Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments/Pélagie (prison de Sainte-)

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Pélagie (prison de Sainte-).

Située dans la rue de la Clef, no  14, au coin de la rue du Puits-l’Hermite. — 12e arrondissement, quartier du Jardin-du-Roi.

C’était autrefois une communauté religieuse fondée en 1665, par madame Beauharnais de Miramion. On y renfermait les filles et femmes débauchées. Celles dont la conduite devenait meilleure y obtenaient un asile séparé. Les bâtiments habités par les premières portaient le nom de Refuge ; les autres étaient connus sous le titre de Sainte-Pélagie. On sait que sainte Pélagie fut comédienne à Antioche et devint, au Ve siècle, illustre par sa pénitence. Cette maison religieuse fut supprimée vers 1790. Quelque temps après, les bâtiments furent transformés en une prison. On y voyait encore, il y a quelques années, dans l’aile à droite, au deuxième étage, la chambre dans laquelle fut enfermée, pendant la révolution, madame de Beauharnais, depuis impératrice des Français.

C’est aussi dans cette même partie des bâtiments que le poète Bérenger a subi la détention à laquelle il avait été condamné, sous la Restauration, à l’occasion de ses immortelles chansons.

Les condamnés politiques y furent longtemps confondus avec tous les autres prisonniers ; mais en vertu d’une ordonnance de police du mois de mars 1828, on leur a depuis affecté un quartier séparé. Les débiteurs contraints par corps ont été aussi détenus dans cette maison jusqu’en 1835, époque à laquelle ils ont été transférés dans la prison spéciale qui a été construite pour eux rue de Clichy.