Deux voyages sur le Saint-Maurice/01/03

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À LA MÉKINAC

Nous prenons aux Piles notre compagnon le plus nécessaire, celui qui devra commander la caravane, Monsieur l’abbé Télesphore Gravel, missionnaire des postes que nous allons visiter. Et pour compléter notre brigade, nous nous donnons le luxe d’ajouter un jeune laïque comme servant de messe : nous emmenons pour cela M. Nestor Desilets, fils de M. Éphrem Desilets, marchand des Piles. Notre servant de messe, le secrétaire de Monseigneur, comme nous l’appelions, est un élève du séminaire des Trois-Rivières ; il a quinze ans, n’est pas timide, et se montre toujours une jovialité charmante. M. Prince était allé chercher lui-même ce compagnon, et nous le félicitons de son heureux choix.

M. le curé se multiplie pour faire les derniers apprêts du voyage. Son coffre de mission est d’un poids redoutable ; en effet il renferme un ornement blanc et un ornement rouge, une aube, des amicts, des surplis, une barrette, des cartons d’autel, une pierre d’autel, un missel, un calice, des purificatoires, des burettes, des hosties, du vin de messe, etc., etc. Les gens du Saint-Maurice ont besoin d’avoir de bons poignets, s’ils veulent jouer à la balle avec ce coffre-là.

Un baptême se présente un peu avant le départ ; je me charge de le faire, et j’ai pour la première fois l’occasion d’inscrire mon nom dans le registre de Saint-Jacques des Piles.

Enfin tout semble prêt. Nous allons réciter les prières de l’itinéraire avec Monseigneur, et nous nous rendons aux bords du Saint-Maurice. Des coups de fusil retentissent ; c’est le prélude d’un concert qui va se continuer pendant toute la visite : le long du Saint-Maurice, c’est comme dans les camps militaires, chacun a son fusil, et pour exprimer de la joie, pour honorer un personnage, il faut brûler un peu de poudre. Une petite flottille, toute pavoisée, nous attend depuis plusieurs heures ; il y a une grande barge pour Monseigneur et sa suite, et il y a trois canots d’écorce qui devront faire cortège. Dans chaque canot se trouve un fusil qui ne restera pas muet ; c’est jour de fête.

Les barges du Saint-Maurice sont des espèces de grands canots, effilés des deux bouts, avec fond plat, mais de peu de largeur. C’est la nacelle qu’il faut ici, car en bien des endroits le fleuve n’a pas de profondeur.

Deux hommes robustes et bien plantés, deux braves canadiens comme le Saint-Maurice en fournit un grand nombre, sont à l’avant de notre barge. Ils sont armés de longues perches ; car c’est de règle : le Saint-Maurice se remonte à la perche et se descend à la rame. Un troisième brave est au gouvernail, et ces trois hommes vont nous conduire rapidement et sûrement à la Mékinac, premier poste que nous allons visiter. Mékinac est un mot de langue algonquine, mikinak, qui veut dire tortue ; on pense que ce nom fut donné à cause d’une montagne qui a plus ou moins la forme d’une tortue.

Nous passons à travers une quantité considérable de bois flotté : l’un de nos canotiers court pendant quelque temps sur les estacades en tirant notre barge ; puis les perches font vaillamment leur office.

Alors Monseigneur, de sa voix nette et sonore, entonne l’Ave maris stella. Oui, salut Étoile de la mer ! salut douce Mère de Dieu ! conduis-nous sûrement sur les ondes, et donne-nous la paix pendant notre voyage.

Funda nos in pace,
Mutans Evæ nomen.

Nous avons à gauche l’île aux Fraises, qui paraît presque au niveau de l’eau, et à notre droite la montagne des Maurice, ainsi appelée du nom des messieurs Maurice qui demeurent dans le voisinage. C’est la montagne la plus élevée que l’on rencontre des Piles à la Tuque ; elle a environ 1,000 pieds de hauteur. C’est un bon commencement pour donner une idée des territoires du Saint-Maurice ! Cette montagne baigne ses pieds dans le fleuve, et elle est coupée presqu’à pic. Cependant, entre les lits de pierre, des arbres se sont accrochés je ne sais comment, et s’élèvent droit vers le ciel, suspendus au-dessus de l’abîme.

