Mornay (rue).
Ouverte en 1843, sur les terrains provenant de l’ancien enclos de l’Arsenal, cette rue a été dénommée en vertu d’une ordonnance royale du 5 août 1844. (Voyez rue Bassompierre.) Sa largeur est de 20 m.
Philippe de Mornay, seigneur du Plessis-Marly, surnommé le pape des protestants, naquit à Bahi, dans le Vexin français, en 1549. Sa vertu lui conférait le droit d’avertir Henri IV de ses faiblesses. — Sur le champ de bataille de Coutras, au moment où l’action allait s’engager, il représente au roi de Navarre qu’il a porté le trouble dans une honnête famille par une liaison criminelle ; qu’il doit à son armée la réparation publique de ce scandale, et à Dieu, devant lequel il va peut-être paraître, l’humble aveu de sa faute. Henri se confesse au ministre Chaudieu, et dit aux seigneurs de sa cour qui l’en veulent détourner : « On ne peut trop s’humilier devant Dieu. » Il tombe ensuite à genoux avec ses soldats protestants ; le pasteur prononce la prière. Joyeuse, à la tête de l’armée catholique, les voit et s’écrie : « Le roi de Navarre a peur ! — Ne le prenez pas là, répond Lavardin ; ils ne prient jamais sans qu’ils soient résolus de vaincre ou de mourir. » — Joyeuse perdit la bataille et la vie. — Sous Louis XIII, Mornay resta fidèle à sa religion et mourut le 11 octobre 1623.