un État, que le bon ordre, et l’exacte observation des lois, le roi de Lou ne manquerait pas de se rendre trop puissant, s’il continuait à suivre les conseils d’un homme si sage et si éclairé.

Parmi tous ces princes, le roi de Tsi fut celui qui s’alarma davantage. Il tint plusieurs conseils avec ses principaux ministres et après de fréquentes délibérations, il fut conclu que, sous prétexte d’une ambassade, on ferait présent au roi de Lou et aux grands seigneurs de sa cour, d’un grand nombre de jeunes filles d’une beauté extraordinaire, qui avaient été instruites dès leur enfance au chant et à la danse, et qui avaient tous les agréments capables de plaire et de gagner le cœur.

Le stratagème réussit. Le roi de Lou et tous les seigneurs reçurent ce présent avec beaucoup de joie et de reconnaissance : ils ne purent se défendre des charmes de ces étrangères et l’on ne pensa plus qu’à inventer tous les jours de nouvelles fêtes capables de les divertir. Ce n’était que festins, que danses, que comédies. Le prince tout occupé de ses plaisirs, abandonna les affaires de son État, et devint inaccessible à ses plus zélés ministres.

Confucius essaya par ses remontrances de les ramener à la raison et au devoir. Dès qu’il vit que ses efforts étaient inutiles, et que le prince devenait sourd à ses conseils, il prit le dessein de se dépouiller d’un ministère qui ne pouvait être d’aucune utilité au peuple sous un prince si voluptueux : il se démit de sa charge, il quitta la cour, et s’exila de sa terre natale, pour chercher dans d’autres royaumes, des esprits plus propres à goûter et à suivre ses maximes.

Il parcourut inutilement les royaumes de Tsi, de Guei et de Tsou. L’austérité de sa morale le fit redouter des politiques ; et les ministres des princes ne virent pas volontiers un concurrent habile, et capable de les faire bientôt déchoir de leur crédit et de leur autorité. Errant de province en province, il se vit dans le royaume de Ching réduit à la dernière indigence, sans rien perdre de sa grandeur d’âme, et de sa constance ordinaire.

C’était un spectacle assez nouveau de voir un philosophe, qui, après s’être attiré l’admiration publique dans les ministères les plus honorables de l’État, retournait de son plein gré aux fonctions privées d’un sage, uniquement dévoué à l’instruction des peuples, et qui entreprenait pour cela de continuels et de pénibles voyages. Son zèle s’étendait aux personnes de tout état, aux gens de lettres, au peuple ignorant, aux hommes de cour, aux princes. Enfin ses leçons étaient communes à toutes les conditions, et propres de chacune en particulier.

Il avait si souvent à la bouche les maximes et les exemples des héros de l’antiquité, Yao, Chun, Yu, Tching tang, Ven vang, qu’on croyait voir revivre en lui ces grands hommes. C’est pourquoi il n’est pas surprenant qu’il fit un si grand nombre de disciples, qui étaient inviolablement attachés à sa personne. On en compte trois mille, parmi lesquels il y en a eu cinq cents qui ont occupé avec distinction les premières charges dans divers royaumes ; et dans ce nombre, on en compte 72 qui se sont encore plus distingués que les autres par la pratique de la vertu. Son zèle lui inspira même le désir de passer les mers, pour aller répandre sa doctrine dans les climats les plus reculés.

Il partagea ses disciples en quatre classes différentes : la première était de ceux qui devaient cultiver leur esprit par la méditation, et purifier leur cœur par le soin d’acquérir les vertus. Les plus célèbres de cette classe furent, Men tseë kien, Gen pe mieou, Chung kong, et Yen yuen. Une mort prématurée enleva ce dernier à l’âge de 31 ans. Comme il était le disciple chéri de son maître, il fut longtemps le sujet de ses larmes et de ses regrets.

Dans la seconde classe étaient ceux qui devaient s’appliquer à raisonner juste, et à travailler des discours persuasifs, et éloquents. On admira parmi eux Tsai ngo, et Tsou kong.

L’étude de ceux de la troisième classe, était d’apprendre les règles du bon gouvernement, d’en donner l’idée aux mandarins, et de leur enseigner à remplir dignement les charges publiques : Gen yeu et Ki lou excellèrent.

Enfin l’occupation des disciples de la dernière classe, était d’écrire d’un style concis et poli des principes de morale. Parmi ceux-ci, Tsou yeu et Tsou hia méritèrent de grands éloges. Ces dix disciples choisis étaient comme la fleur et l’élite de l’école de Confucius.