On tire du fusil auprès de cette montagne, et nous avons des effets de répercussion étonnants ; c’est absolument le bruit de la foudre dans les jours d’orage.

Un peu plus loin nous découvrons l’île aux Morpions. Ce n’est pas un nom poétique, celui-là ! Mais pourquoi, direz-vous, avoir donné un nom aussi malsonnant ? C’est facile à comprendre, comme vous allez voir. Les pauvres voyageurs qui avaient passé un hiver dans les grands bois, avec des gens venus de toutes parts, à coucher dans des lits de camp aussi mal tenus que possible, amassaient, quoiqu’ils fissent, bien des petits animaux malfaisants. Quand ils descendaient de leurs chantiers lointains, au moment d’entrer dans le monde civilisé, ils trouvaient à propos de se débarrasser de leurs parasites incommodes. Une petite île s’offrait à eux, facile à aborder, couverte d’un joli bouquet d’arbres : c’était vraiment le temps de tourner la chemise à l’envers. Et cela se fit tant de fois, que l’île a pris le nom des mauvaises petites bêtes dont elle a reçu les cadavres. Il reste pourtant aux délicats la ressource de l’appeler l’île Pigouînak.

À notre droite se déroule en ce moment la partie la plus importante de la paroisse des Piles : c’est une lisière de terre qui s’étend le long de la rivière, au pied des hauts rochers, et qui est couverte de jolis établissements.

Nous interrompons un instant notre course, pour arrêter chez M. Alfred Maurice dont la femme est très-malade. Toute la famille est réunie devant la porte, et la malade elle-même, toute consumée par la fièvre, paraît au milieu des autres, et se prosterne aux pieds de l’évêque. Monseigneur bénit cette intéressante famille, mais il a une bénédiction particulière et des paroles de consolation pour la pauvre malade, qui remercie les larmes aux yeux.

Nous continuons notre route, et bientôt M. le curé Gravel nous annonce que nous entrons dans la mission de la Mékinac. Monseigneur entonne alors Esprit-Saint, descendez en nous ; tout le monde répète avec entrain et avec émotion le premier couplet qui sert de refrain, et nous espérons que l’Esprit de Dieu aura écouté cette prière qui partait du fond de nos cœurs.

Des pavillons français flottent à peu près à chaque maison, et on nous salue par des détonations que les montagnes répètent en les multipliant. S’il y a de longs espaces sans maison, c’est dans les canots qui nous suivent que commencent les décharges d’armes à feu, afin d’avertir les habitants de notre approche. Quand notre barge passe vis-à-vis une maison, nous voyons toute la famille se mettre à genoux, la mère portant généralement le plus jeune dans ses bras, et Monseigneur les bénit de loin. Ceux qui ne sont pas rendus à la mission se mettent pour la plupart à notre suite, souvent avec toute leur famille : nous avions bientôt après nous onze canots d’écorce, tous pavoisés et chargés de monde.

Auprès d’une maison pauvre et solitaire, un homme nous attend pour nous souhaiter la bienvenue : c’est un Paganini rustique, il tient son violon à la main. Dès qu’il nous aperçoit, il se rend au bord de la rivière et se met à jouer. Tant que nous sommes en vue, il joue avec un courage digne de tout éloge.

L’action de cet homme peut vous faire sourire, cher lecteur, mais pour nous, nous en fûmes singulièrement touché. Ce que ce musicien des montagnes peut faire de plus beau, c’est avec son violon qu’il le fait ; il est donc venu avec l’instrument de sa gloire, et il a rempli l’air des notes les plus harmonieuses. Nous l’avons peu entendu, il est vrai, mais l’intention d’honorer l’évêque du mieux possible était évidente : que cet homme soit donc béni de sa bonne action.

