Deux voyages sur le Saint-Maurice/01/12

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P.V. Ayotte (p. 101-110).

À LA GRAND’MÈRE
— ET AU —
LAC-À-LA-TORTUE

Un beau soleil se lève à l’horizon, il souffle un vent frais des plus agréables ; nous sommes tous bien reposés et nous avons dit nos messes dans la chapelle de Saint-Jacques des Piles ; maintenant Monseigneur Laflèche, qui ne paraît éprouver aucune fatigue, veut traverser le Saint-Maurice, passer par la Grand’Mère et visiter la mission du Lac-à-la-Tortue. Ce voyage est prémédité, bien que ne rentrant pas précisément dans la Visite Pastorale ; aussi M. l’abbé F. Beaudet, curé de Sainte-Flore, est-il ici avec sa belle voiture pour emmener Monseigneur. Le marguiller en charge de Sainte-Flore, M. Bellemare, est de l’autre côté de la rivière, prêt à conduire les prêtres ou autres ecclésiastiques qui voudront faire escorte. La Grand’Mère se trouve dans la paroisse de Sainte-Flore et à deux lieux des Piles.

Monseigneur et ses deux compagnons montent dans la voiture de M. Beaudet, mais comme le village des Piles est en amphithéâtre, nous commençons presque immédiatement à descendre pour nous rendre au chaland. Le cheval, qui n’est pas harassé par le travail, voudrait aller son trot dans ce chemin en pente, et comme une main ferme le retient, il fait mine de se mutiner. C’est avec bien de la peine que nous nous rendons jusque chez M. Éphrem Desilets. Nous entrons saluer la famille et dire adieu à Nestor ; au revoir est notre dernier mot, et nous nous rendons au chaland. Nos hommes de la Mékinac arrivent de toutes parts, et nous sommes heureux de leur serrer une dernière fois la main. Vivez heureux, ô braves canadiens, nous garderons longtemps votre souvenir.

Traverser le Saint-Maurice vis-à-vis les Piles est l’affaire de quelques instants. Arrivés de l’autre côté, Monseigneur et ses compagnons montent de nouveau dans la voiture de M. Beaudet, tandis que M. Gravel, M. Adélard Bellemare vicaire de Chawinigane, M. Adolphe Landry et M. Joseph Ferron, jeunes ecclésiastiques, sont à la charge de M. Bellemare. Nous n’étions pas bien rassurés, je l’avoue ; et à la première côte que nous rencontrâmes, M. Beaudet jugea prudent de sauter en bas de la voiture, sans cesser de conduire son cheval. Ce n’est pas ainsi qu’il fallait faire, nous le comprîmes sans difficulté. À la côte suivante donc, M. Prince et moi, nous descendons de voiture ; puis nous prenons notre temps comme des gens qui vivent de leurs rentes. Nous n’avions pas versé une sueur, quand nous arrivâmes sur le terrain plan où la voiture nous attendait. Nous fîmes ce petit jeu-là trois fois dans l’espace de deux lieues.

Mon cher lecteur, quand vous voyagez en voiture ordinaire, aimez-vous à descendre et à remonter les côtes à pied ? Moi, je n’aime pas cela. Je veux que chacun fasse son ouvrage ; l’ouvrage du cheval, c’est de nous mener. Mais ici nous n’avions pas à choisir ; nous craignions que dans sa mauvaise humeur le cheval se mit à ruer et à nous envoyer par la tête les débris de la voiture ; ou bien nous croyions à chaque instant qu’il allait prendre le mors aux dents, et, dans une course vertigineuse, nous assommer quelque part. Quel dommage, si je m’étais fait tuer dans cette circonstance ! je n’aurais donc pas pu vous conter mon voyage. Aussi, il fallait voir avec quel dévouement je m’élançais hors de la voiture ! Quand les côtes furent passées, rien de plus agréable que notre petit voyage.

