Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments/Enfer (rue d’)

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Enfer (rue d’).

Commence aux rues Saint-Hyacinthe, no  2, et des Francs-Bourgeois, no  16 ; finit aux boulevarts Saint-Jacques, no  16, et d’Enfer. Le dernier impair est 109 ; le dernier pair, 102. Sa longueur est de 1,608 m. — Les nos de 1 à 15 et de 2 à 30 sont du 11e arrondissement, quartier de la Sorbonne ; les autres numéros dépendent du 12e arrondissement, quartier de l’Observatoire.

Ce n’était au XIIIe siècle qu’un chemin nommé de Vanves et d’Issy parce qu’il conduisait à ces deux villages. Plus tard on le désigna sous la dénomination de Vauvert, parce qu’il se dirigeait vers le château sur l’emplacement duquel les Chartreux bâtirent leur couvent. Cette voie publique fut ensuite connue sous les noms de rue de la Porte-Gibard, de rue Saint-Michel et du Faubourg-Saint-Michel. Plusieurs opinions ont été émises sur l’étymologie de cette rue. Nous ne citerons que celles qui ne choquent pas la vraisemblance. Huet, évêque d’Avranches, prétend qu’elle a été ainsi dénommée parce qu’elle fut longtemps un lieu de débauches et de voleries. La seconde opinion, qui nous parait plus sérieuse, est celle-ci : On sait que la rue Saint-Jacques parallèle à celle d’Enfer, s’est nommée via superior ; cette dernière, par opposition, fut désignée sous le nom de via inferior, via infera, dont la dénomination actuelle peut bien n’être qu’une altération. — Une décision ministérielle en date du 3 germinal an X, signée Chaptal, a fixé la moindre largeur de cette voie publique à 12 m. Les constructions portant les numéros ci-après ne sont pas soumises à retranchement : 5, 63, 65, 67, 69, 71, 73, 75, 77, 79, 81, 83, 85, l’École des Mines ; 30, 48, 50, 52, 54, 56, 58, 60, 62, 64, 66, 68, 70, 74, 76, 80, 80 bis, 82, 84, 86, 92, 94, 96, 98, 100 et.102. — Égoût dans une partie de cette rue. — Éclairage au gaz entre la place Saint-Michel et la rue Saint-Dominique (compe Parisienne).

Au no  2 était situé le collège du Mans. Il fut fondé dans la rue de Reims en exécution du testament du cardinal Philippe de Luxembourg, évêque du Mans, en date de 1519. Il fut transféré dans la rue d’Enfer en 1683, et occupa l’emplacement de l’hôtel de Marillac. On le réunit à l’Université en 1764.

Au no  8 était situé le séminaire Saint-Pierre et Saint-Louis. Il doit sa fondation à François de Chansiergues, diacre. Il fut d’abord installé dans une maison de la rue du Pot-de-Fer, puis en 1687 dans une propriété de la rue d’Enfer. Cet établissement fut confirmé par lettres-patentes du mois de décembre 1696, registrées le 28 février suivant. Ce séminaire fut supprimé en 1790. Les bâtiments qui sont encore aujourd’hui propriétés de l’État ont été affectés à une caserne.

Au no  45 était situé le couvent des Feuillants, c’était le second établissement de cet ordre à Paris. Autorisés par l’archevêque, ces religieux achetèrent en 1630 un emplacement situé dans la rue d’Enfer, sur lequel ils firent construire un monastère dont la première pierre fut posée le 21 juin 1633. D’abord instituée pour servir de noviciat aux Feuillants de la rue Saint-Honoré, cette maison cessa bientôt d’avoir cette destination. Le 18 juin 1659, la première pierre de leur église fut posée ; elle n’offrait rien de remarquable. Supprimé en 1790, ce couvent, qui contenait en superficie 2,015 m., devint propriété nationale et fut vendu le 21 thermidor an IV.