Cependant nous nous apercevons que nos canotiers font de plus grands efforts pour vaincre le courant ; l’eau bouillonne autour de nous et se précipite avec une vitesse effrayante : c’est le rapide du Français, ainsi nommé à cause de M. Louis Vaugeois, un français venu de Normandie il y a trente-deux ans, qui demeure à quelques arpents de là. En haut de ce rapide vient se décharger la rivière Mékinac.

Nous voyions depuis un certain temps une haute montagne qui paraissait boucher complètement le fleuve ; c’était la montagne de Mékinac : le fleuve se fait petit et obéissant auprès de cette masse énorme, il fait un détour, et forme une belle pointe sur laquelle est établi M. Louis Vaugeois.

Nous passons sans arrêter devant la nouvelle maison de M. Vaugeois, et nous débarquons vis-à-vis son ancienne demeure, qui est transformée en chapelle pour la circonstance et laissée entièrement à notre usage. La transformation est complète : les murs sont couverts de branches de sapin clouées ou de toile bien blanche, un autel magnifique, portant des bouquets et des cierges allumés, s’élève au fond de la maison, vis-à-vis la porte ; un grand prie-Dieu est placé pour Monseigneur et des bancs à dossier attendent la foule pieuse. N’eussent été les deux lits élevés pour nous dans la partie opposée à l’autel, nous aurions cru que c’était vraiment une chapelle, comme nous en rencontrerons dans deux autres endroits le long du Saint-Maurice.

La mission de la Mékinac s’est déjà faite chez M. Sem Jourdain, si je ne me trompe, mais depuis longtemps elle se fait invariablement ici, et le missionnaire a toujours trouvé dans la famille Vaugeois une hospitalité des plus généreuses. On continuera sans doute à profiter de cette hospitalité si chrétienne ; il a été dit aux missionnaires : Nolite transire de domo in domum, ne passez pas d’une maison à l’autre. Cependant lorsqu’une chapelle sera bâtie, elle sera nécessairement placée en bas de la rivière Mékinac, car nous sommes ici presqu’à l’extrémité du territoire. C’est ce que M. Vaugeois nous fit remarquer lui-même. Ce brave citoyen sera prêt à travailler à la nouvelle chaelle, quel que soit l’endroit où l’évêque voudra bien la placer.

La chapelle improvisée se remplit rapidement de monde ; Monseigneur prend le rochet et le camail, et il chante lui-même le cantique « Travaillez à votre salut. » Tout le peuple répond :

Sans le salut, pensons-y bien,
Tout ne nous servira de rien.

C’était véritablement beau de voir cette scène : Mgr avait un visage réjoui, c’était un père qui chantait au milieu de ses enfants. On saisissait chacune des syllabes de ce cantique si simple, mais rempli de vérités si importantes. Après avoir chanté tous les couplets, Monseigneur adressa au peuple une de ses plus belles instructions sur l’importance du salut, mais dans un langage tout simple et tout paternel ; il insista sur la manière de sanctifier le dimanche, dans les circonstances particulières où la mission se trouve. Il prit ensuite la mitre et la crosse, et donna la bénédiction solennelle. Ô première bénédiction de l’évêque dans les territoires du Saint-Maurice, puisses-tu porter des fruits bien abondants ! Habitants de la Mékinac, il me semble que vous êtes privilégiés : vous avez été bénis les premiers, vous pouvez vous en prévaloir devant Dieu, vous avez maintenant le droit d’aînesse. Monseigneur fait annoncer quarante jours d’indulgence, et il en prend occasion d’expliquer aux fidèles, en quelques mots très clairs, ce que sont les indulgences de l’Église. Le peuple se retire, et on nous prépare dans la chapelle un vrai souper de prince : nous y faisons honneur, car il était tard et nous avions voyagé.