Cependant le malin de cheval fit si bien qu’il nous obligea d’arriver à pied à la Grand’Mère. Cela fait moins de poussière et de bruit.

Monsieur Théophile Larue, gardien des estacades, vint recevoir Monseigneur qui arrivait en voiture, lui du moins, et nous entrâmes dans la maison que le gouvernement fédéral possède en cet endroit.

Après quelques minutes de conversation, nous partons pour visiter les travaux de la grande manufacture de pulpe. En passant, Monseigneur examine les machines d’une scierie qui fonctionne en cet endroit, puis nous voilà au milieu des ouvriers de la Compagnie.

On fait ici un travail gigantesque, et qui coûtera certainement un million de piastres. À côté de la chute, on pratique dans le roc vif un canal large et profond, qui pourrait recevoir au besoin le Saint-Maurice tout entier. C’est avec la dynamite que l’on fait ces travaux extraordinaires.

Une drille armée de son foret est mue par une petite machine à vapeur ; le foret, qui a le même mouvement que l’aiguille dans une machine à coudre, s’enfonce rapidement dans la pierre. Quand il est plongé dans toute sa longueur, on l’enlève et on le remplace par un autre plus long, et ainsi de suite jusqu’à ce que la pierre soit forée à une profondeur d’une vingtaine de pieds ; alors on met une fusée à laquelle se rattachent deux fils communiquant avec une petite pile électrique.

Les ouvriers s’éloignent de tous côtés ; l’un des ouvriers établit subitement le circuit en pesant sur une espèce de piston, et une étincelle jaillit dans la fusée : alors vous entendez comme un effroyable coup de canon, le rocher éclate et les débris en sont lancés dans les airs. On vous montrera auprès de la maison une pierre énorme qui a été ainsi lancée du fond du canal.

Les ouvriers reviennent, enlèvent tous les quartiers de roche qui viennent d’être détachés et les transportent plus loin. Quand on a vu le haut rocher qui s’élevait en cet endroit, et qu’on voit maintenant cette excavation au fond de laquelle les ouvriers nous paraissent comme des nains, on ne peut s’empêcher de jeter un cri de surprise.

Le pouvoir d’eau du Saint-Maurice, à la Grand’Mère, est évalué à cinquante mille forces de chevaux ; quand les travaux seront terminés, on pourra disposer de telle partie de ces forces que l’on voudra. M. Scott qui dirige ces immenses travaux, disait à Monseigneur que la Compagnie veut établir la plus grande manufacture de pulpe de l’Amérique. Certes, je n’ai pas de peine à le croire. Mais on ne se contentera pas, sans doute, de manufacturer de la pulpe, on fera aussi du papier de toute sorte. Un village va certainement surgir autour de la manufacture.

Cependant vous brûlez, mon cher lecteur, d’entendre parler de la chute, et d’apprendre enfin pourquoi on l’appelle de ce nom singulier de Grand’Mère. Allons, ne soyez pas si impatient, j’arrive au moment de vous satisfaire.

