Notre-Dame (rue Neuve-).
Maurice de Sully, évêque de Paris, fit bâtir cette rue en 1163, pour servir de communication directe à l’église Notre-Dame. Cette voie publique ne porta d’abord que le nom de rue Neuve. On commença à la désigner au xiiie siècle sous la dénomination de rue Neuve-Notre-Dame.
« Séance du primidi, 21 brumaire an II. — La section de la Cité annonce que le théâtre qui portait le nom de Palais-Variété, a déclaré vouloir se nommer théâtre de la Cité ; elle ajoute qu’elle désirerait que le Pont, le Parvis et la Rue ci-devant Notre-Dame, s’appelassent Pont, Parvis et Rue de la Raison. Une discussion s’élève à ce sujet : plusieurs membres demandent l’ordre du jour ; le conseil général adopte l’ordre du jour sur la première proposition, et, sur la motion d’un membre et la demande de la section, le conseil général arrête que la section de la Cité, le Parvis, le pont Notre-Dame, la rue Notre-Dame se nommeront désormais, Section, Parvis, Pont et rue de la Raison. » (Registre de la commune, tom. 22, pag. 13 303). — Une décision ministérielle à la date du 13 brumaire an VII, signée François de Neufchâteau, fixa la moindre largeur de cette voie publique à 16 m. Le 22 mai 1837, une ordonnance royale déclara d’utilité publique, l’exécution immédiate de l’alignement du côté gauche de cette rue. Cette disposition a été aussitôt effectuée. Les constructions riveraines ne sont pas soumises à retranchement. — Conduite d’eau entre la rue de la Cité et la borne-fontaine. — Éclairage au gaz (compe Parisienne).
L’église Sainte-Geneviève-des-Ardents était située dans cette rue. Nous en traçons ici l’origine. Plusieurs maladies cruelles ravagèrent la France au xiie siècle. Vers 1130, le mal des ardents ou le feu sacré décima surtout la population parisienne ; les symptômes en étaient effrayants, les progrès rapides et les suites mortelles. Une soif brûlante dévorait les malades, leurs yeux étaient enflammés et tachés de sang, la poitrine oppressée et les entrailles déchirées. Les secours de l’art devinrent impuissants ; on implora l’assistance divine. La châsse de sainte Geneviève fut descendue de l’autel et portée en procession à la cathédrale. La nef et le Parvis étaient remplis de malades qui en passant sous ces saintes reliques, furent guéris à l’instant, à la réserve de trois incrédules, dont l’exception servit encore à rehausser la gloire de cette sainte patronne de Paris. Innocent II, qui vint dans cette ville en 1131, ordonna en commémoration de ce miracle qu’on célébrerait une fête le 26 novembre de chaque année, sous le titre d’Excellence de la Bienheureuse Vierge-Marie. Ce nom fut changé plus tard par la dévotion des fidèles, en celui de Fête du Miracle des Ardents. Vers 1202, l’église située précisément en face de la cathédrale quitta son nom de Notre-Dame-la-Petite, pour prendre celui de Sainte-Geneviève-des-Ardents. Tel est le récit d’un grand nombre d’écrivains sur la dénomination de cette église. Son origine est plus obscure ; on sait seulement que ce fut d’abord une chapelle appartenant à l’abbaye de Sainte-Geneviève. Les religieux la cédèrent, en 1202, à Eudes de Sully, évêque de Paris ; ce fut probablement alors qu’on l’érigea en paroisse. Le portail fut magnifiquement reconstruit en 1402. On voyait au milieu la statue de sainte Geneviève ; à droite était saint Jean-Baptiste, à gauche saint Jacques-le-Majeur. En 1747, Sainte-Geneviève-des-Ardents fut abattue, et, sur son emplacement, on éleva un bâtiment destiné à agrandir l’hôpital des Enfants-Trouvés. Ce bâtiment a été remplacé par un hôtel occupé par les bureaux de l’administration des hôpitaux et hospices civils de Paris.