Quand vint le temps de se coucher, Mgr prit l’un des lits de la chapelle, le second lit restant probablement pour M. Prince et pour moi. Mais il y avait une tente dressée sur le gazon ; il me prit fantaisie d’éprouver comment on s’y trouvait pour dormir. M. Prince voulait aussi dormir sous la tente, ce qui n’était pas nouveau pour lui. M. Ad. Landry, jeune ecclésiastique du Séminaire des Trois-Rivières qui était en promenade sur les bords de la Mékinac, et M. Nestor Desilets, notre aimable servant de messe, voulurent aussi être de la partie, et nous nous trouvâmes quatre compagnons, autant que la tente pouvait en contenir.

Au moment de nous rendre à notre tente, le tonnerre commença à gronder ; je sentis un petit frisson involontaire. Des grains de pluie commencèrent à tomber ; je regardai la chapelle avec un peu de regret. Mais à la fin je me dis : l’expérience sera plus concluante, allons coucher sous la tente, quelque temps qu’il fasse. La pluie tomba en abondance durant la plus grande partie de la nuit. Il ne pleuvait pas dans notre tente ; cependant nous sentions comme une petite bruine qui nous rafraîchissait agréablement le visage. Malgré tout, je pus dormir assez bien, et il est évident que si j’avais couché là une seconde fois, j’aurais dormi comme une bûche. L’expérience était en faveur du coucher sous la tente.

M. Nestor Desilets se leva le premier pour remplir ses fonctions de servant de messe : M. Prince l’accusa alors de lui avoir fait passer la nuit blanche ; même il poussa la cruauté jusqu’à le comparer à une anguille qui remue, qui frétille, comme dit la chanson. M. Nestor essaya de se défendre, mais ce n’était pas aisé, car par suite d’une maladie commune sur la terre, il avait passé la nuit sans connaissance. Il s’abstint au moins de demander pardon.

M. Prince, M. Landry et moi, nous avions mis nos soutanes sous nos oreillers. Le matin, les soutanes de mes deux compagnons faisaient des becs, des contorsions qui n’étaient pas très agréables à voir ; la mienne était un peu mieux, car je l’avais pliée avec précaution, le soir ; néanmoins, je dois dire que nous étions passablement frippés tous les trois.

Nous nous rendons à la chapelle, nous faisons une toilette en abrégé, et les confessions commencent. M. le curé Gravel dit la première messe, un peu avant six heures ; M. Prince dit la deuxième, et Monseigneur dit la troisième messe, à sept heures et demie.

À la dernière messe, que nous disons à huit heures et demie, Monseigneur chante trois cantiques. Il chante d’abord :

Accourez, peuple fidèle,
Venez à la mission.

À l’Élévation il chante « Ô l’auguste Sacrement ; » et, à la fin de la messe, « Esprit-Saint, comblez nos vœux. »

Ce que Monseigneur a fait à la Mékinac, il l’a répété dans toutes les Missions ; et ces cantiques chantés d’une voix grave nous ont paru l’une des prédications les plus édifiantes que l’on puisse trouver.

M. Prince fit ensuite une instruction très vigoureuse et très bien pensée sur le péché de blasphème, Ce sujet semblait s’imposer au prédicateur, car le Saint-Maurice a entendu tant de blasphèmes ! Il faut bien dire cependant que les pires blasphémateurs n’étaient pas les résidents du Haut Saint-Maurice ; c’étaient des espèces de brutes qui montaient des villes ou des vieilles paroisses. Ils vidaient une bouteille avec des imprécations horribles sur le perron de la chapelle des Vieilles Forges, ils mettaient le bon Dieu en cache en passant aux Piles, et ils vivaient tout l’hiver comme des démons incarnés. Les habitants de la Mékinac ont bien pu prendre quelque chose de ces mauvais exemples qui leur ont été prodigués ; le sermon de M. Prince ne manquera pas de leur inspirer de l’horreur pour un vice aussi affreux et aussi déshonorant que le blasphème.

Après le sermon, Monseigneur donna la confirmation à 14 personnes, et 50 personnes avaient reçu la communion aux différentes messes. Sa Grandeur entretint les nouveaux confirmés sur l’action du Saint-Esprit et sur les rapports des esprits bons ou mauvais avec nous ; et à la fin, elle donna de nouveau la bénédiction solennelle.