Quittez donc les bords du canal et venez près de la rivière. Vous voyez ce rocher étroit qui se tient au milieu de la chute pour la diviser en deux parties, et qui est comme un défi lancé au Saint-Maurice. Regardez maintenant sur l’angle de ce rocher : vous voyez bien distinctement, n’est-ce pas ? les traits d’une vieille personne ; vous remarquez ses yeux, son nez, son menton en galoche ; mon ami, saluez la Grand’Mère. Elle est là depuis des siècles, nouvelle femme de Loth, dans son manteau de pierre, regardant tranquillement venir les flots rapides du Saint-Maurice. Ces flots ont bien hurlé autour d’elle, ont cherché bien des fois à la précipiter dans les ondes : elle est là, et telle que nos pères l’ont vue, nous la voyons. Vous pouvez aller sur ce petit rocher, ou plutôt cet îlot de pierre ; de là vous verrez plus facilement les deux chutes. Celle qui est à droite du rocher, en regardant l’embouchure du fleuve, c’est la Grand’Mère ; et l’autre, celle de gauche, c’est naturellement le Grand-Père. Comme il est aisé de le comprendre, le Grand-Père est plus fort que la Grand’Mère. Maintenant venez, passons à la droite du canal, puis descendons en bas du rocher : voyez quelle anse magnifique vous avez sous les yeux. Mais courons sur le rivage, approchons-nous du pied de la chute ; voyez comme la Grand’Mère est imposante ; quelle masse d’eau ! quel bruit ! quels mouvements tumultueux ! Savez-vous qu’ici on a une manière particulière de faire la pêche ? Il n’y a pas besoin d’hameçons, ni d’appâts, encore moins de rets : ayez seulement votre panier au bras. Entrez dans le remous, au pied de la chute, vous voyez de belles carpes, n’est-ce pas ? Eh bien ! prenez celles que vous voudrez, avec vos mains, elles ne se sauveront pas. Elles sont comme abasourdies par le bruit et le mouvement de l’eau, et avant qu’elles aient eu le temps de se reconnaître, elles sont déjà dans votre panier. Je n’ai jamais pris un poisson au bout d’une ligne, mais je n’en doute nullement, je serais capable de pêcher de cette façon-là.

Quand Monseigneur eut bien examiné les travaux du canal, nous retournâmes chez M. Théophile Larue. Ce monsieur nous reçut avec sa gentillesse ordinaire, et il eut surtout l’heureuse idée de nous faire servir un dîner excellent. Il est vrai, il se plaignait de ce que le chemin de fer ne lui avait pas emporté tels et tels mets déjà achetés, mais nous trouvions, nous, qu’il ne manquait rien. Les preuves de notre sincérité furent très visibles et très fortes.

Après le dîner, nous prenons plaisir à nous asseoir un instant au belvédère, sur le bord du Saint-Maurice, au pied d’un mat où flotte un grand pavillon ; puis l’heure déjà avancée nous oblige à traverser le fleuve. M. Larue vient nous reconduire, et c’est M. François Lacroix, de La Tuque, qui gouverne notre barge. Nous sommes tout heureux de faire la connaissance de M. Lacroix ; sa dame nous a si bien reçus quand nous sommes passés à La Tuque !

Arrivés de l’autre côté, nous trouvons plusieurs voitures, dont deux nous sont spécialement destinées. Nous disons adieu à nos amis de la Grand’Mère, et nous partons pour le Lac-à-la-Tortue, par un chemin tout neuf mais bien roulant cependant. Nous félicitons de ce beau travail M. Léandre Houle, qui vient de le construire pour la Compagnie de pulpe du Saint-Maurice. Par ce chemin nouveau la Grand’Mère n’est plus qu’à une lieue de la gare du Lac-à-la-Tortue, sur le chemin de fer des Piles. Nous nous rendons en peu de temps.

Il tombe quelque grains de pluie, mais c’est seulement pour faire souvenir à Monseigneur qu’il a laissé sa capote en caoutchouc chez M. Théophile Larue, et à M. Prince qu’il a laissé son parapluie aux Piles.

Nous voici au Lac-à-la-Tortue : nous sommes surpris de trouver une foule considérable qui attend Monseigneur. Mais nouvelle et délicieuse surprise, en entrant dans la gare, nous trouvons un autel splendide et splendidement orné. Plusieurs belles lampes y brûlent et plusieurs cierges y sont allumés. Un autel dans une gare de chemin de fer ! c’est un de ces spectacles doux et consolants que Dieu met quelques fois sur notre chemin, pour nous empêcher de prendre à dégoût cette vie de la terre, où l’on voit hélas ! tant de choses affligeantes. Cela fait aussi honneur à M. Joseph Brunel, le religieux chef de cette gare.