Toute la doctrine de ce philosophe tendait à redonner à la nature humaine ce premier lustre, et cette première beauté qu’elle avait reçue du Ciel, et qui avait été obscurcie par les ténèbres de l'ignorance, et par la contagion des vices. Il conseillait, pour pouvoir y parvenir, d’obéir au Seigneur du Ciel, de l’honorer et de le craindre, d’aimer son prochain comme soi-même, de vaincre ses penchants, de ne prendre jamais ses passions pour règle de sa conduite, de les soumettre à la raison, de l’écouter en toutes choses, de ne rien faire, de ne rien dire, de ne rien penser même qui lui fût contraire.

Comme ses actions ne démentirent jamais ses maximes, et que par sa gravité, sa modestie, sa douceur, la frugalité, le mépris qu’il faisait des biens de la terre, et l’attention continuelle qu’il avait sur ses actions, il exprimait en toute sa personne les préceptes qu’il enseignait par ses écrits et par ses discours, les rois tâchèrent à l’envi l’un de l’autre de l’attirer dans leurs États. Les fruits opérés dans une contrée, étaient pour une autre le motif de le désirer avec empressement.

Mais un zèle toujours heureux et sans contradiction aurait manqué de son plus bel éclat. On vit Confucius toujours égal à lui-même dans les plus grandes disgrâces, et dans des traverses qui étaient d’autant plus capables de le déconcerter, qu’elles lui étaient suscitées par la jalousie de personnes mal intentionnées, et dans un lieu ou il avait été généralement applaudi. Ce philosophe après la mort du prince de Tchou son admirateur, devint tout à coup par l’envie des courtisans, la fable d’une populace insensée, et l'objet de ses chansons et de ses satires. Au milieu de traitements si indignes il ne perdit rien de sa tranquillité ordinaire.

Mais ce qu’on admira le plus, ce fut la constance et la fermeté qu’il fit paraître, lorsque sa vie courut un danger évident, par la brutalité d’un grand officier de guerre, nommé Huan tai. Ce mandarin avait en horreur le philosophe, quoiqu’il n’eût reçu de lui aucune offense. C’est que les méchants ont une antipathie naturelle pour ceux dont la vie réglée est un reproche secret de leurs désordres. Confucius vit le sabre levé, prêt à lui porter un coup mortel, dont il fut heureusement préservé ; et dans un péril si prochain il ne fit pas paraître le moindre trouble, ni la moindre émotion. Ses disciples en furent effrayés et dispersés.

Comme quelques-uns de ceux qui lui étaient le plus affectionnés, le pressaient de hâter le pas, pour se dérober à la fureur du mandarin : Si le Tien, répondit-il, nous protège, comme il vient d’en donner une preuve sensible, que peut contre nous la fureur de Huan tai, tout président qu’il est du tribunal des troupes ?

Confucius paraît ici soutenir plus dignement le caractère de sage, que ne fit ce stoïcien, lorsque son maître lui porta le coup dont il fut estropié. Son insensibilité naturelle, fondée sur ce que la douleur du corps ne parvient pas jusqu’à l’âme qui y réside, n’a rien qui approche du sentiment de Confucius, qui compte sur la protection que donne le Ciel à ceux qui le servent. Ce n’est pas mettre son bonheur dans sa propre vertu, ce qui est un orgueil insupportable ; mais c’est s’être fait une longue habitude de rapporter tout au Tien ; en sorte qu’on y pense aussitôt dans un premier moment de surprise et de frayeur.

Une modestie charmante relevait encore plus les vertus du philosophe chinois. On ne l'entendit jamais se louer lui-même, et il avait peine à souffrir les éloges qu’on lui donnait. Il n’y répondait qu’en se reprochant à lui-même le peu de soin qu’il avait de veiller sur ses actions, et sa négligence à pratiquer la vertu. Quand on admirait sa doctrine et les grands principes de morale qu’il débitait, loin de s’en faire honneur, il avouait ingénument que cette doctrine ne venait point de lui, qu’elle était beaucoup plus ancienne, et qu’il l’avait tirée de ces sages législateurs Yao et Chun, qui l’avaient précédé de plus de quinze cents ans.

Selon une tradition universellement reçue parmi les Chinois, on lui entendait répéter souvent ces paroles : Si fang yeou ching gin, qui veulent dire, c’est dans l’occident qu’on trouve le véritable saint. On ignore de qui il voulait parler. Mais ce qu’il y a de certain, c’est que 65 ans après la naissance de Jésus-Christ, Ming ti quinzième empereur de la famille des Han, également frappé des paroles de ce philosophe, et de l’image d’un homme qui se présenta à lui durant le sommeil, venant d’occident, envoya de ce côté-là deux Grands de l’empire nommés Tsai tsing et Tsin king, avec ordre de ne point revenir qu’ils n’eussent trouvé le saint que le Ciel lui avait fait connaître et qu’ils n’eussent appris la loi qu’il enseignait.