C’était la fin de la partie officielle de la visite, mais Monseigneur avait encore quelque chose d’important à faire. Il envoya le peuple se reposer, et il avertit les hommes de revenir au bout d’une demi-heure, pour s’entretenir familièrement avec lui des intérêts de la mission.

En effet, au bout d’une demi-heure tous les hommes étaient réunis, et Monseigneur leur dit d’abord : «  Lorsqu’un enfant est baptisé, l’Église lui donne le nom d’un saint, et le met sous la protection de ce saint. Or, ce que l’Église fait pour les enfants, elle le fait aussi pour les paroisses et les missions. Cet endroit-ci se nomme la Mékinac ; c’est le nom civil ; eh bien ! je vais aujourd’hui lui donner un nom religieux, le mettre sous la protection d’un saint. Comme nous célébrons en ce jour la fête de S. Roch, je donne ce grand saint pour patron à votre mission, et vous la nommerez à l’avenir Saint-Roch de la Mékinac. »

Monseigneur donna alors un petit abrégé de la vie de S. Roch. Ensuite il s’informa de plusieurs choses concernant la mission. Il dit enfin, pour terminer l’entretien, à peu près ce qui suit : « Votre mission est maintenant assez forte pour construire une chapelle ; il faudra donc y songer ; mais je veux que vous fassiez les choses en règle. Vous allez m’adresser une requête, signée par la majorité des habitants de votre localité, pour demander régulièrement la permission de bâtir une chapelle. J’examinerai avec soin l’endroit où il conviendra de la placer ; je vous enverrai mon archidiacre pour vérifier votre requête, et je fixerai par lui la place de cette chapelle. Je n’ai pas d’intérêt à favoriser les uns aux dépens des autres : je fixerai l’église où je trouverai qu’il est raisonnable de la fixer, après mûr examen. Fiez-vous-en à moi. »

Et le peuple se retira ; la mission était terminée.

Pendant la conversation, il avait échappé à l’un des interlocuteurs un mot blessant pour la famille qui nous donnait l’hospitalité ; de là quelques paroles vives échangées ensuite à la porte de la chapelle. Il n’en est rien résulté autre chose que cela, mais c’était déjà regrettable dans un pareil moment. C’est le seul petit nuage qui soit survenu dans toute la visite.

La mission de la Mékinac renferme 131 âmes, 24 familles catholiques et une famille protestante. Sur 25 chefs de famille, il y a 23 cultivateurs. Le premier colon de la mission fut M. Antoine Vaugeois, résidant aujourd’hui à la Matawin, qui s’établit d’abord dans l’île aux Bouleaux. Cette île fait maintenant la limite de la mission du côté des Piles. Toutes les terres sont d’une qualité supérieure.

Habitants de la Mékinac, vous formez la mission la plus importante de tout le Saint-Maurice, vous êtes tenus en honneur de vous bâtir une chapelle, et de la bâtir sans retard. Hâtez-vous donc de signer votre requête à l’évêque, et mettez-vous à l’œuvre comme des chrétiens généreux que vous êtes. Il n’y a véritablement aucun sujet de division parmi vous. Qu’à pareille époque, l’an prochain, on voie sur vos parages une maison où chacun se rendra avec gaieté de cœur : ce sera la maison de prière, la maison de Dieu au milieu de vous.

Monseigneur accorda des éloges bien mérités à Monsieur et à Madame Vaugeois, et à toutes les personnes qui avaient contribué soit à l’ornementation de la chapelle, soit à la préparation de ces splendides repas qui nous avaient été servis avec tant de délicatesse. Sa Grandeur donna un petit souvenir à chacune de ces personnes, et en même temps à tous ces braves canotiers qui nous avaient guidés ou escortés sur les ondes du Saint-Maurice. Nous prîmes un bon dîner, nous bûmes un bol de cet excellent café français que Madame Vaugeois sait préparer à point, et nous nous disposâmes à partir pour la Matawin.