Quel dommage que les valises de Monseigneur soient à la gare des Piles ! la Visite se serait faite ici avec la même solennité qu’à la Mékinac et aux autres postes du Saint-Maurice. Monseigneur entre en bénissant ; il chante « Esprit saint descendez en nous », et fait ensuite un beau sermon sur l’Importance du salut. À la fin de son discours, il annonce qu’il a décidément l’intention de former une paroisse sur les bords du lac à la Tortue, et, comme préliminaire, il veut mettre la mission sous le patronage d’un saint. En souvenir de feu M. l’abbé Théophile Sicard de Carufel, premier curé de Notre-Dame du Mont-Carmel dont cette mission fait partie, le patron sera S. Théophile, martyr du troisième siècle, dont la fête se célèbre le vingt-trois de juillet. La future paroisse se nommera donc Saint-Théophile. Monseigneur chante ensuite le cantique « Nous vous invoquons tous », puis il donne la bénédiction solennelle, bien qu’il n’ait ni la mitre, ni la crosse.

Les femmes et les enfants sont avertis de se retirer, car Monseigneur veut s’entretenir familièrement avec les hommes de la chapelle qu’il va s’agir d’élever bientôt.

Il y avait déjà un commencement de division parmi les habitants ; Monseigneur leur recommanda l’union avec tant de force, qu’il réussit, nous l’espérons du moins, à étouffer ce premier et malheureux germe. Il leur dit : Dressez-moi une requête par laquelle vous demanderez simplement la permission de bâtir une chapelle. J’enverrai mon archidiacre pour vérifier votre requête et pour examiner les lieux, et après avoir tout pesé, je fixerai moi-même l’endroit de la chapelle, comme il m’appartient de le faire. Quand cet endroit sera fixé, soumettez-vous sans murmure, quand bien même ce ne serait pas de votre goût ; il est certain que je ne puis mettre la chapelle à la porte de tout le monde. Monseigneur cite alors l’exemple de certaines paroisses qui ne prospèrent pas, et restent depuis des années dans l’état d’enfance. Si vous voulez, dit-il, que votre paroisse grandisse rapidement, soyez unis et restez soumis à votre évêque.

Tous parurent très bien disposés, et nous avons lieu de croire qu’en peu de temps Saint-Théophile prendra rang parmi les bonnes paroisses du diocèse.

Monseigneur s’entretint ensuite longuement avec M. Joseph Brunel sur les intérêts de la mission, et surtout sur les moyens qu’il faudrait prendre pour se procurer immédiatement une maison qui servirait de chapelle. On jeta les yeux sur une maison à deux logements, qui se trouve sur la rive nord du lac. Que Dieu aplanisse toute difficulté, pour que la religion fleurisse dans ce champ nouveau et fertile.

Il y a une école bien fréquentée au Lac-à-la-Tortue, et le dimanche, les habitants de l’endroit, ne pouvant entendre la messe, ont l’habitude de se réunir pour prier et chanter des cantiques. C’est M. Joseph Brunel qui a pu obtenir ces résultats si beaux. Les efforts persévérants que ce monsieur a faits pour maintenir l’ordre et l’esprit religieux dans le poste isolé où il réside, lui sont comptés depuis longtemps au livre de vie.

En attendant le train des Piles, Monseigneur prend beaucoup d’intérêt à examiner le travail qu’on exécute dans le lac à la Tortue.

