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Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments/Pierre (passage Saint-)

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Pierre (passage Saint-).

Commence à la rue Saint-Antoine, no  164; finit à la rue Saint-Paul, no  36. Le dernier impair est 13 ; le dernier pair, 6. — 9e arrondissement, quartier de l’Arsenal.

Son emplacement formait, avant 1790, deux passages distincts. Le premier, celui qui prend naissance à la rue Saint-Antoine, conduisait au cimetière de la paroisse Saint-Paul, et se nommait passage Saint-Pierre ; le second, qui longeait au nord l’église Saint-Paul, aboutissait également au cimetière et s’appelait passage Saint-Paul. L’église Saint-Paul, supprimée vers 1792, devint propriété nationale. Le cimetière, le presbytère, l’emplacement de la prison Saint-Éloi et plusieurs autres propriétés bordant les deux passages furent aliénés par le domaine de l’État. Les actes de vente des 28 fructidor an IV, 25 vendémiaire, 27 messidor an V, et 18 thermidor an VIII, prescrivirent aux acquéreurs soit l’obligation de fournir sans indemnité le terrain nécessaire au percement de deux rues projetées, soit de ne recevoir en dédommagement que le prix de la partie du terrain qui devait servir aux nouvelles voies publiques. Le plan de ces deux rues fut approuvé le 28 juin 1818, par le ministre de l’intérieur, qui fixa leur largeur à 8 m. La première rue devait commencer à la rue Saint-Antoine, au no  164, se prolonger sur l’emplacement du cimetière jusqu’à la rue Neuve-Saint-Paul, et recevoir le nom de rue Rabelais. La deuxième voie publique partant de la rue Saint-Paul, suivait la ligne tracée par le passage, devait aboutir à la nouvelle rue mentionnée plus haut, et se nommer rue Mansart. — On sait que dans l’église et le cimetière Saint-Paul, se trouvaient les sépultures du joyeux curé de Meudon et de l’illustre Jules-Hardouin Mansart, l’un de nos architectes les plus célèbres. Le temps avait détruit la tombe de l’auteur de Pentagruel, de François Rabelais ; mais on montrait encore avant la révolution l’arbre au pied duquel il avait été inhumé. — Les rues Mansart et Rabelais n’ont point été formées ; les deux passages qui se réunissent sous une voûte ne sont plus connus aujourd’hui que sous la dénomination de Saint-Pierre.