Mais les envoyés effrayés des périls et des fatigues du voyage, s’arrêtèrent dans un canton des Indes, sur lequel on n’a rien de certain, où ils trouvèrent l’idole d’un homme appelle Foë, qui avait infecté les Indes de sa monstrueuse doctrine environ cinq cents ans avant la naissance de Confucius. Ils s’instruisirent des superstitions de ce pays, et quand ils furent de retour à la Chine, ils y répandirent l’idole.

Confucius ayant fini ses travaux philosophiques, et en particulier l’ouvrage historique du Tchun tsiou, mourut dans le royaume de Lou sa patrie à l’âge de 73 ans, à la quarante-unième année de l’empire de King vang, vingt-cinquième empereur de la race de Tcheou.

Peu de jours avant sa dernière maladie, il témoigna les larmes aux yeux à ses disciples, qu’il était pénétré de douleur, à la vue des désordres qui régnaient dans l’empire. La montagne est tombée, leur dit-il, la haute machine est détruite, on ne voit plus de sages. Il voulait leur faire entendre que l’édifice de la perfection, qu’il s’était efforcé d’élever, était presque renversé. Il commença dès lors à languir, et le septième jour avant sa mort, se tournant du côté de ses disciples : Les rois, dit-il, refusent de suivre mes maximes ; je ne suis plus utile sur la terre, il faut que je la quitte.

Après ces paroles, il tomba dans une léthargie, qui dura sept jours, au bout desquels il expira entre les bras de ses disciples. A la première nouvelle de la mort du philosophe, Ngai cong, qui régnait pour lors dans le royaume de Lou, ne put retenir ses larmes. Le Tien n’est pas content de moi, s’écria-t-il, puisqu’il m’enlève Confucius. En effet, les sages sont des dons précieux que le Ciel fait à la terre, et c’est en les perdant qu’on en connaît mieux le prix.

On lui bâtit un sépulcre proche de la ville de Kio fou, sur les bords de la rivière Su, dans le lieu même où il avait accoutumé d’assembler ses disciples. On a depuis fermé cet endroit de murailles, et il ressemble maintenant à une ville. Il fut pleuré de tout l’empire, et surtout de ses disciples, qui prirent le deuil, et qui le regrettèrent, comme ils auraient fait leur propre père. Ces sentiments pleins de vénération qu’on avait pour lui, n’ont fait qu’augmenter dans la suite, et on le regarde encore aujourd’hui comme le grand maître, et le premier docteur de l’empire.

Il était d’une taille haute et bien proportionnée : il avait la poitrine et les épaules larges, l’air grave et majestueux, le teint olivâtre, les yeux grands, la barbe longue et noire, le nez un peu aplati, la voix forte et éclatante. Il lui était venu au milieu du front une tumeur, ou une espèce de bosse, qui le rendait un peu difforme, ce qui avait porté son père à le nommer Kieou, qui signifie petite colline. C’est aussi le nom qu’il se donnait quelquefois lui-même par modestie, et pour s’humilier.

Mais c’est surtout par ses ouvrages qu’on peut bien le connaître. Il y en a principalement quatre qui sont dans la plus grande estime, parce qu’ils renferment ce qu’il a ramassé sur les lois anciennes, qu’on regarde comme la règle du parfait gouvernement, quoique pourtant le dernier soit plutôt l’ouvrage de Mencius son disciple. Le premier de ces livres s’appelle Ta hio, qui veut dire la grande science ou l’école des adultes. On nomme le second Tchong yong, qui signifie le milieu immuable, ce juste milieu qui se trouve entre deux choses extrêmes, et en quoi consiste la vertu. Le troisième se nomme Lun yu ; c’est-à-dire, discours moraux et sentencieux. Enfin le quatrième est intitulé Meng tseë ou Livre de Mencius : l’auteur y donne l’idée d’un parfait gouvernement.

À ces quatre livres on en ajoute deux autres, qui sont dans une réputation presque égale. Le premier qu’on nomme Hiao king, c’est-à-dire, du respect filial, contient les réponses que Confucius fit à son disciple Tseng, sur le respect qui est dû aux parents. Le second s’appelle Siao hio, c’est-à-dire, la science, ou l’école des enfants. C’est une compilation de sentences et d’exemples, tirés des auteurs anciens et modernes. Je vais faire un précis de chacun de ces livres, afin de donner, autant qu’il est en moi, une légère idée de la science chinoise. Ceux qui voudront avoir une connaissance plus parfaite de ces ouvrages, la trouveront dans la traduction latine qu’en a fait le P. Noël, l’un des plus anciens missionnaires de la Chine, qui fut imprimée à Prague en l’année 1711. C’est de sa traduction, que j’ai tiré les connaissances que je donne des livres suivants.