Ce lac a quelque chose de particulier : c’est comme un réservoir où il se fait encore actuellement des dépôts considérables de mine de fer, je veux dire de cet oxyde de fer qu’on appelle limonite ou fer hydroxydé. Les messieurs Hall ont mis un dragueur sur le lac, ils peuvent ainsi enlever la limonite du fond de l’eau, et la recueillir dans ces chalands qu’on appelle proprement des maries-salopes. Quand une marie-salope est remplie, un petit bateau à vapeur l’emmène à la tête du lac. Les rails d’une voie d’évitement ont été posés juste au bord de l’eau, et en cet endroit on a élevé une noria, c’est-à-dire une machine composée d’une courroie sans fin portant des godets et s’enroulant sur deux tambours. Ces tambours sont mus par la vapeur d’une scierie située à deux ou trois arpents de là. Quand donc la noria est en mouvement, un ouvrier prend la limonite à pleine pelle et la jette dans les godets. Les godets passent sur le tambour supérieur, se renversent et déchargent leur contenu dans un wagon placé là tout exprès. Le train des Piles vient prendre les wagons remplis, et les conduit aux Forges Radnor. Nous emportons un spécimen de cette limonite pour le cabinet de minéralogie du Séminaire des Trois-Rivières.

Mais voici que le train nous arrive. La seule voiture destinée aux voyageurs est divisée en deux compartiments, celui de première et celui de seconde classe ; il est superflu de dire que nous montons en première classe : Monseigneur lui-même avait acheté les billets pour tous ceux de sa suite, et Sa Grandeur ne fait jamais des politesses de seconde classe, tout le monde le sait.

Nous arrivons à Saint-Maurice, paroisse de M. Prince ; notre aimable compagnon nous quitte donc. Certes, nous aurions été heureux de l’emmener avec nous jusqu’au terme du voyage, mais sa vieille mère de quatre-vingt-sept ans le demande ce soir même, il serait cruel de tromper cette attente.

Nestor Desilets nous quittait aux Piles, M. Prince nous quitte à Saint-Maurice, c’est ainsi que les amis se dispersent aux quatre vents du ciel dans les sentiers de la vie ; chaque brise qui passe en emporte quelques-uns.

Nous voici au chemin de fer du Pacifique Canadien ; il se trouve ici une petite gare, mais personne dedans. Quoi ! jusqu’à la compagnie du Pacifique qui fait des ménagements de bouts de chandelles, selon une expression populaire qu’on a bien tort de n’avoir pas mise au dictionnaire. Où y a-t-il besoin d’un chef de gare, et d’un chef bien sûr, si ce n’est à l’endroit où deux chemins de fer se réunissent. Et le pauvre postillon du Cap de la Madeleine, quand le train retarde et qu’il fait grand froid ou qu’il neige à plein ciel, est donc obligé de rester à la belle étoile pour attendre, car il n’y a pas de maison dans le voisinage. Que pensez-vous maintenant, chers lecteurs, du petit compliment que j’ai fait à cette compagnie, en parlant du bateau à vapeur des Piles ? Je le rétracte.

Nous entrons sur la voie du Pacifique, nous passons sur le grand pont de fer, et nous voilà à la gare des Trois-Rivières. M. le chanoine L. S. Rheault nous attend sur le quai ; il est tout enchanté de voir que Monseigneur a l’air si dispos. Nous montons dans la belle voiture de M. Lacombe, le fidèle cocher des prêtres ; M. Prince nous a quittés, mais M. Gravel le remplace auprès de Monseigneur. Tous les confrères de l’Évêché sont en belle humeur ; plusieurs viennent d’arriver d’un grand pèlerinage à Sainte-Anne de Beaupré. J’aime beaucoup sainte Anne, et j’aurais voulu faire ce pèlerinage à son sanctuaire vénéré, mais je ne puis avoir de regret en ce moment, j’ai l’esprit trop occupé du beau voyage que je viens de faire dans le Haut Saint-Maurice.

Mes bienveillants lecteurs, je vous remercie de l’attention soutenue que vous m’avez donnée ; je vous en garde une reconnaissance immortelle. Et comme plusieurs d’entre vous, en entendant parler ainsi du Saint-Maurice, ont regretté de ne pas voir figurer la merveille de ce grand fleuve, la chute de Chawinigane, je tâcherai d’y faire un petit voyage dans quelques jours, et je vous communiquerai mes impressions.